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Vies sous occupation : ils viennent chez nous pour nous terroriser

vendredi 12 octobre 2012 - 06h:32

PCHR Gaza

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Une énième violation du droit international a été conduite par des avions de guerre israéliens contre des biens civils à l’ouest du camp de réfugiés d’al-Nussairat. Lundi 10 septembre 2012, deux missiles ont été lancés sur de vastes étendues de terres au centre de la Bande de Gaza, détruisant deux chambres et un conteneur et ravageant 10 oliviers avec 23 maisons. Côté civils, 7 Palestiniens, dont 4 enfants et 2 femmes ont été blessés.

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Haniya, chez elle à al Nussairat

Haniya Abdul Hadi Kabaja fait partie des personnes légèrement blessées le soir de l’attaque. Agée de 60 ans, elle raconte : « Aux environs de 2h00 du matin, nous avons été arrachés au sommeil par le bruit des bombardements. Nous étions tous effrayés mais nous sommes retournés dormir. Après une quinzaine de minutes, les bruits se sont intensifiés et nous pouvions clairement entendre les bombardements et les tirs d’obus qui s’abattaient sur les surfaces extérieures. J’ai senti quelque chose me toucher au visage. Me voyant saigner, mon fils Anas a paniqué et a commencé à crier pour ameuter ses frères qui sont venus pour m’aider et me prodiguer les premiers soins. Je n’étais pas la seule touchée puisque ma petite-fille de 10 ans, Reema, pleurait à cause d’une blessure au niveau de la jambe. »

Une ambulance a conduit Haniya et sa petite-fille à l’hôpital des Martyrs d’Al Aqsa pour soigner leurs blessures qui n’ont heureusement pas été graves. Elles ont quitté l’hôpital tout de suite après.

A ce jour, Haniya et sa famille ne parviennent pas à trouver une réponse logique et compréhensive qui justifie l’attaque. La famille ignore ce que les forces israéliennes ciblaient au juste : « Nous étions tous terrifiés. Les missiles étaient tirés à seulement 100 mètres de notre maison. Des voisins avaient également été blessés par les tirs d’obus. Pour les maisons, quelques fenêtres ont été brisées et des dégâts sont apparents sur les toitures en amiante. Il faut dire que cette région n’a pas connu d’incidents depuis l’Opération Plomb Durci et tout le monde se demande pourquoi des missiles sont lancés dans cette parcelle de terrain certes vide mais très proche de la zone habitée par des civils. »

Depuis l’attaque du 10 septembre dernier, la famille vit dans la peur et dans la crainte de nouvelles attaques. Cette tension a bien évidemment eu un impact négatif, sur les enfants en particulier : « Les enfants ont désormais très peur. Ils avaient l’habitude de jouer dehors le soir ou d’aller visiter des parents qui vivent dans le voisinage, mais plus maintenant. Ils ne franchissent plus le seuil de la porte lorsqu’il fait noir. J’avoue qu’ils ne sont pas les seuls à avoir peur, même nous les adultes partageons les mêmes angoisses. En même temps, nous savons très bien que nous ne pouvons rien dire et rien faire contre l’occupation israélienne. »

Pour sa part, le fils de Haniya, Mohamed (32 ans), souhaite la fin et la cessation des attaques contre des civils désarmés et soutient par ailleurs l’importance du respect des droits de chaque personne : « J’espère du fond du c ?ur que la situation s’améliore et que l’occupation israélienne prenne fin. Nous sommes des civils désarmés et malgré cela, ils continuent de nous traquer et de venir chez nous pour nous terroriser. Ils ont blessé ma mère et ma fille et sont repartis comme s’ils n’avaient rien fait. Nous n’avons rien fait à qui que ce soit et tout ce que nous demandons ce sont nos droits, nos terres et notre liberté. Nous sommes des gens pacifiques et nous voulons rester pacifiques. Ces attaques répétées pendant toutes ces années ne nous détourneront pas de notre principale revendication, à savoir nos droits. Ils pourront tuer tout le monde et ne laisser qu’une dizaine de personnes en vie, la résolution restera la même : nos droits. »

Diriger directement des attaques contre des biens de caractère civil constitue un crime de guerre, tel que codifié par l’Article 8(2) (b) (ii) du Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale. De plus, l’Article 53 de la Quatrième Convention de Genève interdit expressément la destruction des biens appartenant à des personnes privées, sauf dans le cas où ces destructions seraient rendues absolument nécessaires par les opérations militaires. Lancer une attaque sans discrimination constitue un crime de guerre tel que défini dans l’Article 8 (2) (b) du Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale. En outre, conformément au principe de proportionnalité, codifié par l’Article 51 (5) (b) du Protocole Additionnel 1 aux Conventions de Genève, une attaque dont on peut s’attendre à ce qu’elle cause incidemment des pertes en vies humaines dans la population civile, des blessures aux personnes civiles, des dommages aux biens de caractère civil, ou une combinaison de ces pertes et dommages est considérée excessive par rapport à l’avantage militaire concret et direct attendu.

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03 octobre 2012 - PCHR Gaza - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.pchrgaza.org/portal/en/i...
Traduction : Info-Palestine.net - Niha


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