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Vies sous occupation : ne pas se sentir en sécurité chez soi

jeudi 19 juillet 2012 - 00h:03

PCHR Gaza

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Rawand Tayseer Abu Mughassib est une timide adolescente de 15 ans. Elle vit dans le sud de Wadi al Salqa, un village situé à l’Est de Deir al Balah (au centre de la Bande de Gaza), dans une maison de deux étages avec ses parents, ses 3 frères et 3 s ?urs, dont elle est l’aînée. Dans le même quartier vit également l’oncle de Rawand, et pas loin derrière se trouve la maison de sa grand-mère.

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Rawand Tayseer Abu Mughassib

Rawand et sa famille se souviendront à jamais de l’épouvantable après-midi du samedi 29 octobre 2011. Aux environs de 21h45, et comme chaque jour, Rawand venait de sortir de chez son oncle, en direction de la maison de sa grand-mère pour lui rendre visite. Lorsqu’elle s’est approchée du portail en fer qui sépare la maison de son oncle de la rue d’en face, un avion de guerre israélien a tiré un missile qui s’est abattu à seulement quatre mètres de Rawand. Le missile est donc tombé sur la route, soufflant le portail qui était à un mètre, ainsi que la plupart des fenêtres des trois maisons de la famille. Fort heureusement, les éclats d’obus qui se sont répandus partout n’ont que légèrement blessé Rawand à la main gauche.

Tout de suite après le vacarme provoqué par le missile, le père de Rawand a entendu sa fille crier. Il se souvient : « Je me suis précipité vers l’extérieur. En voyant sa main saigner, j’ai eu très peur qu’elle soit arrachée. » Terrifiée, l’adolescente a regagné son domicile après avoir reçu des soins à l’hôpital.

Les membres de la famille rapportent que le jour de l’accident, plusieurs drones israéliens volaient au-dessus de leurs têtes. Ils n’avaient cependant soupçonné aucune activité inhabituelle dans les champs qui les entourent. Le missile qui a blessé Rawand ciblait apparemment des combattants qui se trouvaient dans cette zone. L’un d’eux a été également atteint.

Rawand en est restée traumatisée au point de refuser de dormir seule la nuit et de demander refuge auprès de ses parents. Elle explique : « Avant, les drones ne me faisaient pas peur. Mais depuis ma blessure, le bruit de ces avions ne me laisse pas indifférente, et je tremble lorsque je les entends planer pendant la nuit. »

Tayseer, le père de Rawand, reconnait que le mode de vie de la famille a bien changé depuis l’attaque du drone. A présent, les enfants ne s’aventurent plus à l’extérieur après le coucher du soleil, ils restent à la maison « parce qu’ils ont peur, et parce que je leur interdit de sortir. »

Et c’est sans doute le moment de la journée le plus dure à surmonter pour les enfants et pour les parents. Dès qu’il commence à faire sombre, les enfants deviennent de plus en plus angoissés et refusent de rester seuls. Leur père tente de les rassurer et ne les quitte pas. D’ailleurs, depuis l’attaque du drone, toute la famille se rassemble le soir dans la même pièce jusqu’à l’heure du coucher. Les enfants évitent aussi d’aller chez leur grand-mère lorsque la nuit tombe.

Parmi les enfants qui présentent des signes évidents de détresse et de traumatisme, il y a Rimas (3 ans), la petite s ?ur de Rawand. Son père avoue : « Rimas s’accroche à ma chemise à chaque fois que le bruit des drones se fait entendre. Depuis l’attaque, elle urine au lit. »

Les autres frères et s ?urs passent des nuits tourmentées par les cauchemars. Ils pleurent sans arrêt, déplorent les parents, et à présent, ils insistent pour que tout le monde dorme dans la même chambre.

La famille de Rawand est en réalité habituée au sentiment d’insécurité. Et pour cause, leur maison n’est pas très loin de la zone tampon imposée par Israël et où les forces de ce dernier ciblent régulièrement et aveuglément la population civile. L’armée tire même lorsque des citoyens sont à un kilomètre de la frontière. Et ce n’est pas tout, la maison est également en première ligne à chaque fois que l’armée israélienne mène des incursions ou vise des combattants près de la frontière. Durant l’Opération Plomb Durci, la famille avait dû fuir la maison.

Mais face à la situation qui s’étend dans l’espace et dans le temps, les adultes restent impuissants et incapables de garantir la sécurité et la joie pour les enfants, et pour eux-mêmes. Vivre près de la frontière c’est recevoir le plus fort d’une violence aveugle que subit très souvent la population civile. Tayseer aspire à une vie normale et sécurisée pour lui et sa famille, ni plus ni moins et conclut : « Je ne suis pas un homme à problèmes et je n’ai jamais nui à qui que ce soit. Malgré cela, je ne me sens pas en sécurité dans ma propre maison. Le monde entier doit savoir ce qui se passe ici et doit prendre acte de ce que nous endurons quotidiennement en tant qu’habitant de la Bande de Gaza. »

Les forces de l’occupation israéliennes recourent souvent aux frappes aériennes pour traquer des combattants dans l’une des zones les plus peuplées sur terre : la Bande de Gaza. Toutefois, ces attaques ont à maintes reprises blessé et tué des civils qui sont à proximité de la cible.

Depuis le début de l’année [2011], 18 civils ont été tués, dont 3 enfants, et 16 autres blessés, dont 4 enfants, dans des frappes aériennes visant des combattants dans la Bande de Gaza.

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17 novembre 2011 - PCHR Gaza - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.pchrgaza.org/portal/en/i...
Traduction : Info-Palestine.net - Niha


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