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Les familles des prisonniers en grève de la faim attendent plus de solidarité !
lundi 19 mai 2014 - Mohammed Marar
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Une fillette palestinienne tient une banderole disant en arabe : "L’eau et le sel" et "Stop aux détentions administratives", appelant à la fin de la détention administrative tandis que d’autres manifestants agitent des drapeaux lors d’un rassemblement dans la ville de Gaza solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim dans les prisons israéliennes, le 16 mai 2014 - Photo : AFP/Mohammed Abed

L’un des grévistes de la faim, âgé de 27 ans, est Mahmoud Yousef Abu Dawood de la ville de Hébron. Surnommé le « marié prisonnier, » il a été arrêté plus tôt cette année peu de temps après son mariage. Il purge une peine administrative de 6 mois, mais son frère Ahmed est inquiet pour sa santé, d’autant plus que Israël ne permet pas de communication directe avec les détenus.

Ahmed Abou Dawoud a déclaré à Al-Akhbar : « L’occupation a restreint les visites même pour les avocats. Les médias sont la seule façon d’obtenir des nouvelles concernant les détenus, dont la santé se détériore. » Ahmed a confirmé que lui et sa famille prenaient part aux activités organisées en solidarité avec les détenus dans tous les territoires palestiniens.

Un autre détenu en grève de la faim est Yasser Mansour de Naplouse. Il est incarcéré par Israël depuis la fin de 2013, et il purge une deuxième peine de six mois. Son frère Dhafir nous a expliqué que la participation populaire et officielle en appui de la cause des détenus est en deçà des attentes, mais que sa famille fait néanmoins tout son possible pour soutenir les détenus pendant leur mouvement de protestation. Dhafir a souligné que les membres de la famille se relaient pour assister à des événements de solidarité, disant que les parents du détenu allaient des rassemblements de protestations aux tentes des sit-in.

Il a ajouté : « Après le travail, la femme de mon frère passe tout son temps à la tente de sit-in. Je fais aussi des tours de permanence avec mes frères dans la tente afin qu’il y ait toujours quelqu’un. » Sur un ton teinté d’un sentiment de reproche, il nous dit : « La réponse du peuple palestinien a été tiède vis-à- vis des détenus. Quand nous allons à un sit-in, nous voyons seulement un petit nombre de personnes, pas plus de 20 ou 30 ».

Mansour a appelé le gouvernement à profiter de la reconnaissance internationale de la Palestine en signant des traités internationaux qui permettront aux Palestiniens de défendre les droits des détenus et de mettre fin à la pratique de la détention administrative.

Les choses sont plus ou moins identiques dans Tuklakrem où Fadwa, l’épouse du détenu Adnan Khader, cherche désespérément des nouvelles de son mari et des autres détenus. La souffrance de Fadwa est triple, car Israël a aussi expulsé son fils aîné vers la Jordanie tandis que les services de sécurité palestiniens ont emprisonné son plus jeune fils, lequel est également en grève de la faim.

Fadwa Khader, dont le mari a été placé en détention pendant près d’un an et demi, a exprimé sa profonde tristesse pour son mari et ses fils, en disant : « Seules mes filles et moi sommes ici, et nous ne pouvons pas aller à la tente de sit-in avec les familles des détenus. Nous avons besoin d’une pression internationale pour obtenir que tous les prisonniers soient libérés, avec les détenus administratifs en premier. »

Elle a également exprimé son mécontentement face à ce qu’elle a appelé l’absence d’intérêt pour la question des détenus dans sa ville, indiquant que la solidarité avec les prisonniers dans d’autres villes a été beaucoup plus large.

Abdel Aal al-Anani, directeur du Club des prisonniers palestiniens, a déclaré que son organisation collaborait avec les familles des détenus en grève de la faim pour monter un spectacle représentant le soutien pour leurs proches, en soulignant que les familles participaient largement à tous les événements en dépit de leurs situations difficiles et de leurs nombreux soucis.

S’adressant à Al-Akhbar, Anani a déclaré que la charge de soutenir les détenus ne doit pas être portée par leurs familles seules, ajoutant : « Les détenus ne font pas seulement partie de leur famille, mais de tout le peuple palestinien. Leur cause bénéficie d’un soutien unanime et relève de la responsabilité collective de toutes les institutions palestiniennes, les associations et les syndicats. » En réponse à une question sur l’efficacité des manifestations organisées en solidarité avec les détenus, Anani a répondu : « Les événements de solidarité prennent une progressivement plus d’ampleur, et sont de plus en plus forts chaque jour. Cela signifie que ces événements ont de l’élan et auront de l’impact ».

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17 mai 2014 - Al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction : Info-Palestine.eu - Naguib