Face à l’injustice et à la tyrannie, le Président Morsi oppose courage et dignité
lundi 22 juin 2015 - 17h:16
Abdel Bari Atwan
De nos jours, la plupart des informations traitant de l’Égypte parlent de violations des droits de l’homme et d’un ordre judiciaire de plus en plus politisé.
- Le Président égyptien Mohamed Morsi lors de son procès le 7 décembre 2014 au Caire - Photo : AFP
Nous n’avons pas été étonnés par la confirmation, ce mardi, de la peine de mort pour le Président Mohamed Morsi et de cinq autres condamnés dont le Guide Suprême de la Confrérie Musulmane Mohamed Badie, Saad Al-katatni, l’ancien porte-parole du Parlement et Dr. Essam El-Erian, second dirigeant politique de la Confrérie. Ces hommes ont été accusés d’avoir facilité une évasion de prison pendant la révolution.
Des peines de mort sont édictées par les cours égyptiennes comme on publie des informations sur la météo ou les heures de vols au départ de l’aéroport du Caire, et elles sont rapides dans leur exécution.
A quoi bon reprendre ce que nous avons dit dans les occasions précédentes sur combien ces jugements sont injustes, et sur la façon dont ils représentent un affront à l’ordre judiciaire égyptien, car les autorités égyptiennes ne s’inquiètent guère de telles déclarations. Elles ne s’inquiètent d’aucune condamnation internationale venue d’organisations aussi respectables qu’Amnesty International, car elle ne jurent que par la vengeance et le sang.
J’ai rencontré le Président Morsi à deux occasions, une fois à Ankara, et une seconde fois au Palais Présidentiel au Caire. Une fois dans ses fonctions, il était avant tout préoccupé d’assurer la sécurité et la stabilité de l’Égypte et de trouver rapidement des solutions aux nombreux problèmes économiques et sociaux du pays.
Pourtant les autorités accusent le Président Morsi de collaboration avec des entités étrangères et d’avoir agi dans le sens de leurs intérêts en profitant de son pouvoir. Le Hamas et son bras militaire, les Brigades d’Ezzedine Al-Qassam, ont été citées. Même si ces accusations étaient exactes, ce dont nous doutons, quiconque en serait accusé mériterait notre respect pour avoir défendu la cause de la dignité nationale - et non pas une exécution.
Cet abus politique du système judiciaire peut seulement mener à une violence accrue, au terrorisme, à l’effondrement économique et à l’instabilité. Nous souffrons pour le peuple d’Égypte.
Avec regret, nous devons être en désaccord avec ceux qui prétendent que l’administration d’Al-Sisi ne fait que bluffer et que ces peines de mort ne seront pas appliquées. Elles ont été confirmées par la Cour d’assise et par les Muftis. Il est fortement probable que nous voyions le Président Morsi et ses compagnons pendus à un gibet.
Même derrière des barreaux, le Président de Morsi et ses compagnons sont restés un défi et une obsession insurmontables pour les autorités égyptiennes. Mohammed Morsi s’est comporté avec une grande dignité, n’hésitant jamais à affirmer son innocence et le bien-fondé de sa cause.
Un tel courage et une telle immuabilité face à la tyrannie et à l’injustice auront un énorme impact politique et historique qui durera beaucoup plus longtemps que n’importe quel régime.
* Abdel Bari Atwan est le rédacteur en chef du journal numérique Rai Alyoum : Vous pouvez le suivre sur Twitter : @abdelbariatwan
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17 juin 2015 - Rais al-Yaoum - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.raialyoum.com/?p=273506
Traduction : Info-Palestine.eu