La montée prévisible de l’islamisme dans le monde arabe va renforcer le soutien au mouvement islamiste palestinien du Hamas, qui ne renoncera pas à sa confrontation armée avec Israël, a déclaré lundi un des premiers responsables du Hamas, Mahmoud al-Zahar.

Mahmoud al-Zahar au Caire, le 30 mars 2011 - Photo : Mohamed Hesham

Si le président Mahmoud Abbas fait le pari de pourparlers de paix avec Israël plutôt que la réconciliation de son organisation du Fatah avec le Hamas, il va être perdant, a déclaré al-Zahar dans une interview accordée à Reuters depuis son bureau de Gaza.

« Les facteurs pour un changement autour de nous sont en notre faveur ... Ils ne sont pas en faveur du projet ni du Fatah ni de ceux avec lesquels cette organisation coopère, y compris l’ennemi israélien », a-t-il dit.

« Tout dépend maintenant de la politique du Fatah », a déclaré al-Zahar. « Si le Fatah veut que l’accord (d’unité) s’applique, nous serons prêts. Si il ne le ne veut pas, alors nous sommes installés ici et l’avenir est à nous. »

Al-Zahar a déclaré aussi que le Hamas n’était pas prêt à renoncer à la lutte contre Israël, en aucune circonstance. Il a nié que le dirigeant du Hamas Khaled Mechaal, basé à Damas, ait approuvé la notion de « résistance populaire » non-violente contre Israël, préconisée par Abbas.

« La résistance populaire comprend à la fois la position du Fatah, qui parle uniquement de protestations, et la position du Hamas qui prône l’utilisation de tous les moyens y compris les armes pour des raisons de légitime défense, » a déclaré al-Zahar.

Al-Zahar prévoit une marée montante de l’islamisme dans le monde arabe, qui renforcerait alors la cause palestinienne.

« Ce qui est survenu n Egypte, en Tunisie, et en Libye, et qui se produit aussi actuellement au Soudan est favorable à la cause palestinienne », a-t-il dit.

« Ce qui est à venir est mille fois plus positif que dans le passé. Nous devons donc nous appuyer sur ces conquêtes de la rue arabe, pour le bien des objectifs fondamentaux du peuple palestinien, la libération de la terre et le droit au retour (des réfugiés) », a ajouté al-Zahar.

Depuis son traité de paix de 1979, l’Egypte, avec la Jordanie, a été le partenaire arabe le plus fiable pour Israël au Moyen-Orient. Mais le renversement en février dernier du dictateur égyptien Hosni Moubarak, lors du soulèvement inspiré par la révolution populaire en Tunisie, a créé une incertitude sur l’attitude future de l’Egypte à l’égard d’Israël.

Non à la non-violence

Al-Zahar est une figure importante du Hamas. Il est considéré par le Fatah comme un jusqu’au-boutiste, et il a perdu deux de ses fils dans la lutte contre Israël. Il est le principal négociateur dans le processus de réconciliation avec le Fatah, lequel est resté hésitant depuis qu’un accord a été signé.

Al-Zahar a déclaré que l’Egypte, où se déroule un long processus électoral qui mènera à une nouvelle constitution, est clairement destinée à être gouvernée par « un parti islamiste et un parti nationaliste » et ce sera le retour au premier plan de la cause palestinienne.

L’accord de réconciliation avec le Fatah, signé en mai dernier et scellé personnellement par Abbas et Mashaal le mois dernier au Caire, peut être mis en cause si Abbas poursuit les pourparlers de paix avec Israël, a-t-il averti.

De hauts responsables des deux côtés [Autorité de Ramallah et Israël] ont eu des entretiens à Amman, en Jordanie, la semaine dernière, après plus d’un an de suspension. « Nos doutes sont vraiment élevés, surtout après ces réunions à Amman », a déclaré al-Zahar.

« Imaginez que l’ennemi israélien nous attaque aujourd’hui ou demain ... Si nous étions attaqués, nous répondrions par tous les moyens possibles », a déclaré al-Zahar.

Si Israël lançait une offensive militaire à Gaza, Zahar a dit parier sur une réaction arabe encore plus forte qu’en 2009 quand plus de 1400 Palestiniens ont été massacrés par Israël en l’espace de trois semaines.

« (Israël) pourrait vouloir exploiter la situation politique encore confuse qui est celle de la nation arabe ... pour lancer une nouvelle agression contre la bande de Gaza », a-t-il dit.

« Ils ne peuvent supporter que Gaza reste une épine douloureuse et dangereuse pour l’avenir de l’entité israélienne. »

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10 janvier 2012 - Al-Qassam Website - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.qassam.ps/news-5272-Zahh...
Traduction : Info-Palestine.net