Je ne comprends vraiment pas pourquoi ces brillants « négociateurs » palestiniens font toujours la navette entre Ramallah et Jérusalem-ouest pour des « entretiens de paix » que même les enfants dans les rues du plus petit camp de réfugiés de Gaza voient bien comme menant nulle part.

Le casse-tête d’Abbas : combien de temps pourra-t-il participer à la comédie des fausses négociations ?

En effet, la grande majorité des Palestiniens sont dégoûtées de cet ignoble « processus de paix », sous couvert duquel Israël assassine nos enfants, vole notre terre, démolit nos maisons et fait disparaître toute perspective.

Mercredi 12 mars, un escadron de la mort israélien a assassiné de sang froid quatre Palestiniens à Bethlehem, une ville où l’Autorité palestinienne [AP] prétend avoir l’« autorité. » Les quatre Palestiniens ont imaginé que le prétendu cessez-le-feu dans la bande de Gaza s’appliquait également à la Cisjordanie, et que l’AP avait trouvé un accord tacite avec Israël pour que leurs vies soient en sûreté. Les quatre malheureuses victimes n’ont évidemment pas su que les assurances données par l’AP avaient aussi peu de valeur que ses prétentions à l’« autorité » et à la « souveraineté » à l’ombre de l’armée israélienne d’occupation.

Le dernier bain de sang dans la ville où est né Jésus s’est produit à peine quelques jours après le carnage commis dans la bande de Gaza où plus de 120 Palestiniens, la plupart du temps des civils, ont été impitoyablement tués et des centaines d’autres blessés par la machine de mort israélienne alimentée par les Etats-Unis.

Réagissant à ces crimes affreux, Mahmoud Abbas, le Président de l’AP, a suspendu les entretiens pour une durée de dix heures, juste pour les besoins du public, avant que Condoleezza Rice ne se soit empressée à lui dicter son comportement.

De même, les adjoints et conseillers d’Abbas ont prononcé du bout des lèvres quelques protestations au sujet « des crimes et agressions de la part des Israéliens », avant de revenir à leur attitude habituelle.

Bien, Monsieur Abbas, j’ai peur d’avoir de mauvaises nouvelles pour vous. Votre associé, Ehud Olmert, un homme qui ment autant qu’il respire, ne veut pas la paix et ne vous prend pas au sérieux, ni vous ni votre Autorité palestinienne.

Cette semaine, Olmert a décidé de construire 1400 unités d’habitations pour colons à Jérusalem-est, la partie arabe de la ville et capitale de l’Etat palestinien à venir, comme les incantations de l’OLP continuent à nous le faire savoir.

En outre, l’Israël a confisqué (la confiscation est un euphémisme pour le vol) au grand jour de grandes portions de terre arabe privée dans la vallée du Jourdain en Cisjordanie méridionale. Et dans les deux cas, le massacre honteux de Palestiniens et le vol également honteux de terres palestiniennes, Israël prétend que ceci est fait pour la paix et pour « renforcer » les Palestiniens « modérés » ?

Ce n’est rien moins que scandaleux. Nos dirigeants et négociateurs si imbus sont traités par Israël comme des imbéciles et des ignorants stupides qui parlent beaucoup et protestent bruyamment, alors qu’à la fin du jour, ils échangent les baisers habituels avec les fossoyeurs de leur peuple en les assurant que les entretiens continueront comme d’habitude indépendamment de ce qu’Israël fait ou peut faire.

En d’autres termes, vous continuez de massacrer et de voler la terre, et nous continuons nos bavardages !
Les dirigeants israéliens et les Israéliens en général ont compris depuis longtemps que les chefs de l’AP ne sont jamais sérieux quand ils demandent à Israël d’arrêter son expansion des colonies, en dépit de leurs déclarations publiques qui sont à l’opposé. Ainsi les officiels de l’AP peuvent sembler fâchés et bouleversés et peuvent employer un vocabulaire coléreux pour montrer leur exaspération face aux méfaits israéliens. Mais Israël sait que ces brillants carriéristes ne pensent pas vraiment ce qu’ils disent.

Cette semaine, la journaliste israélienne Amira Hass a expliqué pourquoi Israël continuera à traiter la direction de l’AP avec le dédain et le mépris qu’elle mérite :
« Les condamnations de la part de l’AP (de l’expansion coloniale israélienne) prouvent à quel point elles sont ridicules et sans effet. Elles démontrent à Israël et aux Palestiniens que quel que soit le nombre de nouvelles unités pour colons qui sont érigées, l’associé palestinien prendra toujours sa place dans le spectacle du ?processus de paix’ . »

Il y a quelques semaines, un journaliste palestinien connu a demandé à Abbas au cours d’une réunion privée quelle solution de rechange il prendrait en considération si le processus de paix entier s’effondrait en raison de l’intransigeance israélienne et de l’incapacité ou de la réticence des Américains à faire pression sur l’état juif pour en terminer avec son occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-est.

Selon le journaliste, Abbas, qui n’avait pas de réponse, a présenté les questions comme « frustrantes, embarrassantes et mettant de la confusion. »

Donc si Abbas et son Autorité palestinienne [...] n’ont pas de réponse, alors le peuple palestinien en a une. Dissoudre cette entité sans pouvoir, abandonner la solution moribonde de deux-états, cesser d’agir en tant que sous-traitant pour l’occupant israélien, rétablir l’unité nationale palestinienne et cesser d’être au doigt et à l’ ?il de George Bush et de Condoleezza Rice.

Et surtout, nous laisser nous préparer à la longue et amère lutte pour un état démocratique et laïque sur toute la Palestine-Israël où tous les citoyens, indépendamment de leur religion et de leur appartenance ethnique, pourront vivre dans la paix et l’égalité.

C’est la véritable et honnête alternative à ces comédies mensongères où Israël nous massacre et liquide notre cause historique au nom d’un processus de paix qui, nous le savons tous, est basée sur le mensonge, la déception et la volonté de faire le mal.

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15 mars 2008 - Communiqué par l’auteur - Traduction de l’anglais : Alverny