16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Israël : Des conditions de vie déplorables pour les demandeurs d’asile africains

samedi 20 octobre 2007 - 09h:43

IRIN

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


TEL-AVIV - Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) quelque 3 000 réfugiés africains vivraient en Israël, dont plus de 2 000 seraient originaires du Soudan. Toutefois, bien que l’Etat israélien n’ait pour l’instant aucune politique claire concernant le statut et les droits de ces demandeurs d’asile, il s’est dit prêt à accueillir, à titre exceptionnel, 498 réfugiés du Darfour.

JPEG - 26 ko
Centre où de nombreux réfugiés sont logés à Tel-Aviv - Photo : Tamar Dressler/IRIN

« Quelque 3 000 réfugiés sont entrés en Israël au cours des 36 derniers mois. Environ 500 d’entre eux sont originaires du Darfour », a indiqué Sharon Harel du bureau du HCR à Tel-Aviv.

Selon les autorités israéliennes, étant donné que la plupart des demandeurs d’asile ont transité par d’autres pays avant d’entrer en Israël, ils sont de toute évidence à la recherche d’une terre d’asile et devraient retourner dans ces pays ». Mais les réfugiés disent ne pas être en sécurité dans des pays comme l’Egypte.

« L’Etat d’Israël accueillera un nombre limité de demandeurs d’asile entrés illégalement sur son territoire à partir de la frontière égyptienne », mais « renverra [les autres] en Egypte ou dans leur pays d’origine [...] si leur vie n’est pas en danger », a indiqué un communiqué du cabinet israélien, le 23 septembre.

De nombreux nouveaux arrivants rencontrent des difficultés pour trouver un logement décent et de la nourriture en quantité suffisante. Quelque 250 réfugiés africains entrés illégalement en Israël au cours des dernières semaines disposent de très peu de nourriture et vivent dans à Tel-Aviv dans des centres délabrés.

Un de ces centres, qu’IRIN a eu l’occasion de visiter, héberge plus de 100 demandeurs d’asile. Les toilettes étaient bloquées une odeur infecte s’en dégageait et les conditions d’hygiène étaient déplorables. Une douche de fortune était utilisée par tous les résidents.

Sans travail et totalement dépendants de l’aide limitée fournie par des bénévoles, les risques de faim ne sont pas à écarter. Certains jours, nous ne pouvons leur apporter que des restes, a expliqué à IRIN Shlomit Bernstein, un travailleur humanitaire bénévole.

Selon Abdelrahman Hamid, un demandeur d’asile originaire du Darfour qui vit dans ce centre, il lui difficile de se nourrir parce qu’il n’a pas d’argent.

En dehors des ressortissants soudanais, beaucoup d’autres demandeurs d’asile sont originaires d’Erythrée ou de Côte d’Ivoire et, contrairement à leurs compagnons d’infortune soudanais, ils n’ont aucun document officiel et hésitent à sortir dans les rues par peur se faire arrêter par la police de l’immigration.

« J’ai pensé travailler illégalement pour changer de centre d’hébergement, mais j’ai peur d’être arrêté par la police de l’immigration. Je reste donc ici dans l’espoir que la situation s’améliorera », a dit un jeune érythréen qui attend un entretien avec le HCR pour obtenir des papiers de réfugiés.

Une intolérance grandissante

Selon un récent sondage d’opinion réalisé par l’institut Keivoon, près de la moitié des Israéliens approuvent la décision du gouvernement d’expulser la plupart des réfugiés.

JPEG - 18.5 ko
Certains demandeurs d’asile vivent dans des conditions déplorables en Israël - Photo : Tamar Dressler/IRIN

Pour certains observateurs, il s’agit là d’un changement majeur, car le public était auparavant très sensible à la situation des Africains. Actuellement, la plupart des Israéliens soutiennent la position du gouvernement qui pense que ces demandeurs d’asile « ne sont pas des réfugiés, mais des migrants économiques ». En outre, bon nombre de citoyens israéliens se disent préoccupés par le fait que les demandeurs d’asile sont musulmans.

Adam, un jeune réfugié soudanais qui vit dans le bâtiment depuis plus d’un mois, a réussi à trouver un travail mais affirme qu’il rencontre encore quelques difficultés. « Comme beaucoup d’autres réfugiés, j’essaie encore de trouver un logement, car la plupart des bailleurs refusent de louer leurs appartements à des Soudanais », a-t-il confié à IRIN.

Dans l’attente d’un entretien

« Nous recevons plus de 30 [nouvelles] demandes chaque jour et obtenir un entretien peut prendre des mois », a expliqué M. Harel du HCR. « Nous délivrons des documents provisoires aux réfugiés soudanais pour leur permettre de travailler et pour éviter qu’ils se fassent arrêter ; mais les demandeurs d’asile des autres pays doivent attendre d’avoir un entretien ».

Pendant qu’ils attendent les résultats de l’examen de leur dossier, les demandeurs d’asile ne peuvent pas travailler et dépendent essentiellement des actions des bénévoles et des organisations humanitaires non-gouvernementales qui ne disposent que de ressources financières limitées. A l’approche de l’hiver, bon nombre de résidents du bâtiment se demandent comment obtenir de la nourriture en quantité suffisante et des vêtements appropriés.

Les demandeurs d’asile du centre d’hergement de Tel-Aviv avaient été arrêtés dès leur entrée sur le territoire israélien, après avoir qu’ils eurent traversé la dangereuse frontière avec l’Egypte. Ils avaient ensuite été relâchés en raison du manque de place dans le centre de détention de Ktsiyot créé au mois de juillet pour accueillir les migrants clandestins africains. Des centaines de demandeurs d’asile africains sont désormais détenus dans ce centre.


Sur le même sujet :

- Quel avenir pour les réfugiés soudanais en Israël ?
- Réfugiés du Soudan en Israël : les demandeurs d’asile à la recherche d’un lit pour la nuit

- La demande d’asile en Israël

16 octobre 2007 - IRIN News - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/fr/ReportFr...


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.