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Quel avenir pour les réfugiés soudanais en Israël ?

mercredi 11 juillet 2007 - 21h:08

Editorial du Jerusalem Post

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L’Etat hébreu est lui aussi confronté à l’arrivée d’immigrants clandestins venant d’Afrique, notamment des réfugiés du Darfour. Le gouvernement a décidé de les renvoyer en Egypte. Dans son éditorial, le Jerusalem Post approuve cette politique.

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Des réfugiés soudanais portent leurs enfants dans le Jardin de la Rose, à Jérusalem
(Ph. Ariel Jerozolimski)

L’indignation de prétendus avocats des droits de l’homme, qui reprochent à Israël d’avoir renvoyé en Egypte de nombreux immigrés clandestins d’origine africaine (mais aussi d’Europe de l’Est), est parfaitement déconcertante. L’affaire, qui a rapidement été montée en épingle, a fait du tort à Israël tant sur le plan humanitaire que sécuritaire. La frontière israélienne avec l’Egypte échappe totalement au contrôle des autorités égyptiennes, et leurs promesses répétées de renforcer leur surveillance ne sont pas tenues. Cette passivité est en lien direct avec la contrebande d’armes autour du corridor Philadelphie, situé sur la frontière entre le Sinaï et la bande de Gaza.

Cette longue frontière, qui traverse essentiellement une zone désertique, convient parfaitement au trafic de drogue et d’êtres humains, organisés par les Bédouins. Mais ce n’est pas tout. Les terroristes quittent Gaza par le Sinaï et passent du côté israélien sous le nez des gardes égyptiens nonchalants.

Cet axe du terrorisme et du crime est également devenu un point d’entrée pour les immigrés clandestins. Jeudi dernier [le 5 juillet], au petit matin, 60 Africains ont été appréhendés alors qu’ils tentaient de passer illégalement la frontière. D’autres y sont parvenus. La ville de Beersheba [située dans le Sud israélien] et sa banlieue sont envahies par ces immigrés. Même chose à Eilat, où ils ne sont plus acceptés désormais. Des centaines et des centaines de nouveaux arrivants se regroupent dans le Sud, dont des enfants, qui ne peuvent être accueillis dans aucune école. Ils prétendent généralement être des réfugiés du Darfour, ce qui est totalement faux pour la plupart d’entre eux. Et pour ceux qui viennent vraiment du Darfour, ils ne sont pas arrivés directement du Soudan en Israël puisque les deux pays ne partagent pas de frontière. Ils ont traversé un pays qui aurait dû les accueillir, l’Egypte.

Les renvois d’étrangers illégaux par Israël en Egypte ont provoqué les foudres des Nations unies, d’Amnesty International et d’autres ONG qui accusent Israël d’indifférence envers les réfugiés, déjà malmenés en Egypte. En effet, des avocats affirment que Le Caire renvoie les réfugiés soudanais chez eux et que ceux qui osent protester sont impitoyablement abattus. De nombreux réfugiés soudanais auraient également été tués par des bandes de Nubiens ou des fanatiques musulmans. La brutalité du régime égyptien est considérée, y compris par les militants des droits de l’homme, comme un fait indéniable, une donnée qu’on ne peut modifier, questionner, ni même critiquer. Et, tandis que l’Egypte tire son épingle du jeu, Israël doit essuyer les plâtres. On attend des responsables israéliens qu’ils s’excusent pour l’intransigeance de leur voisin et qu’ils prennent en charge le sort de ceux que l’Egypte se refuse à protéger.

Si la communauté internationale persiste dans son hypocrisie à appliquer ce régime de deux poids deux mesures, le minuscule Etat d’Israël pourrait devenir une porte d’entrée pour toute l’Afrique. De son côté, le gouvernement égyptien se targue d’être un Etat démocratique, modéré et moderne, digne de recevoir les accolades des grands de ce monde et leurs aides financières. Cette comédie continue alors que personne ne reproche à l’Egypte son indifférence envers une nation s ?ur, arabe et voisine directe. Pas plus qu’on ne condamne son mépris du traité de paix conclu avec Israël, qui lui impose de surveiller ses frontières. La duplicité des instances internationales et des gouvernements étrangers les pousse peut-être à soutenir et à encourager le jeu égyptien, mais il n’en va pas de même pour Israël.

Israël devra faire des exceptions pour la minorité de Soudanais de bonne foi qui sont véritablement menacés. En dehors de cela, le renvoi des immigrés clandestins en Egypte est tout à fait normal puisque les responsables égyptiens se sont engagés à les traiter décemment et que les militants des droits de l’homme sont là pour leur rappeler leurs promesses. De son côté, Israël doit examiner comment fermer hermétiquement sa frontière avec l’Egypte. Une barrière physique n’est pas la solution la plus simple, contrairement à ce que certains suggèrent. La frontière s’étend sur de longs kilomètres et la construction d’une barrière serait une tâche ardue, longue et particulièrement coûteuse. En outre, aucune clôture n’est inviolable, et il faut des patrouilles pour la surveiller.

Aussi longtemps que l’Egypte refusera de coopérer honnêtement, la situation restera dans une impasse. La bonne volonté du Caire et des pressions internationales dans un but véritablement humanitaire sont plus que jamais nécessaires.

Editorial du Jerusalem Post, le 9 juillet 2007 : Border anarchy, via Le Courrier international, le 10 juillet 2007

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