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Une diplomate française malmenée par des soldats israéliens en Cisjordanie

samedi 21 septembre 2013 - 08h:57

RFI

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Des diplomates européens, dont une Française, ont été malmenés par des soldats israéliens. Ils accompagnaient, vendredi 20 septembre, des humanitaires dans un village de Bédouins palestiniens détruit en début de semaine par l’armée après une décision de justice. Le responsable du bureau de coordination humanitaire de l’ONU pour les Territoires palestiniens (Ocha), James Rawley, a exprimé « sa profonde inquiétude ».

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La diplomate française, Marion Fesneau-Castaing, allongée au sol après avoir été forcée de sortir de son véhicule par l’armée israélienne, le vendredi 20 septembre à Khirbet al-Makhoul.
REUTERS/Abed Omar Qusini




Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon

Le convoi qui arrive, ce vendredi 20 septembre à Khirbet al-Makhoul, est imposant. Des humanitaires et une quinzaine de diplomates étrangers, la plupart européens. Ils viennent livrer des tentes et de l’aide d’urgence aux habitants du village, des Bédouins palestiniens qui ont vu leurs habitations détruites, lundi 16 septembre, par les soldats israéliens, après une décision de la Cour suprême.

Mais lorsque le convoi débarque, les soldats israéliens sont déjà là. Ils empêchent le camion rempli de matériel de passer. Ils forcent une diplomate française à descendre du véhicule. Marion Fesneau-Castaing se retrouve brutalement à terre, choquée, sans être blessée. D’autres diplomates sont malmenés. Le camion est saisi.

Les soldats israéliens affirment avoir reçu des pierres jetées par certains militants étrangers, trois Palestiniens sont arrêtés.

L’Ocha dit son « inquiétude »

Les organisations internationales ont rappelé que l’action des diplomates et des humanitaires était tout à fait conforme au droit international. Ils venaient en aide à des populations démunies. Le responsable du bureau de coordination humanitaire de l’ONU pour les Territoires palestiniens (Ocha), James Rawley, a exprimé « sa profonde inquiétude  », ce vendredi.

« J’appelle les autorités israéliennes à respecter leurs obligations de puissance occupante en protégeant les communautés sous leur responsabilité, et notamment en cessant les démolitions de maisons et de propriétés palestiniennes », a-t-il déclaré dans un communiqué de presse.

« La question de l’avenir de la distribution de l’aide humanitaire »

«  La 4e convention de Genève dit clairement qu’Israël, en tant que puissance occupante, doit subvenir aux besoins de la population occupée. Et si elle ne peut ou ne veut pas le faire, elle doit faciliter la distribution directe et rapide d’aide humanitaire », précise Niell O’ Ciorain, de l’organisation humanitaire Diakonia qui était sur place au moment des faits. « Dans ce cas-ci, non seulement Israël a créé le besoin de cette communauté, mais il a en plus empêché par la force les personnels de l’ONU, des diplomates européens et internationaux et des travailleurs humanitaires de venir au secours d’une communauté qui en a urgemment besoin, notamment en termes d’abri et d’eau », déplore-t-il.

« Ce n’est malheureusement pas la première fois, ajoute Niell O’Ciorain. Les personnels humanitaires dans les territoires palestiniens font de plus en plus face à ce genre de problèmes, leurs cargaisons d’aides sont confisquées. Et cela pose vraiment la question de l’avenir de la distribution de l’aide humanitaire pour les Palestiniens.  »

Dans la vallée du Jourdain, où se situe Khirbet al-Makhoul, les Palestiniens vivant dans des zones totalement contrôlés par Israël n’ont souvent pas le droit de construire. Et dès qu’ils le font, leurs maisons sont détruites.



Voir sur le rapport du PCHR le détail des démolitions :

Lundi également, 4 h 45, les FOI, avec 10 véhicules et 3 bulldozers, entrent sur la zone de Makhoul, au nord de Tubas, dans le nord de la vallée du Jourdain. Elles commencent immédiatement la démolition de la communauté palestinienne où vivent 10 familles d’agriculteurs et de bergers, comprenant 48 personnes, dont 17 enfants. Dans cette opération, les FOI abattent 12 tentes et des habitations en tôle, un certain nombre de cuisines dépendantes et de salles de bains ambulantes et 28 basses-cours.

Les démolitions dans la zone de Makhoul :

1 – Famille de Mohammed Ali Bisharat : une salle de bains ambulante, une cuisine de 30 m², une tente de 160 m², une étable de 80 m² et une ferme animalière de 170 m de long ; 5 personnes, dont 3 enfants, sont maintenant des sans-abri.

2 – Famille de Younis Mohammed Abu Hilaw (Daraghma) : une salle de bains ambulante, une cuisine de 20 m², une baraque habitable de 72 m², une étable de 80 m² et une ferme animalière de 200 m de long ; 4 personnes sont maintenant des sans-abri.

3 – Famille d’Ahmed Khalaf Bani Ouda : une salle de bain ambulante, une cuisine de 25 m², une baraque habitable de 60 m², une étable de 40 m², une autre de 150 m² et une boutique de 30 m² ; 3 personnes sont maintenant des sans-abri.

4 – Famille de Mohammed Younis Abu Hilwa (Daraghma) : une salle de bains ambulante, une cuisine de 20 m², une habitation de 84 m², une étable de 80 m² et une ferme animalière de 200 m de long ; 4 personnes sont maintenant des sans-abri.

5 – Famille de Burhan Hussein Bisharat : une salle de bains ambulante, une cuisine de 16 m², une baraque habitable de 330 m², une étable de 250 m², une ferme animalière de 300 m de long et un élevage d’oiseaux de 36 m² ; 10 personnes, dont 8 enfants, sont maintenant des sans-abri.

6 – Famille de Mahmoud Ali Bisharat : une salle de bains ambulante, une cuisine de 20 m², une habitation de 60 m², une étable de 60 m², et une ferme animalière de 100 m de long ; 4 personnes sont maintenant des sans-abri.

7 – Famille d’Ahmed Abdullah Bani Ouda : une salle de bains ambulante, une cuisine de 25 m², une habitation de 60 m², une étable de 80 m², une autre de 25 m², et une ferme animalière de 60 m de long ; 5 personnes sont maintenant des sans-abri.

8 – Famille d’Ashraf Hussein Bisharat : une habitation de 36 m², une étable de 110 m² et une ferme animalière de 60 m de long ; 3 personnes sont maintenant des sans-abri.

9 – Famille de Yousef Hussein Bisharat : une salle de bains ambulante, une cuisine de 20 m², une habitation de 60 m², une étable de 150 m², une ferme animalière de 120 m de long, une autre de 200 m² et une tente pour oiseaux de 10 m² ; 7 personnes, dont 5 enfants, sont maintenant des sans-abri.

10 – Famille de Hussein Ahmed Bisharat : une salle de bains ambulante, une cuisine de 30 m², une tente d’habitation de 72 m² et une étable de 250 m² ; 2 personnes sont maintenant des sans-abri.

11 – Khalaf Ahmed Bani Ouda : une voiture Peugeot 305 lui a été confisquée.
Mardi 17 septembre, dans le même contexte, les FOI ont contraint des dizaines de familles palestiniennes dans les zones d’al-Burj et al-Maytah, dans le nord de la vallée du Jourdain, à évacuer la zone, au motif que c’était une zone d’entraînement militaire. Des sources locales ont déclaré que les FOI avaient fermé ces zones et le checkpoint militaire de Tayaseer, après avoir commencé à évacuer ces familles qui vivent sous des tentes. Il faut indiquer que c’est le 10 septembre dernier que les FOI ont notifié à ces familles qu’elles devaient quitter la zone au motif d’entraînement militaire.

Rapport du PCHR (in fine)



Lire aussi :

- Des soldats attaquent des diplomates et les habitants d’un village palestinien démoli - Saed Bannoura - Imemc et Agences

21 septembre 2013 - RFI


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