16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

K. Habib : Paris ne digère pas la défaite de Qousseir

jeudi 6 juin 2013 - 08h:46

Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


C’est dire que les Etats-Unis ne sont pas dupes du dossier ficelé en la matière par Paris et dont le but est de faire capoter la conférence internationale dont ils assument le parrainage avec la Russie.

La bataille livrée à Qousseir en Syrie dont les experts militaires ont souligné que son issue allait être déterminante par ses conséquences sur le rapport de force militaire entre les deux camps qui se disputent le contrôle de la ville et pour la suite du conflit, a été remportée par l’armée régulière du régime. Dans leur confrontation pour le contrôle de Qousseir, les deux camps belligérants ont engagé ce qu’ils ont de force et de puissance et ce que leurs alliés étrangers ont pu leur fournir comme armement et renforts humains. La bataille a duré plus de deux semaines mais il était très vite apparu que les forces pro-régime l’emportaient lentement mais inexorablement sur les combattants de la rébellion.

Les sponsors étrangers de celle-ci se sont alors livrés à la formulation par anticipation de l’explication de la défaite qui s’annonçait de leurs protégés. A les en croire, celle-ci n’a été possible que parce que des combattants du Hezbollah y ont participé aux côtés de l’armée régulière de Damas. Présentation qui s’inscrit dans la guerre psychologique et médiatique qu’ils mènent contre le régime syrien et voulant créditer auprès de l’opinion internationale que ce dernier ne survit et continue à contenir les assauts de la rébellion que parce qu’il bénéficie de l’appui en hommes et matériels que lui fournissent le Hezbollah libanais, l’Iran et la Russie. Elle a donné prétexte à des Etats comme la France et la Grande-Bretagne d’engager une campagne de pression visant à faire lever l’embargo sur les armements à destination de la Syrie. Un embargo qui s’est révélé au demeurant purement formel puisque Paris, Londres mais aussi Ankara, Ryad et Doha l’ont allégrement violé en armant massivement les combattants de la rébellion.

Au constat que le régime était en train de l’emporter à Qousseir et de l’avantage stratégique et moral qu’il allait en retirer et ne manquerait pas d’exploiter contre la rébellion dans les négociations qui vont s’engager à Genève sur la Syrie, ces mêmes capitales avec Paris en ordonnateur de leur stratégie tentent de minimiser la déroute infligée à leurs protégés en braquant l’attention des médias internationaux sur de prétendues preuves sur l’utilisation par le régime de Damas d’armes chimiques contre les combattants de la rébellion et évidemment la population civile.

Washington sans l’aval de qui l’intervention militaire étrangère hystériquement demandée par ces capitales est impossible refuse de prendre pour argent comptant des « preuves » que des « journalistes » français ont semble-t-il réussi à réunir sur le terrain et dont un laboratoire d’Etat français toujours aurait certifié la véracité. C’est dire que les Etats-Unis ne sont pas dupes du dossier ficelé en la matière par Paris et dont le but est de faire capoter la conférence internationale dont ils assument le parrainage avec la Russie. En l’occurrence Washington s’est clairement convaincu que dans le conflit syrien Paris se retrouve à vouloir d’une intervention internationale quitte à la justifier par le mensonge et les fausses preuves sur l’utilisation des armes chimiques.

Sauf que si en Irak l’Amérique est partie en guerre alors même que le monde entier savait que les causes impératives invoquées par elle relevaient du bidonnage cynique, la France et les Etats qui font semblant de croire à la véracité de ces « preuves » ne pourront intervenir directement en Syrie. Dans ce conflit, Washington est mû par des intérêts géopolitiques dont elle ne veut pas laisser la latitude à ses alliés d’en décider de la façon de les défendre et de les préserver. Paris n’a d’autre rôle que celui d’occuper la galerie tandis qu’Américains et Russes négocient entre eux l’avenir de la Syrie d’après le conflit.



Du même auteur :

- Conflit syrien : ingérence de part et d’autre
- Conférence internationale sur la Syrie : l’irréfléchi préalable français
- Attentat en Turquie : la piste syrienne ne convainc pas
- Attentat en Turquie : pourquoi Damas et pas d’autres commanditaires ?
- Irak : l’Amérique n’a pas échoué
- John Kerry pour faire avaler la pilule
- Derrière les mots de paix, les préparatifs d’une agression annoncée-
- Les Palestiniens n’ont rien à attendre d’Obama
- Les limites d’une guerre totale antiterroriste

[...]

6 juin 2013 - Le Quotidien d’Oran - Analyse


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.