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John Kerry pour faire avaler la pilule

jeudi 28 mars 2013 - 08h:25

Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran

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Entre Barack Obama et John Kerry l’on est très probablement dans une répartition des rôles. Le président américain ayant endossé celui de l’ami inconditionnel et indéfectible d’Israël, John Kerry celui de faire « avaler » la pilule à Mahmoud Abbas et à l’Autorité palestinienne.

Barack Obama ayant quitté le Proche-Orient après avoir délivré comme seul message aux Palestiniens et aux Etats arabes de la région que l’Amérique et Israël ne font qu’un. Son secrétaire d’Etat John Kerry est resté après lui dans la région pour selon une source de l’administration américaine recueillir les éléments qui permettront à Washington de proposer un plan d’action en vue d’une reprise des négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens. Le nouveau secrétaire d’Etat américain est crédité par des observateurs de vouloir, contrairement à Hillary Clinton à laquelle il a succédé, relancer le « processus de paix » entre Israël et les Palestiniens et d’être sincèrement favorable à la solution de deux Etats. Mais la question se pose de savoir s’il est en situation de faire bouger les lignes dans ce sens auprès des autorités israéliennes que la visite dans leur pays de Barack Obama a confortées dans la poursuite de leur politique qui n’offre aucune chance au projet des deux Etats.

Entre Barack Obama et John Kerry l’on est très probablement dans une répartition des rôles. Le président américain ayant endossé celui de l’ami inconditionnel et indéfectible d’Israël, John Kerry celui de faire « avaler » la pilule à Mahmoud Abbas et à l’Autorité palestinienne. Le secrétaire d’Etat américain ne prendra aucun engagement à l’égard de ces derniers et certainement pas celui que l’Amérique exercera des pressions sur Israël pour l’emmener à accepter les préalables palestiniens à la reprise des négociations de paix. Il fera comme tous ses prédécesseurs : exiger des Palestiniens qu’ils renoncent à leurs préalables. Sauf que Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne n’ont plus la latitude de revenir en arrière sur ces préalables. Ils n’ont plus l’autorité et la légitimité pour le faire. Ce sont leurs concessions et leurs reculades précédentes sans contrepartie du côté israélien qui les ont réduits à cette situation.

Si le président palestinien et l’autorité qu’il dirige nourrissent encore quelques espoirs que les Etats-Unis sont pour un règlement juste et équitable de la question palestinienne, leur peuple ne croit pas en la sincérité des intentions américaines. Pas plus que celles que leur a prodiguées le président Obama durant sa visite dans la région qu’en celles que John Kerry a été chargé de « vendre » à leur président et à ses collaborateurs. C’est le message qu’ils ont délivré dans les manifestations qui ont accompagné la visite du président américain en Cisjordanie. C’est le même message qui transparaît de la montée des tensions qui prévaut dans les territoires occupés. Tensions desquelles les observateurs entrevoient le début d’une nouvelle intifada palestinienne qui menace d’emporter l’Autorité palestinienne déjà cruellement « hors jeu » et de relancer dramatiquement la confrontation entre les Palestiniens et l’occupant israélien.

Ce n’est pas parce qu’il a exprimé des sentiments de « sympathie » pour la cause palestinienne que John Kerry va proposer autre chose que la satisfaction par les Palestiniens des concessions toujours plus larges et assassines de la solution de la création d’un Etat palestinien viable et indépendant auxquelles s’en tiennent les autorités israéliennes. Lui aussi fera quelques tours dans la région mais en se gardant de défendre une dynamique qui contraindrait l’Etat sioniste à entrer dans un vrai processus de paix qui ne l’intéresse nullement. Tant que le message délivré en Israël par Obama tiendra, il n’est pas d’envoyé ou d’émissaire miracle qui fera redémarrer ce processus de paix aux conditions posées par les Palestiniens et approuvées par la communauté internationale.



De Kharroubi Habib :

- Derrière les mots de paix, les préparatifs d’une agression annoncée-
- Les Palestiniens n’ont rien à attendre d’Obama
- Les limites d’une guerre totale antiterroriste
- La Jordanie menacée par l’impasse du processus de paix
- Netanyahu affaibli, mais l’opposition à l’Etat palestinien renforcée
- La menace terroriste n’est pas seule à l’œuvre contre l’Algérie
- Un dénouement dramatique : y avait-il un autre choix ?
- L’Algérie poussée à s’impliquer dans la guerre

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28 mars 2013 - Le Quotidien d’Oran - Analyse


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