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Le Liban fête le 13e anniversaire de la libération du Sud Liban et de l’expulsion de l’occupant israélien

dimanche 26 mai 2013 - 07h:21

Danny al-Amin

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Les combattants de la résistance et leurs familles partagent les souvenirs des jours qui ont précédé la libération du Sud Liban de l’occupation israélienne.

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Des partisans du Hezbollah brandissent des drapeaux libanais et du Hezbollah au Liban, lors d’un rassemblement marquant et Jour de la Libération dans un village de la Bekaa, le 25 mai 2011 - Photo : Reuters/Hassan Abdallah

Deux jours avant la libération du Sud Liban, de nombreux combattants de la Résistance savaient déjà que le moment tant attendu allait bientôt arriver. Ils venaient tout juste d’effectuer une opération contre le poste militaire israélien à Bayada, situé dans la région de Sour.

Leur chef, Imad Moughnieh, demanda pour la première fois à pouvoir utiliser un tank. « Le message était clair », nous raconte un combattant de la Résistance libanaise. « C’était la première fois qu’un tank s’approchait à tel point de la cible, avant d’y rentrer et de détruire tout le poste. »

C’est ainsi que les combattants de la Résistance, qui ont fait que la libération de l’année 2000 puisse advenir, commencent à raconter leurs souvenirs de ces quatre jours d’un mois de mai.

L’un d’eux rappelle comment il avait demandé à un camarade sur le chemin de la ville libérée de Khiam : « Que veux-tu faire en ce moment présent ? » Ce à quoi son ami répondit : « J’ai envie de pleurer ». Comme il prononçait ces mots, tous les membres de leur unité ont éclaté en sanglots. « Ils avaient des larmes de joie pour avoir triomphé, mélangées avec des larmes de tristesse en pensant aux résistants tombés et qui avaient toujours voulu voir ce moment ».

Quelques jours plus tard, ils ont été surpris de voir les habitants des villages occupés passer devant eux puis marcher en tête pour récupérer leurs maisons. L’un d’eux était une femme du nom de Fatima, du village de Ghandouriyeh. Ils l’ont vu marcher, tenant son enfant en bas âge.

L’un des combattants se souvient : « C’était le premier jour de la marche des habitants de retour dans les villages occupés, le 21 mai. Ce jour-là, les combattants de la Résistance et les civils ont voulu marquer l’anniversaire de la mort d’une femme dans le village libéré de Ghandouriyeh, pour se rassembler et marcher vers la ville voisine de Qantara ».

Il poursuit : « Qantara était tombé après que le poste israélien ait été attaqué à plusieurs reprises, et la ville s’était avérée être le maillon le plus faible, idéal pour initier la libération. »

Fatima, dit-il encore, « marchait en avant, avec beaucoup d’enthousiasme. Elle portait son bébé et avançait rapidement, sous les yeux de tout le monde. Quand l’ennemi a tiré sur nous, certains d’entre nous ont reculé, mais elle a continué à marcher en dépit de la grande distance, et elle a été parmi les premiers à entrer dans Qantara ».

Un mélange de bonheur et de tristesse a marqué ces jours-là. Avec la mort d’un certain nombre de combattants de la Résistance, la joie pouvait être mise en sourdine. Sheikh Ahmad Yahya, connu sous son nom de guerre d’Abou Dhar, est un combattant tombé au cours de ces journées historiques.

Abou Dhar était né dans une famille pauvre dans le village de Rshaf en 1958. Quand il a quitté son village en 1978, l’armée israélienne avait envahi le Sud Liban. Son père a été assassiné par des soldats israéliens, qui l’ont torturé à mort avant de jeter son corps dans un puits dans le village.

Abou Dhar a fui à Beyrouth avec sa famille, pour laquelle il était désormais le seul soutien, avant de voyager et de terminer ses études religieuses. Des années plus tard, il est revenu comme un érudit religieux portant un turban, et il s’est engagé dans la Résistance.

Un de ses amis nous raconte : « Il a toujours préféré prendre part à des opérations militaires à proximité de son village natal, et il préférait la compagnie des combattants de la Résistance à celle des autres clercs, car il ne voulait pas manquer la chance de pratiquer le djihad et de libérer ce qui était le lieu de sa naissance ».

Lorsque les combattants de la Résistance et les civils sont entrés dans Houla, le 22 mai, Abou Dhar était parmi eux. Il entra dans le ville dans sa voiture, avec un certain nombre de ses camarades, et quelques heures après, il apprenait que la libération de son village avait commencé. Il a alors tout quitté et s’y est rendu rapidement.

Un des ses camarades nous dit : « Abou Dhar avait passé vingt ans dans la Résistance et il avait réussi à rester en vie. Mais quand il est entré dans son village, il a été pris sous le feu de l’ennemi, qui se cachait encore derrière des fortifications. Abou Dhar a été grièvement blessé et transporté à l’hôpital de Saida. Trois jours plus tard, il a succombé à ses blessures. Ce jour sera plus tard connu comme Jour de la Libération, le 25 mai ».

Une autre victime tombée durant ces quelques jours était le jeune Ibrahim Marouni, âgé de 15 ans. Comme beaucoup d’autres, il était entré dans les zones libérées le 22 mai. Le père d’Ibrahim ne pouvait pas empêcher son fils de faire le voyage. Une des sœurs d’Ibrahim avaient été tuée dans un bombardement israélien, de sorte qu’il n’avait de cesse d’assister depuis le premier rang à la victoire.

Lorsque Ibrahim est arrivé à Houla, il se retrouva au milieu des célébrations. Il alla jusqu’à Mays al-Jabal. Là, il monta dans un petit camion avec quelques-uns de ses amis, agitant des banderoles célébrant la victoire.

Le camion s’approcha trop près de l’ennemi, et les soldats israéliens ne l’ont pas toléré . Ils ont tiré un obus sur le camion, qui a explosé juste à côté. Des éclats d’obus ont volé de droite et de gauche, frappant Ibrahim. Il a été le seul à être tué au milieu de ses camarades, et le deuxième enfant de ses parents à mourir sous les balles israéliennes.

Depuis ce jour, la tristesse pèse sur sa famille. A chaque jour de la Libération, ils se souviennent de sa mort, et elle leur rappelle durement qu’Israël n’a rien laissé sauf des souvenirs de souffrance et de douleur. Mais la Résistance, même brièvement, a permis à Ibrahim d’apprécier « la dignité et le goût de la victoire, et il a vu l’ennemi et ses collaborateurs humiliés, avant qu’il ne tombe en martyr. »

Lire également :

- La résistance libanaise a la capacité de frapper n’importe quelle ville israélienne - 7 juillet 2012
- 8e anniversaire de la libération du sud-Liban - 3 juin 2008
- Au musée du Hezbollah - 5 décembre 2007
- Liban : les crimes délibérés d’Israël - 20 août 2007
- Le Hezbollah plus fort que jamais ? - 12 juillet 2007

25 mai 2013 - al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction : Info-Palestine.eu - al-Mukhtar


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