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Deux refuzniks israéliens expliquent pourquoi ils soutiennent BDS

dimanche 25 mars 2012 - 07h:38

Noam Gur et Alon Gurman - Mondoweiss

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Notre difficulté à reconnaître la réalité complexe de la Palestine et d’Israël vient de la difficulté que nous avons à reconnaître que des crimes sont commis en notre nom, chaque jour, et ce, parce que nous sommes des citoyens israéliens.




Nous sommes nés citoyens israéliens et de ce fait, il a été décidé, pour nous, que nous devions porter le poids du financement de l’occupation. Au fil du temps, nous en sommes venus à comprendre que tant que ces crimes se perpétueront, ils seront commis en notre nom et à nos dépens.

Pour cette raison, nous sommes arrivés à la conclusion que nous devions orienter nos efforts pour y mettre fin, plutôt que de sombrer dans les sentiments futiles de culpabilité et de honte. En tant que citoyens d’Israël (et en tant que juifs), il nous a été demandé de participer à l’occupation - en plus de notre soutien financier - en rejoignant l’armée israélienne. Quand nous avons compris qu’en rejoignant l’armée israélienne nous soutenions l’occupation criminelle et soutenions le déni des droits fondamentaux, individuels et collectifs, de la nation palestinienne, nous avons décidé de prendre position, publiquement, et de refuser l’occupation et l’apartheid israélien.

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Refuznik

On peut penser raisonnablement que, pour cette décision, nous allons être jetés en prison pendant quelques mois avant d’être finalement dégagés de l’obligation du service militaire. C’est le prix que nous avons choisi de payer afin de parvenir à la fin du statu quo, dans lequel, à titre personnel, nous coopérons aux crimes commis par l’État d’Israël. Notre refus ne mettra pas fin à l’occupation et l’apartheid continuera probablement de prospérer, mais nous pouvons réussir à secouer un peu le système, et nous ajoutons notre critique dans le discours public.

Mais ce ne sont pas seulement les Israéliens qui participent - activement ou passivement - à l’occupation et aux crimes de guerre perpétrés par Israël. De puissantes organisations, ayant de gros intérêts, nourrissent l’occupation en lui envoyant de l’argent et en apportant leur soutien politique aux actions d’Israël ; il y a des sociétés, des marchands d’armes, des organisations politiques extrémistes et des fanatiques venant d’Amérique, d’Europe et d’ailleurs. C’est avec tristesse que nous disons que les administrations U.S. continuent elles aussi à financer les crimes de guerre d’Israël. Mais nous pouvons agir, ensemble, à travers le monde, en condamnant le financement et la légitimation du gouvernement d’Israël, et au bout du compte, nous pouvons parvenir à mettre fin au soutien international de sa politique. Nous, en tant que communauté, pouvons réussir à mettre fin à la normalisation de l’occupation.

C’est à chacun d’entre nous, bien sûr, de choisir la façon dont il jugera bon de combattre les crimes d’Israël - mais pour le moment, la politique palestinienne souhaite suivre le BDS - Boycott, Désinvestissements et Sanctions - dirigé contre les sociétés et les institutions israéliennes. BDS est le fruit d’un appel des Palestiniens, publié en 2005, devenu depuis l’outil central de la lutte non violente contre les violations israéliennes des droits humains.

Comme nous l’avons dit ci-dessus, ce mouvement vise trois objectifs par sa lutte non violente : la promotion du droit au retour des réfugiés palestiniens, la cessation de l’occupation des Territoires palestiniens occupés, et la fin de la discrimination contre les Palestiniens qui vivent en Israël.

Se débarrasser d’une occupation relève d’un processus délicat, complexe et à multiples aspects, mais nous devons tous participer à ce renversement. Nous, Noam et Alon, avons choisi pour nous débarrasser de l’occupation de déclarer publiquement notre refus de servir dans l’armée, et en même temps de militer et soutenir l’appel palestinien pour le BDS.

Les citoyens du monde qui sont dans la capacité de boycotter Israël doivent réfléchir à cet appel palestinien et essayer de le rejoindre - chacun de nous au sein de notre propre communauté, au mieux de notre compétence - et ne pas croire qu’une condamnation passive de la politique d’apartheid israélienne puisse suffire. Nous devons, au contraire, faire le choix de l’action pour mettre fin aux crimes d’Israël.


Lire aussi :

- L’épreuve d’une refuznik, Sahar Vardi - Neve Gordon
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19 mars 2012 - Mondoweiss - traduction : Info-Palestine.net/JPP


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