Le mouvement de soutien à Hana Shalabi s’étend parmi les prisonniers palestinens
mardi 20 mars 2012 - 10h:18
Ma’an News
Trente prisonniers palestiniens ont rejoint la grève de la faim de Hana Shalabi, a déclaré ce lundi le responsable de la Société des Prisonniers Palestiniens.
- Yahya Shalabi, le père d’Hana Shalabi, tient une affiche avec une photo de sa fille lors d’une manifestation en face de leur maison de Burqin, près de Jénine, le 16 mars - Photo : Reuters/Abed Omar Qusini
Le Ministre de l’Autorité Palestinienne pour les questions concernant les détenus, Issa Qaraqe, déclaré à Ma’an que Hana Shalabi a été hospitalisée lundi soir après qu’elle n’ait consommé que de l’eau depuis 33 jours. Ses avocats et les médecins ont mis en garde la semaine dernière qu’elle souffrait d’étourdissement, d’une fonte musculaire et de pertes de conscience.
Shalabi, quiest détenue sans procès depuis le 16 février, proteste contre la pratique d’Israël de la détention administrative.
Les prisonniers dans les prisons à travers Israël ont décidé de plusieurs journées de grève de la faim, en plus des grévistes de la faim qui poursuivent leur mouvement, a déclaré à Ma’an Qadura Fares, responsable de la société des prisonniers.
Les autorités carcérales israéliennes ont transféré Nael Halabi de la prison d’Ofer vers une destination inconnue, après que celui-ci ait annoncé qu’il avait rejoint la grève de la faim d’Hana Shalabi.
Boycott des cours militaires
Dans la prison d’Ofer, 70 détenus administratifs ont boycotté les tribunaux militaires israéliens depuis le 1e mars, et les détenus de la prison de Magido se joindront à leur mouvement de refus, et se lanceront dans une grève de la faim sans limite de temps à compter du 1e avril, ont fait savoir les représentants des prisonniers.
Fares a expliqué que la Société des prisonniers travaille sur un accord pour que tous les détenus administratifs se joignent au boycott à compter du 17 avril, journée internationale de mobilisation en faveur des prisonniers palestiniens.
Les prisonniers peuvent soit refuser de comparaître devant le tribunal, soit dire aux juges qu’ils contestent son autorité, comme l’universitaire Ahmad Qatamish l’a fait lors de son récent jugement, a dit le responsable de la Société des prisonniers.
Recherche d’un compromis
Une audience pour Hana Chalabi ce mardi matin va essayer de convenir d’un compromis alors que la santé de Shalabi se détériore. Fares explique que le juge israélien veut empêcher un accord similaire à celui convenu avec l’ancien gréviste de la faim Khader Adnan, afin de préserver la crédibilité des accusations portées contre les détenus administratifs.
Adnan s’est vu garantir une libération anticipée et le non-renouvellement de son ordonnance de détention, en échange de l’arrêt de sa grève de la faim de 66 jours qui a duré du 17 décembre au 21 février.
Début mars, Shalabi a refusé une proposition de réduire sa peine de deux mois, en disant qu’elle continuerait sa grève pour mettre fin à la détention administrative.
Le ministre des prisonniers de l’Autorité palestinienne a déclaré samedi qu’Israël a proposé de déporter la gréviste de la faim Shalabi vers la bande de Gaza, mais le gouvernement a rejeté l’offre.
Les autorités israéliennes prétendent avoir des informations selon lesquelles Hana Shalabi serait une menace pour la sécurité d’Israël et la sécurité de ses habitants.
« Si ils ont peur de son retour dans sa communauté de Jénine, elle peut venir à Ramallah et travailler avec nous et s’inscrire à l’université », a déclaré lundi le responsable de la Société des prisonniers.
« Lutter pour la dignité »
Hana Shalabi est l’une des plus de 300 Palestiniens emprisonnés en Israël sans procès.
Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a exprimé jeudi son soutien à Shalabi après avoir rencontré ses parents à son bureau à Ramallah.
« Elle se bat pour sa dignité », a déclaré Salam Fayyad.
Le mois dernier, Catherine Ashton, responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, a exprimé « sa préoccupation de longue date sur l’utilisation intensive par Israël de la détention administrative sans inculpation formelle ».
Ran Cohen, de Médecins pour les droits de l’homme en Israël [PHR], a déclaré à Reuters TV vendredi, que Shalabi risque maintenant sa vie si elle poursuit sa grève de la faim.
Lire également :
Hana Shalabi - Action urgente - Amnesty International - 19 mars 2012
A. Gresh : Palestine : une femme en grève de la faim depuis un mois - 16 mars 2012
Grave détérioration de la santé d’Hana Shalabi, en grève de la faim depuis 27 jours - 13 mars 2012
Badiya Shalabi : « Ma fille est en train de mourir en prison » - 9 mars 2012
8 mars : journée de solidarité avec la prisonnière gréviste de la faim, Hana Al-Shalabi - 8 mars 2012
Hana Shalabi poursuit sa grève de la faim commencée le 16 février - 5 mars 2012
Protestant contre les détentions illégales, Hana Shalabi entame sa 3e semaine de grève de la faim - 2 mars 2012
Pas d’audition devant un juge pour Hana Shalabi, en grève de la faim depuis le 16 février - 29 février 2012
Hana Shalabi est en grève de la faim depuis le 16 février, date de son enlèvement - 27 février 2012
Mon mari, Khadar Adnan, met en lumière le mépris d’Israël envers les droits de l’homme - 27 février 2012
Un appel de Khader Adnan : faire du 17 avril une journée d’action internationale en faveur des prisonniers - 21 février 2012
Khader Adnan : le Bobby Sand de Cisjordanie - 20 février 2012
Mourir de faim pour être libre - 18 février 2012
19 mars 2012 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Info-Palestine.net