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Grave détérioration de la santé d’Hana Shalabi, en grève de la faim depuis 27 jours

jeudi 15 mars 2012 - 06h:37

Addameer

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Une déclaration commune de Addameer [Prisoner Support and Human Rights Association] et PHR [Physicians for Human Rights-Israel].

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Photo : Joe Catron

Un médecin de Physicians for Human Rights-Israel a visité Mme Hana Shalabi pour la seconde fois hier, le 12 mars 2012, et il a exprimé sa préoccupation au sujet de l’état de santé actuel [de la gréviste de la faim].

Mme Hana Shalabi, âgée de 30 ans et originaire du village de Burqin, près de Djénine, a été à nouveau arrêtée le 16 février 2012 puis détenue dans la prison de Hasharon. Elle est en grève de la faim depuis près de quatre semaines, en signe de protestation contre son arrestation violente, les mauvais traitements qu’elle a subis suite à son kidnapping, et contre sa détention administrative.

Mme Hana Shalabi continue de refuser les examens médicaux des médecins du Service pénitentiaire israélien (IPS) et a demandé à être examiné que par un médecin indépendant de PHR-Israël. La visite d’hier - comme celle qui avait précédé le 8 mars - d’un médecin de PHR-Israël, n’a été possible que suite à la décision prise le 7 mars par la Cour israélienne de district, après une requête déposée par PHR-Israël, statuant que les IPS doivent permettre à un médecin de PHR-Israël d’examiner Mme Shalabi .

Le premier examen de Mme Shalabi par un médecin le 8 mars a révélé que son corps est en cours d’atrophie musculaire, ce qui se produit après que l’organisme ait épuisé les réserves de graisse à sa disposition en tant que source d’énergie alternative. Ce processus peut également affecter le muscle cardiaque. Mme Shalabi se sent faible et souffre de vertiges et de pertes de conscience périodiques. Le médecin s’est dit préoccupé par les dommages physiques qui peuvent suivre.

Lors du deuxième examen, le 12 mars, le médecin a indiqué une détérioration supplémentaire de l’état de Mme Shalabi, visible principalement par une atrophie musculaire avancée, une perte de poids supplémentaire, une réduction significative de la glycémie, de graves vertiges et des fortes douleurs musculaires, en particulier dans la poitrine et dans le dos.

Suite à sa visite, le médecin a déclaré que bien que Mme Shalabi ait commencé à recevoir des sels (sous forme liquide seulement), elle refuse de recevoir tout traitement supplémentaire, indiquant sa détermination à poursuivre sa grève de la faim jusqu’à sa libération. Le médecin a souligné : « On ne peut pas prédire la réponse du corps à long terme à ce jeune. De nombreux scénarios sont possibles. Parmi les dangers, il y a l’insuffisance cardiaque aiguë, l’insuffisance hépatique, la dégradation musculaire accompagnée par une défaillance viscérale, et des infections aiguës mettant sa vie en danger à cause de l’affaiblissement du système immunitaire ».

Il convient de noter que lors de la visite d’hier [12 mars], le médecin a prélevé des échantillons de sang pour tester l’état des différentes fonctions vitales, et cees échantillons ont été remis aux IPS pour être transférés à un laboratoire. Les résultats à venir donneront une indication plus complète de l’état actuel de Mme Shalabi.

Le Comité d’éthique des IPS devait tenir une réunion aujourd’hui pour discuter de la possibilité de forcer un détenu en grève de la faim à se nourrir. Nous ne sommes pas sûrs si cette réunion a eu lieu. PHR-Israël et Addameer notent que l’Association médicale mondiale considère que l’alimentation forcée des grévistes de la faim est une forme de traitement inhumain et dégradant, tel qu’il est dit dans la Convention internationale contre la torture. L’Association médicale israélienne également considère le fait de forcer à s’alimenter un gréviste de la faim comme une forme de torture, et la participation des médecins à cette pratique est interdite dans la Déclaration de Tokyo de 1975 et la Déclaration de Malte, cette dernière exigeant que les médecins non seulement respectent la volonté du ou de la gréviste de la faim, mais protègent au maximum l’individu contre l’alimentation forcée.

PHR-Israël et Addameer sont très préoccupés à la fois par la santé de la détenue administrative Hana Shalabi et par la possibilité que des médecins pratiquent ce gavage en dépit des conventions internationales qui l’interdisent.

Nous demandons à la communauté locale et internationale de prendre des mesures immédiates et d’intervenir pour la libération d’Hana Shalabi et pour que soit mis fin à l’utilisation par Israël de la détention administrative.

Rappel

Le 23 février 2012, Mme Hana Shalabi s’est vue notifier un ordre de détention administrative pour une première durée de six mois. Le 29 février, son cas a été discuté au tribunal militaire d’Ofer. Le 4 mars le tribunal militaire a décidé de réduire la période de détention de six à quatre mois, mais sans promettre de ne pas la prolonger ou la renouveler. En conséquence, Mme Hana Shalabi a annoncé qu’elle continuerait la grève de la faim jusqu’à sa libération. Le 7 mars, une audience d’appel concernant la décision du tribunal a eu lieu à Ofer, et le juge militaire a ordonné aux parties de tenter de parvenir à un compromis pour le dimanche 11 mars, mais aucun accord n’a encore été trouvé.

Les protestations des détenus administratifs sont de plus en plus fortes. Deux autres détenus administratifs, Bilal Diab et Thair Halahleh se sont déclaré en grève de la faim le 1er mars, et ils ont l’intention de la poursuivre jusqu’à leur sortie de la détention administrative. Le 3 mars, deux autres détenus administratifs se sont mis en grève de la faim jusqu’à leur libération. Depuis le début de ce mois, un certain nombre de détenus administratifs ont refusé de reconnaître le tribunal militaire et ont refusé de participer à des discussions juridiques de leurs cas. En raison de l’utilisation par Israël de la détention administrative, et en raison du refus du tribunal militaire d’abroger cette pratique, une grève de la faim est un moyen non-violent, et le seul, accessible aux détenus administratifs pour protester et à se battre pour leurs droits fondamentaux.

Environ 310 Palestiniens sont actuellement emprisonnés au titre de la détention administrative dans les prisons israéliennes. La détention administrative permet à Israël de garder les détenus pour une durée indéterminée, renouvelable par périodes de six mois. L’arrestation est faite sur la base de « renseignements secrets » et sans possibilité d’une mise en accusation publique. Par conséquent, les détenus administratifs et leurs avocats ne peuvent pas se défendre devant le tribunal contre ces accusations.

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13 mars 2012 - Addameer - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.addameer.org/etemplate.p...
Traduction : Info-Palestine.net - Naguib


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