Une troisième rencontre entre responsables Israéliens et de l’Autorité palestinienne (AP) à Amman a pris fin sans résultats ou, plus exactement, sans progrès. Les deux autres réunions précédentes ont également rencontré le même sort.

Abbas [à g.] avec le dictateur jordanien à Amman. La reprise de "pourparlers", même voués à l’échec, avec Israël est-elle une combine pour limiter la tension dans les Territoires palestiniens avant une attaque israélo-américaine contre l’Iran ?

Une quatrième réunion est prévue pour la semaine prochaine, ce qui laisse à penser que la direction palestinienne n’a pas complètement perdu espoir dans des pourparlers pour l’essentiel futiles, qui durent depuis des années sans aucun indication que le régime d’apartheid israélien est prêt à abandonner le butin de sa guerre de 1967. Tout au contraire, le régime sioniste est lentement mais sûrement en train de liquider la cause palestinienne et ceci en rendant la création d’un véritable Etat palestinien en Cisjordanie tout à fait irréaliste, voire carrément impossible.

Inutile de dire que sous la rubrique des « pourparlers de paix » et des « négociations », Israël s’est surtout activé à créer des faits sur le terrain partout en Cisjordanie et dans Jérusalem-Est, en volant plus de terres palestiniennes, en démolissant des maisons, en vandalisant des champs et vergers, et, bien entendu, en construisant et développant les colonies juives.

Les négociateurs palestiniens ont fait tant d’efforts pour tenter de gagner le statut de « partenaires à égalité » avec Israël ! Mais avec son intransigeance et son arrogance, Israël n’a jamais traité les négociateurs palestiniens autrement que comme ils le méritaient (du point de vue israélien), à savoir que les Palestiniens sont des vaincus réduits à faire des supplications, mendiant à Israël leur l’oxygène pour pouvoir respirer.

Ce traitement indigne s’est manifesté cette semaine encore quand les autorités israéliennes d’occupation ont retiré le traitement de « VIP » de Mahmoud Abbas de l’AP. Cette mesure délibérée et humiliante qui devrait limiter la liberté de mouvement dont disposait Abbas jusqu’à aujourd’hui, et dont dépend aussi sa capacité à se déplacer dans les territoires occupés, incarne la servilité de l’AP et sa dépendance à l’égard d’Israël.

Abbas, désespérément accroché aux pourparlers de paix même infructueux et hypocrites avec le régime sioniste, a été repris comme disant que les « pourparlers de paix sont importants, bien que les chances de succès soient minces ».

« Toute chance doit être mis à profit, peu importe combien les espoirs sont faibles. »

De telles platitudes énoncées par le président de l’OLP, depuis qu’il ait fini par succéder au dirigeant palestinien Yasser Arafat, ont été entendues ad nauseam.

Mais le chef palestinien semble hors de tout contact avec certaines réalités. D’abord, il ne réalise pas que la tenue de réunions successives avec Israël, même sous le patronage jordanien et sous le titre trompeur de « discussions » plutôt que de « négociations », représente une sérieuse concession et une retraite pour les Palestiniens et leur cause.

En effet, les responsables de l’AP, dont Abbas, n’ont jamais manqué une occasion de souligner et de jurer qu’ils ne seraient jamais d’accord pour reprendre des pourparlers de paix avec l’entité sioniste tant que cette dernière ne gèlerait pas l’extension de ses colonies.

Israël, bien évidemment, n’a jamais accepté de geler le développement de ses colonies. C’est plutôt l’inverse... Et l’actuel gouvernement israélien, sans doute le plus belliciste et le plus fascisant depuis la création de l’entité criminelle, s’est embarqué dans une spirale frénétique et phénoménale d’expansion coloniale qui est en passe d’englober la totalité de la Cisjordanie.

Quant à Jérusalem-Est, la capitale envisagée pour l’Etat palestinien envisagé, Israël a effectivement achevé le processus de judaïsation en s’emparant sans relâche des maisons et des biens arabes et en les remettant aux voleurs de terres juives.

Ensuite, il ne fait aucun doute qu’Israël utilise les réunions avec l’Autorité palestinienne, directes ou indirectes, pour donner au monde et en particulier au Quartet international, la fausse impression que des pourparlers de paix sont en cours et qu’il n’y a aucun intérêt à faire pression sur Israël, au moins pendant la durée des dits pourparlers.

Et il semble que le régime sioniste a eu ce qu’il voulait, les Européens et surtout les Américains refusant de réprimander les responsables sionistes. Et ceci en dépit de l’agrandissement phénoménal des colonies et des autres mesures visant à faire disparaître toute perspective palestinienne et à décapiter toute possibilité qu’il puisse encore subsister pour l’établissement d’un Etat palestinien viable.

Selon le site Internet Ynet, Israël a poursuivi ses efforts pour totalement dépouiller politiquement l’Autorité palestinienne en exigeant que les pourparlers en cours à Amman soient considérées comme des négociations formelles plutôt que de simples discussions.

Certes, l’AP tente de résister à la ruse israélienne, mais les observateurs sont invités à se demander quelles sont les différences entre des pourparlers prolongés et des négociations quand une deuxième, troisième et quatrième réunions sont prévues où les questions litigieuses et fondamentales sont abordées ?

Il est vrai aussi que la position de l’AP est pathétiquement faible, surtout face à l’entité sioniste qui contrôle étroitement aussi bien les hommes politiques que la politique des Etats-Unis, lesquels sont les ultimes gardiens et banquiers d’Israël.

Mais l’AP doit avoir compris depuis longtemps que lier la cause palestinienne, et des négociations avec Israël, à l’équation israélo-américaine est un désastre colossal.

Ainsi, tout en maintenant ce modus operandi écoeurant, Israël continue à dévorer les terres palestiniennes et l’AP de participer à des discussions inutiles et sans résultats, dans lesquelles sont répétés les mêmes arguments et les mêmes platitudes. Cela ne peut signifier qu’une seule chose : la fin du rêve palestinien de pouvoir établir un Etat palestinien viable et territorialement contigu.

Aucun Palestinien, ni Arabe ni Musulman ne s’attend à ce que le président Abbas se transforme en nouveau Salahuddin (Saladin). Mais par contre, tous les Palestiniens veulent qu’Abbas dise « non » aux mensonges et conspirations d’Israël. Ne pas le faire marquera une tache indélébile de honte sur l’ensemble de l’AP.

Nous attendons d’Abbas qu’il refuse catégoriquement la participation aux pourparlers de paix ou à des négociations uniquement pour le bien des pourparlers.

Nous attendons d’Abbas qu’il ne se laisse pas tordre le bras ni par des amis et ni par des ennemis, surtout quand les intérêts vitaux de notre peuple sont en jeu.

Nous attendons également d’Abbas qu’il soit honnête et franc avec son peuple.

Surtout, nous attendons de la direction palestinienne qu’elle ait un plan alternatif au cas où il devienne clair que la paix avec Israël est une illusion - une évidence que seuls les fous et les débiles ne voient pas.

Le fait lamentable est que l’AP n’a aucun plan de cette sorte, ce qui fait vraiment bouillonner de colère à l’égard de ce leadership toute personne honnête.

Du même auteur :

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17 janvier 2012 - al-Qassam Website - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.qassam.ps/opinion-5289-D...
Traduction - Info-Palestine.net