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La police israélienne arrête six suspects de trafics d’organes

samedi 10 avril 2010 - 07h:28

E. Ashkenazi & J. Khoury

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Parmi les personnes arrêtées, il y a le général Meir Zamir, décoré de la médaille de bravoure pendant la guerre du Yom Kippur pour son action sur le plateau du Golan, ainsi que deux avocats, Netanel Moyal, 34 ans, et Eliahou Raphaeli, 77 ans.

La police a arrêté mardi six personnes suspectées d’être impliquées dans un réseau engagé dans le trafic d’organes humains tout en escroquant les donneurs d’organes. Parmi les personnes arrêtées, il y a le général Meir Zamir, décoré de la médaille de bravoure pendant la guerre du Yom Kippur pour son action sur le plateau du Golan, ainsi que deux avocats, Netanel Moyal, 34 ans, et Eliahou Raphaeli, 77 ans.

L’enquête de la police a été ouverte suite à une plainte déposée par une femme d’une cinquantaine d’années qui vit à Jérusalem-Est. Confrontée à des difficultés financières, elle a déclaré aux enquêteurs qu’elle avait répondu à une annonce dans un journal de langue arabe qui proposait 100 000 dollars pour le don d’un rein. La femme a pris l’avion pour la république d’Asie centrale d’Azerbaijan, où l’un de ses reins lui fut retiré et transplanté sur un malade que la police soupçonne d’avoir été trouvé par Zamir.

La donneuse de rein a déclaré à la police que, rentrée à son domicile, elle n’a toujours pas touchée la somme promise. Selon la police, d’autres plaintes semblables ont été par la suite déposées par des donneurs d’organes.

Zamir, 62 ans, réside à Rishon Letzion. Il était capitaine dans les Forces de défense israéliennes en 1973 et commandait une compagnie de blindés, durant la guerre du Yom Kippur, qui détruisit environ 60 chars ennemis cherchant à franchir les lignes israéliennes au sud de Quneitra.

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Un réseau a également été démantelé au New Jersey par le FBI impliquant des rabbins, notamment Levy Izhak Rosenbaum, en lien avec Israël, en août 2009

La peine maximale pour trafic d’organes humains est de 16 années de prison. D’après la police, son enquête lui a permis de découvrir tout un réseau, parfaitement organisé, engagé dans le commerce d’organes ; ce réseau est composé de trafiquants, d’intermédiaires et d’avocats et il opère dans tout Israël, faisant passer des annonces dans les médias locaux et sur Internet. Le responsable de l’enquête, Erez Yehuda, de l’unité anti-fraude de la police israélienne pour la région Nord, indique que tous ceux qui disent avoir vendu un organe sont des citoyens israéliens, de même que la plupart des receveurs. A ce stade, dix de ces transactions auraient été découvertes, mais on pense que le réseau est impliqué dans d’autres affaires et que la couverture médiatique va inciter les autres donneurs d’organe à se faire connaître.

Yehuda précise aussi que la première plaignante, de Jérusalem-Est, ne souffre d’aucune carence physique suite à l’ablation de son rein. Selon lui, les tâches sont réparties entre les membres du réseau - certains doivent trouver les receveurs potentiels d’organe, d’autres les donateurs, et d’autres encore prennent les dispositions pour l’opération de transplantation proprement dite. La plupart des receveurs sont censés être prêts à payer entre 150 000 et 200 000 dollars.

Les personnes présumées impliquées dans la programmation des opérations chirurgicale faisaient venir par avion des médecins de différents pays sur les lieux de transplantations. L’enquête a révélé que certains de ces médecins qui seraient impliqués sont des Israéliens, même si Yehuda refuse de le confirmer.

Selon les enquêteurs, les sommes prévues pour les organes peuvent varier, mais elles montent au minimum à 120 000 dollars pour une greffe de rein. Les donneurs d’organes qui, pour la plupart, sont des personnes confrontées à de graves difficultés financières, n’auraient pas reçu plus de 10 000 dollars environ, certains même beaucoup moins, voire aucune indemnisation du tout. Il est également allégué que lorsque les donneurs potentiels hésitent à vendre leur organe, la somme proposée est substantiellement relevée pour les convaincre de poursuivre la procédure - de toute façon, la somme en fin de compte n’est jamais payée.

Les enquêteurs de la police ont découvert aussi que les donneurs sont tenus de signer un contrat et de déclarer sous serment, et faussement, avoir un lien avec le receveur de l’organe. La relation de famille est exigée par la loi dans les pays où les greffes sont réalisées. Les donneurs auraient été envoyés dans des pays d’Europe de l’Est, ainsi qu’en Equateur et aux Philippines pour les opérations, et seraient rentrés en Israël sans aucun dossier médical, alors que certains disent avoir souffert de complications après leur procédure.

Selon la police, elle aurait localisé de nouveaux donneurs qui se préparaient à subir l’opération, et les aurait avertis qu’ils étaient victimes d’un réseau illicite de trafics d’organes. L’enquête a été rendue public quand la police a arrêté un présumé intermédiaire du réseau, à l’aéroport international de Ben-Gourion, ce mardi, alors qu’il rentrait en Israël avec un donneur et un receveur de rein. Les cinq autres suspects ont été arrêtés en différents endroits dans tout Israël.

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8 avril 2010 - Ha’aretz - traduction : JPP


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