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Citoyens britanniques c/garde des FDI

jeudi 4 février 2010 - 06h:34

Gilad Atzmon
Dissident Voice

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On pourrait s’attendre de la part d’un secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères britannique qu’il se soucie avant tout des citoyens britanniques plutôt que de soldats étrangers qui imposent une occupation illégale et soumettent à la famine de millions d’êtres humains.

The Times a publié hier que le gouvernement britannique bloquait tout accord pour la libération de Paul et Rachel Chandler. (*)

Ce couple de Britanniques a été enlevé par des pirates somaliens dans l’océan Indien. Le sort de Paul et Rachel pourrait bien être fatal avec un gouvernement britannique qui s’oppose à un accord pour leur libération.

Une entreprise privée qui affirme avoir conclu un accord pour la libération de Paul et Rachel Chandler a déclaré que le gouvernement britannique l’avait fait capoté par son refus de négocier avec les preneurs d’otages, et cette entreprise demande aujourd’hui à être autorisée à organiser leur libération.

Au centre du refus gouvernemental britannique de s’immiscer dans cette affaire, on ne trouve personne d’autre que David Miliband, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères.

The Gardian rapporte que Miliband insiste pour que « le gouvernement ne soit mêlé à aucun paiement de rançons pour assurer la libération des Chandler ».

Miliban dit qu’il n’est pas en son pouvoir d’empêcher des personnes privées de s’engager dans une affaire de rançon, mais qu’il n’est pas de l’intérêt de la Grande-Bretagne de faire des concessions à des preneurs d’otages.

A première vue, on peut comprendre aisément la position de Miliband. Le secrétaire d’Etat aux A.E. pourrait faire valoir, par exemple, que négocier avec des pirates ou d’autres hors-la-loi pourrait mettre en danger la sécurité d’autres Britanniques. Pourtant, cela devient embarrassant quand on découvre que, autant Miliband se montre réticent à intervenir pour la libération du couple britannique enlevé, autant il se dépêche d’exprimer son soutien à la libération du gardien israélien Gilad Shalit. Bien que Shalit ne soit pas sujet britannique et qu’il ait été fait prisonnier lors d’une opération militaire où il servait comme gardien du plus grand camp de concentration que l’homme peut connaître, à savoir Gaza, c’est pour sa libération « immédiate » que Miliband se fait surtout entendre

On pourrait s’attendre de la part d’un secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères qu’il se soucie avant tout des citoyens britanniques plutôt que de soldats étrangers qui imposent une occupation illégale et soumettent à la famine de millions d’êtres humains.

Voici ci-dessous la transcription d’un appel émouvant lancé par Milliband au Hamas. Il est tiré d’un site officiel du gouvernement britannique.

« Aujourd’hui est le troisième anniversaire de l’enlèvement de Gilad Shalit. Tant les ministres britanniques que l’ambassadeur britannique en Israël ont des contacts répétés avec la famille de Gilad et mettent l’accent sur notre soutien à la libération immédiate de Gilad. En septembre dernier, l’ambassadeur a contribué à la remise, à la Croix-Rouge internationale, de plus de 2 000 cartes du nouvel an juif pour Gilad, dans le cadre d’une campagne organisée par la communauté juive du Royaume-Uni. Je renouvelle l’appel du Royaume-Uni au Hamas pour sa libération, sans condition, sain et sauf. Nous partageons la consternation de la famille Shalit devant le refus du Hamas de laisser la Croix-Rouge arriver jusqu’à Gilad. (David Miliband, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères britannique). »

Il est curieux de voir Miliband faire preuve de tant de « modération » dans son soutien à ses compatriotes britanniques dans l’inquiétude : Paul et Rachel Chandler. Gardons à l’esprit que Miliband est listé comme auteur de la Hasbara (propagande) israélienne sur un site officiel israélien, une façon d’expliquer que tout cela pourrait être en lien avec l’enseignement du rabbin Akiva.

Selon le Jewish Magazine, le rabbin Akiva nous enseigne qu’ « aimer son frère juif comme soi-même » est le grand commandement général de la Torah. D’après le magazine, Akiva se base sur le verset : «  et tu aimeras ton frère juif, car je suis l’Eternel, ton Dieu. » Le commandement d’aimer son frère juif est l’un des commandements fondamentaux de la Torah (1). Tant et si bien que le rabbin Akiva en a fait le point essentiel sur lequel s’est fondée la Torah. Et sauf le respect dû à la Torah, au rabbin Akiva et aux autres rabbins, les Britanniques comptent que leur ministre des Affaires étrangères s’inquiète pour les Britanniques Chandeler, au moins autant que pour le soldat Gilad Shalit des Forces de défense israéliennes.



(1) - Cette interprétation très judéocentrique de la conception du rabbin Akiva en tant qu’obligation tribale est assez courante dans les cercles rabbiniques juifs. Toutefois, il est essentiel de mentionner que la traduction en hébreu de l’idée d’Akiva est universelle dans son esprit. Elle peut se traduire par « aime ton prochain comme toi-même ». Comme de nombreux universitaires l’ont dit déjà, même si le judaïsme peut aussi être interprété comme une idée universelle, en réalité, son évolution en tant qu’éthique universelle a principalement été conduite par le christianisme qui visait à se transcender lui-même au-delà de la tribu.


Gilad Atzmon est né en Israël et a servi dans l’armée israélienne. Il vit à Londres et est l’auteur de deux romans : A Guide to the Perplexed et le récent My One and Only Love. Atzmon est aussi l’un des saxophonistes les plus accomplis de l’Europe. Il peut être contacté à l’adresse : atz@onetel.net.uk.

Du même auteur :

- Holocauste : retour de manivelle
- The Shoa (The show) must go on !
- Telle une lumière pour les nations
- Du fleuve à la mer
- Un automne à Shanghai




Somalie : SOS d’un couple britannique détenu depuis octobre par des pirates

Dans les cas plus rares de capture d’un voilier, où assureurs et surtout armateurs ne sont pas là pour sauver leur navire et sa cargaison en déboursant une rançon, les plaisanciers deviennent la seule monnaie d’échange des pirates.

AFP - le 31 janvier 2010, 15h32

Un couple de Britanniques, capturé il y a plus de trois mois par des pirates somaliens et visiblement épuisé, a fait état de mauvais traitements et appelé à l’aide, selon un journaliste de l’AFP qui a pu rencontrer Paul et Rachel Chandler sur leur lieu de captivité.

Depuis leur capture le 23 octobre dans l’océan Indien, à bord de leur yacht le Lynn Rival, Paul et Rachel Chandler ont été transférés à terre et sont détenus séparément. Un médecin somalien a été autorisé à les examiner brièvement jeudi, accompagné d’un photographe de l’AFP. Selon le médecin, les deux otages sont mal en point et le risque est grand de voir leur état de santé se détériorer dangereusement, faute d’une assistance médicale appropriée.

"Je vous en prie, aidez-nous. Ces gens ne nous traitent pas bien", a déclaré Mme Chandler au docteur Abdi Mohamed Helmi "Hangul", un chirurgien originaire d’Hobyo - un repaire de pirates sur la côte somalienne - et qui a longtemps exercé dans l’hôpital Medina, le principal de Mogadiscio. "Je suis âgée, j’ai 56 ans et mon mari en a 60. Nous devons être ensemble car il ne nous reste plus beaucoup de temps", a ajouté Mme Chandler.

Le couple est actuellement détenu dans des endroits séparés, entre le village côtier d’Elhur et la localité d’Amara, à l’intérieur des terres. Rachel Chandler s’exprimait depuis une tente improvisée de bâches, de tissus et de tapis, sous la garde de pirates armés de fusils d’assaut. Les traits tirés, ses yeux sont absents lorsqu’elle s’exprime auprès du médecin.[ ...]

Paul Chandler est apparu plus solide mentalement, tout en rapportant des conditions de captivité difficiles. "S’il vous plaît, aidez-nous. Nous n’avons personne pour nous aider, nous n’avons pas d’enfants", a-t-il dit. "Nous sommes en captivité depuis 98 jours et nous ne sommes pas en bon état", a-t-il ajouté. Selon le docteur Hangul, Paul Chandler "présentait une mauvaise toux et semblait fiévreux".[...]

Lors d’une interview téléphonique diffusée le 21 janvier sur la chaîne britannique ITV News, Paul Chandler expliquait que ses ravisseurs avaient "perdu patience" et faisait part de ses craintes d’être exécuté dans les prochains jours.

Des centaines de pirates somaliens sillonnent les eaux de l’océan Indien à la recherche le plus souvent de navires marchands. Les bateaux et leurs équipages sont généralement libérés contre rançon après plusieurs semaines ou mois.

31 janvier 2010 - Le Matin

2 février 2010 - Dissident Voice - traduction : JPP


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