16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Une fillette, un cri

lundi 13 avril 2009 - 06h:39

De Mahmoud Darwish

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Coïncidences de la vie : du temps où le grand poète palestinien Mahmoud Darwish écrivait les vers suivants dans la ville palestinienne de Ramallah, je me trouvais à Gaza donnant une interview pour ce journal aux enfants survivants de la famille Galia. C’était au mois d’août 2006. La guerre sévissait dans la Bande de Gaza comme au Liban.

Tentant de fuir la chaleur du camp de réfugiés de Yabalia, deux mois auparavant la famille Galia s’était rendue à la plage. Une patrouille israélienne tira depuis la mer méditerranée tuant deux membres d’une autre famille.

Pris de peur, les Galia se levèrent et s’enfuirent jusqu’à ce qu’un nouveau projectile prît la vie de sept d’entre eux, laissant leurs corps étalés sur le sable.

Un crime brutal, sans explication, qui ébranla des millions de téléspectateurs dans toute la planète grâce aux images enregistrées par mon admirable collègue Zakaria Abu Harbid, de l’agence Ramattan. Un caméraman courageux, gravement blessé en 2001 et lauréat du prestigieux prix de la Fondation Rory Peck en 2001.

Evidemment, les pseud-médias ne manquèrent pas de nier ces événements, dans une offense ouverte à la profession et encore plus aux personnes décédées elles-même. Ils avaient déjà essayé de nier les faits avec le petit Mohamed Durra, de même que lors le second massacre de Qana, puisque la capacité à être infame semble ne pas avoir de limite.

Une enquête réalisée sur le terrain par Human Rights Watch dévoilera, encore une fois, leurs mensonges.

Les images de la petite Juda Galia, criant près du corps inerte de son père secouèrent les consciences du monde entier, bien que ce ne soit pas suffisant, étant donné que ces trois dernièeres années, à plusieurs reprises s’élevèrent des cris chargés d’horreur vers le ciel de Gaza.

Hernán Zin, 20 Minutos - España

Une fillette, un cri

Sur la plage il y a une fillette, cette fillette a une famille

Et cette famille, une maison

La maison a deux fenêtres et une porte...

Sur la mer, un cuirassé s’amuse à chasser les gens qui se promènent

Sur la plage : quatre, cinq, sept

Tombent sur le sable. La fillett l’a échappé belle,

Grâce à une main invisible,

Une main non divine qui lui vient en aide. Elle crie :

Papa !

Papa ! Lève-toi, rentrons : la mer n’est pas comme nous.

Le père, enseveli dans son ombre, à la merci de l’invisible,

Ne répond pas.

Du sang dans les palmiers, du sang dans les nuages.

Plus haut et plus loin l’emporte cette voix de

La plage. Elle crie dans la nuit déserte.

Nul écho dans l’écho.

Et le cri éternel devient nouvelle

Rapide qui cesse d’être nouvelle lorsque

Les avions reviennent pour bombarder une maison

Avec deux fenêtres et une porte.

Mahmoud Darwish

9 avril 2009 - Palestina Libre - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.palestinalibre.org/artic...
Traduction de l’espagnol : Assia B.


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.