Il est grand temps de réviser les positions et les politiques arabes, afin de prouver au monde entier que cette nation est encore capable de surmonter les répercussions morales et matérielles engendrées par la série de chocs infligés à la Palestine.

La nation arabe n’a jamais eu besoin de réviser ses positions après les différends arabes auxquels on a assisté pendant les agressions israéliennes contre la bande de Gaza. Les coulisses de certaines capitales arabes continuent d’ailleurs à modifier les réalités et à brouiller les cartes. Le problème est qu’on utilise un triple langage : celui des milieux arabes, le langage adressé à l’opinion publique et un troisième encore plus différent mais plus proche de la réalité qu’on utilise avec les autres forces régionales et internationales. Cependant, il est facile aujourd’hui de parvenir à la réalité des positions arabes grâce à l’ère des cieux ouverts.

Nous devons reconnaître sans aucune honte que les agressions israéliennes contre la bande de Gaza ont imposé une nouvelle réalité dans la région. Elles dévoilent de nombreux signes de danger ne se limitant pas seulement aux conséquences de la croissance étonnante de la force israélienne. Un impressionnant recul géopolitique est survenu, auquel il est impossible de remédier avec le langage des sédatifs qui calment les douleurs sans remédier aux causes. Il est indispensable d’opérer une intervention chirurgicale radicale et urgente afin de réanimer la région arabe et de la sensibiliser à l’importance de l’action arabe conjointe.

Les donnes des agressions israéliennes contre la bande de Gaza ressemblent dans leurs peines et souffrances à celles engendrées par le désastre de la perte de la Palestine en 1948. A cette époque, nous avons réagi à la catastrophe en s’échangeant mutuellement des accusations. Nos rangs se sont dispersés et nous avons perdu la boussole du droit chemin.

Ceux qui parlent aujourd’hui de la nécessité de reconstruire la sécurité nationale arabe doivent commencer par eux-mêmes. Ils doivent réaliser que le discours sur la véritable sécurité nationale arabe demeurera de simples slogans tant qu’il n’est pas lié à une compréhension correcte de la notion de la sécurité en tant que cadre global.

Nous avons besoin d’entreprendre des étapes rapides pour définir la sécurité nationale arabe et déterminer ses règlements à travers une vision arabe reliant la sécurité au sentiment de réconfort, à l’écart de la peur et à la capacité de protéger les intérêts vitaux de l’individu et du groupe en même temps. En examinant de près la réalité dégradante de la nation arabe dans ces moments décisifs, nous constatons que le sentiment de danger est lié à celui de culpabilité chez ceux qui ont contribué à faire prévaloir la politique d’égoïsme et de renfermement sur soi.

Par ailleurs, certains pays arabes continuent à lever le plafond du rigorisme sans effectuer une lecture attentive de la réalité et sans faire preuve d’une capacité de relever les défis liés à ce rigorisme, surtout en ce qui concerne le sujet de la guerre et de la paix. Ils se sont ainsi écartés des décisions du Sommet arabe de Beyrouth qui a confirmé le maintien du choix de la paix.

Il est grand temps de réviser les positions et les politiques arabes, afin de prouver au monde entier que cette nation est encore capable de surmonter les répercussions morales et matérielles engendrées par la série de chocs infligés à la Palestine. La nation arabe a besoin de prouver au monde entier qu’elle insiste pour réorganiser ses rangs, afin de faire face aux menaces qui la guettent.

L’Egypte a commencé à prendre des pas sur la bonne voie pour surmonter la crise actuelle. Elle ne s’est pas préoccupée à chercher les raisons qui ont abouti à cette crise. Elle a plutôt recherché les moyens décisifs et tranchants pour mettre un terme aux répercussions négatives qui nuisent à l’idée de la protection de la cause palestinienne contre le danger de l’érosion et de la disparition à cause de la division palestinienne, du démantèlement arabe et des ambitions régionales.

Du même auteur :

 Israël brouille les cartes
 Le piège de la division
 Le mal et son remède
 La honte du silence à Gaza
 Les erreurs d’Israël

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 18 au 24 février 2009, numéro 754 (Opinion)