16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Vous êtes ici : Accueil > Dossiers > Palestine > Analyses

Gaza : questions et réponses (2°)

lundi 16 février 2009 - 06h:36

Stephen Shalom

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Le 27 Décembre 2008, Israël a lancé son attaque brutale, l’opération « Cast Lead », sur la bande de Gaza. L’objectif ici est de rassembler dans un même endroit les questions le plus fréquemment posées et d’y apporter des réponses et des sources.

Première partie
Troisième partie

Quatrième partie

JPEG - 36.8 ko
Combattants de la résistance palestinienne à l’entrainement

Le Hamas

7. Le Hamas n’a-t-il pas profité du retrait israélien de Gaza pour lancer des roquettes sur Israël sans provocation ?

Les attaques à la roquette ont diminué après le retrait israélien 281 roquettes étaient tirées sur Israël de la bande de Gaza en 2004, et 179 en 2005. Le retrait a été achevé en Septembre 2005. Pendant quatre mois entre Octobre 2005 et Janvier 2006, il n’y a eu que 40 roquettes tirées [10].

Fin Septembre, il y a eu une avalanche de roquettes tirées depuis la bande de Gaza, suite à une explosion mortelle lors d’une parade de victoire armée du Hamas dans le camp de réfugiés de Jabaliya à Gaza. La plupart des observateurs, y compris l’Autorité palestinienne (à l’époque impliquée dans les conflits internes avec le Hamas) ont attribué cette explosion à un accident. Hamas a accusé Israël d’en être responsable. Quelle que soit la vérité, selon le centre de Renseignements et du Terrorisme, un groupe d’experts israéliens étroitement lié au service de renseignements israélien :

"Ensuite, les factions du Fatah et du JIP [Jihad islamique palestinien] ont lancé le plus grand nombre de roquettes. Hamas a arrêté sa participation directe au lancement des roquettes suite aux critiques qu’il a reçues pour avoir nui à la population civile palestinienne et, plus tard, en raison de ses engagements gouvernementaux "[12]

D’autres groupes palestiniens ont lancé des roquettes. En Octobre 2005, il ya eu un autre épisode de tirs de roquettes Mais cela n’a pas eu lieu d’une façon isolée Et dans un schéma de violence et de représailles violentes, il est difficile de déterminer qui "a commencé". Le 23 Octobre, les forces israéliennes ont tué deux membres du Jihad islamique en Cisjordanie, ensuite des roquettes ont été tirées de la bande de Gaza, sans faire de blessés, alors Israël a fermé les passages frontaliers, ses avions ont survolé la bande de Gaza à basse altitude créant des bangs, et ont tiré des missiles air - sol, blessant cinq. Un attentat suicide contre une ville israélienne a été perpétré par une personne de Cisjordanie tuant cinq, Israël a déclenché de nouvelles frappes aériennes et tirs d’artillerie sur Gaza, tuant huit, dont trois enfants [13]. La situation s’est calmée quelques jours plus tard et l’est restée jusqu’ après l’élection du Hamas fin Janvier 2006.

8. Comment Israël et l’Occident ont ils réagi à la victoire électorale du Hamas ?

En Janvier 2006, le Hamas a participé à des élections législatives palestiniennes (inversant sa politique antérieure d’abstention), et a reçu une pluralité des voix. Les observateurs internationaux ont certifié que les élections étaient justes, [14] et, en effet, les dirigeants élus étaient parmi les rares élus démocratiquement dans le monde arabe. Washington a pressé Israël de permettre l’élection en 2006 et la victoire du Hamas a été une surprise pour tout le monde (y compris le Hamas).

Ironiquement, plus tôt, les États-Unis et Israël ont appuyé le Hamas dans une tentative de miner le leadership laïc de l’OLP [15].

La plupart des analystes ont conclu que les électeurs ont exprimé non pas leur soutien pour les positions religieuses du Hamas, mais plutôt leur rejet de la corruption du Fatah et du leadership pusillanime, qui, après de nombreuses années, n’a pas rapproché les Palestiniens d’un État viable qui leur est propre.

L’entrée du Hamas dans le gouvernement aurait pu être l’occasion pour tenter de l’inciter à modérer ses positions, mais Israël, les États-Unis et l’Union européenne étaient déterminés à l’écraser. Israël a refusé de remettre les recettes fiscales palestiniennes et a fermé les frontières, entraînant de graves difficultés économiques. Les donateurs internationaux, notamment les États-Unis et l’UE, ont bloqué les fonds, et Washington est allé plus loin en imposant des règlements draconiens. Comme l’a expliqué le groupe “International Crisis Group” :

« Les ONG engagées dans des actions humanitaires sont confrontées à des obstacles liés aux règlements extraordinairement restrictifs du département du Trésor américain ; les organisations américaines, par exemple, exigent l’approbation préalable pour leurs dons, qui doivent être en nature plutôt qu’en argent ».

"Ces restrictions affectent l’aide au développement - 450 millions de dollars en 2005 - encore plus grave, du moment qu’elle implique souvent des contacts directs avec l’Autorité palestinienne. Certaines ONG américaines ont suspendu la totalité de projets. CARE, l’agence d’aide internationale, qui a jusqu’à présent fourni 30 pour cent des médicaments du ministère de la Santé dans le cadre du programme d’aide médicale d’urgence de l’USAID, a arrêté l’approvisionnement régulier après que l’USAID avait refusé de donner son approbation "[16]

Comment le Hamas peut être un partenaire pour la paix ? N’a-il pas refusé les trois conditions israélo américaines : reconnaître Israël, renoncer à la violence, et accepter tous les accords précédemment acceptés par l’Autorité palestinienne ?

Le Hamas a en effet refusé ces trois conditions, mais pas plus qu’Israël et les États-Unis n’ont fait.

Le Hamas n’a pas reconnu Israël, mais Israël et les États-Unis n’ont pas reconnu un Etat palestinien indépendant.

Considérons la résolution 63/165 de l’Assemblée générale, qui a été adopté le 18 Décembre, 2008. La résolution réaffirme le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, y compris le droit à un État palestinien indépendant, et a en outre exhorté tous les États et les entités des Nations Unies de continuer à soutenir et aider le peuple palestinien pour la réalisation rapide de son droit à l’auto-détermination. La résolution était adoptée par l’écrasante majorité de 173 voix pour et 5 contre, avec 7 abstentions. Les cinq votes contre ont été ceux des États-Unis, d’Israël, et de trois petites îles du Pacifique dépendant de Etats Unis [17].
Bien sûr, Israël pourrait dire qu’il est prêt à accepter un État palestinien, mais pas sur les frontières de 1967 et, certes tant qu’il se limite à une petite bande de territoire non viable. Mais si le Hamas fait de même, en disant qu’il était prêt à reconnaître Israël, mais seulement s’il était limité à Tel Aviv et sa banlieue, personne ne doute que cela ne va pas être considéré d’une façon adéquate par Israël et les Etats-Unis

En ce qui concerne l’usage de la violence, cela aurait été bien si le Hamas y avait renoncé. Certes, toutefois, les sermons des États-Unis ou Israël à cet égard sont absurdes. (Pensez au Sinaï, 1956, ou au Liban, 1982, ou l’Iraq, 2003.) On peut aussi noter que ces Israéliens qui en fait renoncent à la violence - en refusant le service militaire dans une armée d’occupation - sont emprisonnés [18].

Quant à se soumettre aux précédents accords, mis à part le retrait de Washington du traité contre les missiles balistiques, sa non-signature du traité d’interdiction complète d’essais, et son échec à se conformer aux décisions de la Cour Mondiale sur le Nicaragua. Prenons en considération tout simplement que la Cour Mondiale a trouvé qu’Israël est en violation de la quatrième convention de Genève (dont il fait partie) dans sa construction du Mur en Cisjordanie occupée.

Pour les Palestiniens, qui ont signé les Accords d’Oslo en 1993 qui leur a promis un état en 1999, le fait de voir qu’ils n’ont pas eu d’état et l’énorme augmentation du nombre de colons israéliens, [21] suffit à ce qu’ils considèrent l’insistance d’Israël à ce que le Hamas adhère aux accords comme une blague cruelle .

Le Hamas n’a-t-il pas toujours refusé d’accepter l’existence d’Israël ?

Lorsque le Premier ministre israélien Ehud Olmert s’est adressé au Congrès des États-Unis lors d’une conjointe session en 2006, il a déclaré sa conviction continue "au droit éternel et historique de notre peuple à l’ensemble de ce territoire." [22] Pourtant, dit-il, il a compris la nécessité d’un compromis. Le Hamas a pris une position similaire : il considère la Palestine dans son intégralité comme étant une terre musulmane sacrée, il considère l’état d’Israël comme illégitime, mais il a encore précisé à plusieurs reprises qu’il était disposé à accepter un compromis, avec une solution à deux États sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale de l’État palestinien, et une trêve qui pourrait durer 20, 30 ou 50 ans, voire indéfiniment. [23]

Israël et les Etats-Unis ont refusé de donner suite aux offres de Hamas et de parler avec lui - en dépit du fait que la majorité des Israéliens [24] et des analystes conservateurs tels que Efraim Halevy, l’ancien chef de service de renseignements israéliens, le Mossad [25], soutenait ces pourparlers.

Le Hamas ne soutient il pas le fondamentalisme islamique et l’antisémitisme ?

Malheureusement, dans tout le Moyen-Orient au cours des dernières décennies, les mouvements nationalistes laïcs et progressistes ont été remplacés par les fondamentalistes, un résultat à la fois dû à l’énorme répression qu’ont subie les mouvements nationalistes et de gauche et leurs propres faiblesses. Et l’antisémitisme a augmenté dans l’ensemble du Moyen-Orient, ce qui n’est pas surprenant étant donné que les Palestiniens étaient soumis à une horrible barbarie par ce qui se décrit lui-même comme un "Etat juif". (Et les Moyen Orientaux ne sont pas encouragés à faire des distinctions subtiles lorsque les apologistes israéliens déclarent que toutes les critiques envers Israël, sont ipso facto antisémites.) De toute évidence, nous devons rejeter l’antisémitisme et les vues sociales rétrogrades des fondamentalistes.

Le Hamas, qui a eu ses origines dans des Frères musulmans en Egypte, vient d’un background fondamentaliste islamique. Mais les origines toutes seules ne suffisent pas à déterminer le comportement actuel. En Mars 2008 une évaluation de la pratique actuelle du Hamas par le grand groupe « International Crisis Group » dresse un tableau mitigé (mixte).Le Hamas « nie toute intention d’imposer par la force une entité islamiste. Il a nommé des personnalités qui n’appartiennent pas au Hamas pour diriger ses services de sécurité et administrer son système judiciaire. Il n’y a pas de signes flagrants d’islamisation des tribunaux et des écoles. Les autorités n’ont pas modifié le programme scolaire, ni la loi ou la constitution de l’Autorité palestinienne. En Janvier 2008, conformément à la pratique de l’Autorité palestinienne mais controversé avec la tradition islamique, ils ont nommé une femme juge et promu une autre à la tête de la Cour d’appel. Notamment, depuis le mois d’août 2007, le Hamas a recruté des femmes de police (policewomen) pour combler le besoin, les attirant à travers la télévision et les stations de radio, ainsi que par le biais des mosquées. Plus de 100 femmes ont postulé. Un responsable du Hamas a maintenu : « Les gens de Ramallah essaient de stigmatiser le Hamas comme extrémiste. Mais un émirat islamique ne se produira pas à Gaza »

"Cela dit, la performance passée n’est pas une garantie d’une conduite d’avenir, et des groupes de droits civils ainsi que des prédicateurs non Hamas restent profondément inquiets, soulignant en particulier des formes indirectes de pression sociale. Au sein du Hamas, une faction dure clérical insiste sur un rôle plus grand de la charia (loi islamique)....

La réponse d’un haut responsable juriste du Hamas était équivoque :« Nous voulons que les tribunaux appliquent la charia, mais nous n’obligerons pas les gens ». Pourtant, dans certains cas, ils ont fait exactement ça ....
« En outre, au milieu de l’intensification de l’isolement de la bande de Gaza accompagné du retrait de la présence occidentale, des m ?urs sociales grandissent de plus en plus conservatrices et patriarcales - un processus que certains des militants les plus zélés du Hamas, en particulier parmi les forces de sécurité, ont encouragé. Le temps consacré à l’instruction religieuse dans les écoles a augmenté, et certains enseignants sont connus de punir les jeunes filles qui ne portent pas le voile. Bien que les femmes continuent à marcher dévoilées dans la rue, et que les fonctionnaires disent qu’il n’y a eu aucune règle vestimentaire, des militants du Hamas sont connus pour avoir enjoint certaines femmes d’enfiler les écharpes. De même, alors que le Hamas a réduit le meurtre de femmes en raison de l’immoralité, les couples non mariés dans les voitures ont signalé plusieurs cas, qui ont été frappés et arrêtés. Le taux d’agressions contre des cafés Internet - apparemment par des groupes non Hamas - a commencé à monter après une brève accalmie suite à la reprise de [Juin 2007], et les chrétiens de la bande de Gaza accusent les forces du Hamas de faire trop peu trop tard pour annuler une augmentation significative des attaques contre leur communauté de 3000, une preuve, disent certains, de l’influence croissante de l’islamisme radical dans les rangs de commandement du Hamas »"[26]

Malheureusement, la brutalité israélienne et l’impuissance palestinienne va probablement augmenter les pires tendances du Hamas.

En même temps, en Israël, les fondamentalistes juifs sont puissants politiquement et font partie de la coalition au pouvoir. Le département d’Etat américain a noté « l’inégalité de traitement du gouvernement israélien des Juifs non orthodoxes, jusqu’à la reconnaissance du Gouvernement des autorités religieuses des juifs orthodoxes seulement en ce qui concerne certaines questions d’ordre personnel et d’état civil concernant les Juifs. Les allocations gouvernementales des ressources d’État favorisent les orthodoxes (y compris les courants modernes et religieux nationaux de l’orthodoxie) et les groupes et institutions religieux juifs ultra orthodoxes (parfois désignés par « Haredi »). "[27]

La charte de 1988 du Hamas cite les Protocoles des Sages de Sion [28], quoique à bien d’égards, le document est obsolète. [29] L’organisation a cependant toujours recours à une rhétorique antisémite [30].

Mais le fait que Hamas détienne de telles idées ne le disqualifie pas, en tant que partie aux pourparlers de paix, pas plus que le fait que les hindous et les musulmans en Asie du Sud aient des opinions racistes l’un de l’autre ne les empêche pas de s’asseoir ensemble. Et certainement, de nombreux Israéliens ont des opinions racistes envers les Palestiniens [31] (rappelons le commentaire du père du nouveau chef d’état-major d’Obama, Rahm Emanuel, qui disait que les Arabes étaient aptes seulement à nettoyer les sols [32]).

On peut trouver abominable la rhétorique anti-juive de certains dirigeants religieux palestiniens. Mais on peut aussi trouver répulsif le langage de certains rabbins israéliens. Par exemple, l’ancien grand rabbin sépharade d’Israël a proclamé une décision religieuse en 2007 "qu’il n’y avait absolument aucune interdiction morale contre le massacre aveugle des civils pendant une éventuelle offensive militaire massive sur Gaza visant à arrêter les lancements des roquettes", parce que " toute une ville détient la responsabilité collective du comportement immoral d’individus. Le fils du rabbin, qui est le grand rabbin de Safed, a expliqué : « S’ils ne s’arrêtent pas après que nous aurions tué 100, alors nous devons tuer mille .... Et s’ils ne s’arrêtent pas après 1000, alors nous devons tuer 10000. S’ils continuent et ne s’arrêtent pas, nous devons tuer 100.000, même un million. Quoi qu’il en faut pour les faire arrêter. "[33]

Le racisme doit être contrecarré, mais il n’y a pas de sens d’exclure une partie en tant que partenaire potentiel pour la paix jusqu’à ce que son racisme soit éliminé.

Est ce que le Hamas est une organisation terroriste ?

Le Hamas n’a jamais été une organisation terroriste comme Al-Qaida. Contrairement à cette dernière, il a une base de masse, des programmes d’aide sociale, et, maintenant, une circonscription électorale.

Le Hamas s’est engagé dans des actes terroristes, notamment en ciblant délibérément des civils avec des attentats suicides.

Sherdia Zuhur, professeur des études islamiques et régionales à l’Institut d’études stratégiques de l’US Army War College, a écrit :

« Les agents de Hamas ont utilisé pour la première fois les attentats-suicide en 1994, après qu’un colon israélien d’origine américaine, Baruch Goldstein, a tiré et jeté des grenades sur les fidèles non armés dans la mosquée Al-Haram al-Ibrahimi, à Hébron, le 25 Février, tuant 29. Il a été supposé que Goldstein a atteint l’entrée, avec l’aide des troupes israéliennes. Jusqu’à cette date, les cibles de Hamas étaient seulement des cibles militaires israéliennes. Il a cessé de telles attaques, qui ont été très controversées, avec d’autres Palestiniens, en 1995, et l’ont introduites de nouveau après l’assassinat ciblé de leur leader Yahya Ayyash »."[34]

Zuhur a ajouté que :

« Le Hamas a observé un moratoire de 3 ans sur les attentats-suicide, qui a ensuite été rétabli pour un an, et peut-être rompu en Janvier 2008 par l’attentat de Dimona qui a été menée par le Hamas ou par d’autres acteurs » [35].

Et à divers intervalles, le Hamas a tiré des roquettes sur des zones civiles, qui est aussi une forme de terrorisme.

Ce que ce registre suggère c’est que le Hamas s’est engagé dans le terrorisme, il ne l’a pas exclu, mais est également disposé à s’abstenir du terrorisme selon ce qui est vu comme des circonstances appropriées. Un registre pareil devrait être condamné - le terrorisme a toujours tort -, mais le dossier du terrorisme israélien doit être condamné tout autant

Comment Israël peut être accusé de terrorisme, du moment qu’il n’a pas tué intentionnellement des civils, et considère tous les morts de civils qu’il a causées en tant que regrettable accident ?

Gardez à l’esprit la définition officielle des États-Unis du terrorisme : « violence préméditée, politiquement motivée perpétrée contre des cibles non combattantes. » [36] Trois points méritent d’être notés ici.

Tout d’abord, faire souffrir les civils à des fins politiques, a longtemps été la politique israélienne officielle. Lorsque le Hamas a enlevé un soldat israélien, en Juin 2006, Israël a réagi en détruisant la seule centrale électrique de Gaza, causant de grandes souffrances. [37] Les dirigeants israéliens ont ouvertement reconnu qu’ils avaient l’intention de paralyser l’économie de Gaza comme un moyen de saper le soutien pour le Hamas. (C’est une politique insensée, ce qui ne la rend pas moins immorale. Le fait que les gouvernements des États-Unis, de l’Union européenne et de l’Égypte soient complices également de cette politique, ne la rend pas moins immorale non plus.) Les Gazaouis ont vu la pauvreté et le chômage monter en flèche et leur santé et bien-être se décliner comme Israël a fermé les frontières, couper l’approvisionnement en combustible et en électricité, et les a privés de leurs propres recettes fiscales. Les groupes des droits de l’homme [38] et les officiels des Nations Unies [39], ont condamné cette politique d’étranglement économique, la jugeant de « punition collective ».

Quand Le journaliste de New York Times, Thomas L. Friedman écrit qu’il espère qu’Israël poursuive à Gaza une stratégie, qui tente d’infliger des " douleurs lourdes aux civils de Gaza", il adhère a une politique indiscernable de la définition officielle du gouvernement américain de le terrorisme citée ci-dessus [40].

Deuxièmement, au fil des années, Israël a délibérément tué des civils. Parmi d’autres cas, il a utilisé des tirs meurtriers contre des manifestants qui ne présentaient pas de menace sérieuse. [41] Il a pris pour cible et tué des membres du personnel médical et des journalistes. [42] Et maintenant, il a pris pour cible et tué des membres de la police civile et le personnel non militaire du gouvernement dans la bande de Gaza (comme on le verra ci-dessous).

Troisièmement, même lorsque les civils n’ont pas été spécifiquement ciblés, Israël a montré un mépris total pour le bien-être des civils, tuant un grand nombre parmi eux. Il ne s’agit pas de "malheureux accidents", mais le résultat d’une négligence criminelle et volontaire, la négligence criminelle. Il est vrai que dans le droit civil, on distingue entre le meurtre intentionnel et non intentionnel, le premier étant un délit beaucoup plus grave que le second. Mais le droit civil reconnaît aussi que, parfois, la négligence criminelle peut être condamnable aussi bien que la préméditation. Comme l’organisation palestinienne des droits de l’homme Al Haq le souligne correctement , « le choix des zones cibles, les méthodes d’attaque et le nombre de civils tués et blessés indiquent clairement un mépris téméraire de la vie des civils, synonyme d’intention. "[43]

Examinons le dossier avant l’attaque israélienne sur Gaza. Selon les statistiques du groupe israélien des droits de l’homme B’Tselem, depuis le début de la deuxième Intifada, le 29 Septembre 2000, jusqu’au 30 Novembre 2008, 2990 Palestiniens dans la bande de Gaza ont été tués par les forces de sécurité israéliennes. Parmi eux, 1382 étaient connus ne prenant pas part aux hostilités. [44] (Pendant la même période soit sept ans, les roquettes ou les mortiers palestiniens tirés de la bande de Gaza ont tué un grand total de 22 civils israéliens. [45]) Si ces roquettes palestiniennes constituaient du terrorisme et des crimes de guerre - et ils le sont - A quel point sont supérieurs les crimes du gouvernement israélien ?

Et alors pour la forme les officiels israéliens expriment leur regret ou déclarent à la place, comme le premier ministre Ariel Sharon avait fait en Mars 2002, « Les palestiniens doivent être frappés et cela doit être douloureux. On doit leur causer des pertes et des victimes pour qu’ils sentent le prix lourd » . [46]

14. Le fait que Hamas lance des roquettes n’importe comment (d’une façon imprécise) n’est pas une violation des droits humanitaires internationaux ?

Oui. Mais notons qu’alors que les armes des Israéliens sont beaucoup plus précises que celles de Hamas, elles ne le sont pas suffisamment pour toucher des cibles militaires sans faire des dégâts importants aux civils proches. Et certainement les bombardements aériens et navals ainsi que ceux de l’artillerie et des chars ne peuvent pas être suffisamment précis pour éviter de toucher les civils dans une zone aussi densément peuplée comme Gaza.

15. Est ce que le fait qu’Israël avait tué des civils justifie les attaques palestiniennes sur des civils ?

La loi internationale est bien claire que les crimes d’un ennemi ne justifient pas les crimes de représailles. Cela s’applique aux Palestiniens, mais s’applique aussi (et spécialement étant donné la disproportion de force) aux israéliens.

Les attaques palestiniennes sur isareliens - par roquettes ou par attentats suicides - sont immorales et contre productives renforçant les réactions les plus rétrogrades de la société israélienne. Mais elles ne sont pas surprenantes. En 1999, Ehud Barak-aujourd’hui ministre de défense israélienne-a déclaré lors d’une interview que s’il était né palestinien, il aurait probablement rejoint une organisation terroriste. [47] Le premier politicien israélien Yossi Sarid a écrit le 2 janvier 2009 :
« Cette semaine j’ai discuté avec mes élèves à propos de la guerre a Gaza, lors d’une classe de sécurité nationale. Un élève qui avait exprimé auparavant des opinions plutôt conservatrices - des opinions qui tendent vers la droite - a réussi a m’étonner. Sans aucune provocation de ma part, il a ouvert son c ?ur et déclaré : « si j’étais un jeune palestinien, il a dit, j’aurais combattu les juifs farouchement, même par des moyens de terreur. Quelqu’un qui vous dise autrement est en train de vous raconter des mensonges ». [48]

Les palestiniens de Gaza ont vécu pendant 2 décennies sous l’administration égyptienne. Ils ont souffert après pendant 4 décennies sous une occupation brutale et débilitante. Comme l’avait expliqué l’historien israélien Avi Shlaim,
« Avec une large population, constituée des réfugiés de 1948, entassée dans une minuscule bande de terre, sans infrastructure ou ressources naturelles, les perspectives de Gaza n’ont jamais été radieuses. Toutefois Gaza n’est pas simplement un cas de sous développement économique mais elle est exclusivement un cas cruel de dé-développement. Pour utiliser la phrase Biblique, Israël a transformé la population de Gaza en tailleurs de bois et tireurs d’eau, en une source de main d’ ?uvre bon marché et un marché captifs des produits israéliens. Le développement de l’industrie locale a été activement entravé pour rendre impossible aux Palestiniens de mettre terme à leur subordination à Israël et d’établir les bases économiques essentielles pour une indépendance politique réelle. » [49]

Les conditions de vie des gens de Gaza sont épouvantables, les agences d’aides humanitaires ont déclaré en Mars 2008 que : « La situation des 1.5 millions palestiniens dans la bande de Gaza est pire qu’elle ne l’a jamais été depuis le début de l’occupation militaire israélienne en 1967 » [50] Et la grande majorité des palestiniens à Gaza ne sont pas descendants des gens originaires de Gaza. Ils sont plutôt descendants de ceux qui ont vécu dans ce qu’on appelle aujourd’hui Israël, et qui ont été chassés en 1948 pour vivre en tant que réfugiés. Quand les gens de Gaza regardent à travers leur misère, ils voient à côté d’eux des communautés israéliennes construites sur les terres qui étaient jadis des villages palestiniens. [51] Certains Gazaouis lancent des roquettes sur ces villes israéliennes, qui ne servent pas plus (d’ailleurs) la cause Palestinienne. Mais cela n’est pas étonnant.

16. Le Hamas n’a-t-il pas kidnappé un soldat israélien, Gilad Shalit ?

Shalit est un soldat capturé durant son service. Ce n’est pas clair pourquoi cela devait être considéré comme un kidnapping. La loi internationale est un peu confuse là dessus : il est inconvenant de capturer des soldats en otages et tous les prisonniers ont droit à un traitement humain, mais il n’est pas inconvenant de capturer des soldats ennemis, ni de procéder à un échange de prisonniers. En tout cas, les palestiniens pointe du doigt le fait qu’il y a 11000 palestiniens des territoires occupés détenus dans les prisons israéliennes. [52] Certains de ces gens sont peut être coupables de crimes de guerre et certains sont simplement membres d’une force armée adverse. Mais des centaines parmi eux (750 lors de la capture de Gilad Shalit et autour de 570 en Novembre 2008) ont été détenus sans charge. [53] Ainsi il y a au minimum des centaines de palestiniens supposés coupables de non crime, néanmoins comme Shalit ont été détenus contre leur gré. Juste la veille de la capture de Shalit, des commandos israéliens ont arrêtés deux gazaouis civils, Osama et Moustapha Mouamar-et ici le terme « kidnappés »est peut être plus approprié-malgré le fait qu’Israël s’est soi disant retiré de Gaza neuf mois plus tôt. [54]

Israël a répondu à la capture de Shalit en lançant une incursion militaire contre Gaza avec des bombardements acharnés. Entre 26 Juin et 15 Novembre, selon l’organisation israélienne des droits de l’homme B’Tselem, les FDI ont tué 387 palestiniens, plus que la moitié d’eux, 206, « dont 81 mineurs et 45 femmes, ne prenaient pas part aux hostilités quand ils étaient tués. ». [55] La centrale électrique de Gaza était détruite et ses frontières fermées, huit ministres de Hamas et 26 membres du conseil législatif élu étaient arrêtés, avec d’autres responsables. Comme l’a résumé le rapporteur spécial des droits de l’homme des Nations Unis dans les territoires palestiniens John Dugard :

« En effet les palestiniens ont été soumis à des sanctions économiques-la première fois qu’un peuple occupé soit traité de cette façon—. Le peuple palestinien, plutôt que l’Autorité Palestinienne est soumis à la forme la plus rigoureuse des sanctions internationales imposées dans les temps modernes. » [56]

17. Le Hamas n’a-t-il pas lancé un coup militaire contre Fatah et l’Autorité palestinienne à Gaza ?

Il était bien clair que la prise de contrôle de Gaza par le Hamas, en dépit de sa sagesse, était une mesure préventive contre un complot tramé conjointement par Mohammed Dahlan, le chef de sécurité de Fatah à Gaza, et des hauts responsables américains pour évincer militairement du pouvoir le gouvernement élu de Hamas. Comme le journaliste d’investigation David Rose avait conclu, sur la base des documents et interviews, « le plan secret s’est retombé sur eux... Au lieu de chasser leurs ennemies du pouvoir, les combattants de Fatah appuyés par les américains ont provoqué, par inadvertance, le Hamas à prendre le contrôle total de Gaza. »[57]

18. Le Hamas n’est il pas tout simplement un pion d’Iran ?

Hamas et Iran sont alliés, et ils ont des intérêts communs mais c’est pas pareil de dire que Tehran dicte la politique de Hamas. La déclaration -que le gouvernement israélien et ses supporters ont souvent à la bouche-que Hamas agit simplement selon les instructions d’Iran échoue à plusieurs égards.

Premièrement si Iran utilisait le Hamas pour détourner une attaque israélienne possible sur ses installations nucléaires, son timing n’a aucun sens. Il y a eu une période où une attaque israélienne - ou israélo-américaine - sur Iran semblait possible. Mais cette période coïncidait avec la trêve entre Israël et Hamas. Avant décembre 2008, aucun analyste sérieux ne discutait d’une attaque israélienne sur Iran comme imminente.

Deuxièmement si Iran est capable de faire entrer le Hamas dans une guerre contre Israël, pourquoi il ne ferait pas pareil avec le Hezbollah (ce qui pourrait évidemment soulager un peu le Hamas) ? Après tout, quels que soient les liens entre le Hamas et Iran, ceux de Hezbollah avec Iran sont plus forts. (Hezbollah est chiite, comme Iran, ses origines idéologiques le relient à Iran ; [58] et, à travers la Syrie, il peut être facilement fourni par des armes iraniennes. Hamas, d’un autre côté, est sunnite et peut introduire en contrebande quelques armes iraniennes). Clairement, Hezbollah ne considère pas qu’il soit dans son intérêt d’entrer en guerre pour aider le Hamas. Mais si Iran ne peut pas faire agir le Hezbollah contrairement à ses intérêts, il n’y a aucune raison de penser qu’il peut le faire avec le Hamas

Iran a financé le Hamas, ce qui est devenu de plus en plus important depuis la coupure de l’aide internationale. Et apparemment quelques combattants du Hamas sont entraînés en Iran - mais pour une organisation qui compte entre 10-20,000 combattants, une centaine entraînée en Iran est à peine décisive. Iran a une influence sur Hamas, mais il n’y a aucune raison de penser que Hamas suive aveuglement les ordres de Tehran. [59] Israël est probablement plus dépendant du support militaire et diplomatique américain que Hamas l’est d’Iran.

Notes :

[10] Intelligence and Terrorism Information Center (ITIC), Rocket threat from the Gaza Strip, 2000-2007, Dec. 2007, pp. 38, 41. Other sources give different counts, perhaps counting firings instead of hits in Israel.

[11] The Intelligence and Terrorism Information Center is part of the Israel Intelligence Heritage & Commemoration Center (IICC), an NGO dedicated to the memory of the fallen of the Israeli Intelligence Community. It is run by former Israeli intelligence personnel, has a collection of captured Palestinian materials, is routinely cited on the Israeli Ministry of Foreign Affairs website, and, to my knowledge, has never published a critical word about Israel or taken a position that differs from that of the Israeli government.

[12] ITIC, Rocket threat from the Gaza Strip, 2000-2007, p. 41.

[13] United Nations, Office for the Coordinator of Humanitarian Affairs (OCHA), "Gaza Strip Situation Report," Oct. 31, 2005 ; OCHA, "Protection of Civilians - Weekly Briefing Notes," Oct. 19-25, 2005 ; OCHA, "Protection of Civilians - Weekly Briefing Notes," Oct. 26-Nov. 1, 2005.

[14] National Democratic Institute, Final Report on the Palestinian Legislative Council Elections, January 25, 2006 (Washington, DC : 2006).

[15] See Stephen Zunes, "America’s Hidden Role in Hamas’s Rise to Power," ZNet, Jan. 5, 2009.

[16] International Crisis Group (ICG), Palestinians, Israel and the Quartet : Pulling Back from the Brink, Crisis Group Middle East Report No. 54, June 13, 2006, p. 23.

[17] United Nations, Department of Public Information, "General Assembly Adopts 52 Resolutions, 6 Decisions Recommended By Third Committee on Wide Range of Human Rights, Social, Humanitarian Issues," GA/10801, Sixty-third General Assembly, Dec. 18, 2008.

[18] See the website maintained by Jewish Voices for Peace, december18th.org (accessed 1/7/09).

[19] See note 3.

[20] UN News Centre, "UN Assembly votes overwhelmingly to demand Israel comply with ICJ ruling," July 20, 2004.

[21] See the data collected by Foundation for Middle East Peace, "Comprehensive Settlement Population, 1972-2007."

[22] U.S. Congressional Record, May 24, 2006, p. 3144.

[23] See, for example, Ismail Haniya, "A just peace or no peace," Guardian, Mar. 31, 2006 ("a total Israeli withdrawal from all the land occupied in 1967, including East Jerusalem").

[24] Kevin Peraino, "’We’ll Have to Talk’ ; In spite of escalating violence, a growing chorus of Israelis have begun calling for negotiations with Hamas," Newsweek Web Exclusive, Mar. 7, 2008.

[25] Laura Rozen, "Shalom, Hamas," Mother Jones, July-Aug. 2008.

[26] ICG, Ruling Palestine I : Gaza Under Hamas, Middle East Report No. 73, Mar. 19, 2008, pp. 15-16.

[27] U.S. Dept. of State, Bureau of Democracy, Human Rights, and Labor, "Israel and the occupied territories," in International Religious Freedom Report 2008, Sept. 19, 2008.

[28]Hamas Charter, 1988, article 32.

[29] See ICG, Dealing With Hamas, Middle East Report No. 21, Jan. 26, 2004, p. 13 ("many observers have concluded that attempts to understand Hamas today by reference to a fifteen-year old founding document is of limited value. Indeed, a closer examination of its current operating environment, institutional interests, organisational agendas, political objectives and alliances and rivalries yields a more nuanced picture.").

[30] See, e.g., Steven Erlanger, "In Gaza, Hamas’s Insults to Jews Complicate Peace, April 1, 2008 ; and, generally, Meir Litvak, "The Anti-Semitism of Hamas," Palestine-Israel Journal, vol. 12, no. 2&3, 2005.," New York Times,

[31]Yuval Yoaz and Jack Khoury, "Civil rights group : Israel has reached new heights of racism," Haaretz, Dec. 16, 2007.

[32] Reuters, "Rahm Emanuel apologizes for father’s disparaging remarks about Arabs," Haaretz, Nov. 14, 2008 ("Obviously, [my son] will influence the president to be pro-Israel. Why wouldn’t he ? What is he, an Arab ? He’s not going to clean the floors of the White House.")

[33] Matthew Wagner, "Eliyahu advocates carpet bombing Gaza," Jerusalem Post, May 30, 2007.

[34] Zuhur, Hamas and Israel : Conflicting Strategies of Group-Based Politics,p. 56.

[35] Zuhur, Hamas and Israel : Conflicting Strategies of Group-Based Politics, pp. 54-55. Actually the Dimona attack was on Feb. 4, 2008.

[36] U.S. Department of State, Patterns of Global Terrorism : 2001, May 2002.

[37] See the report by the Israeli human rights organization, B’Tselem, Act of Vengeance : Israel’s Bombing of the Gaza Power Plant and its Effects, Status Report,Sept. 2006.

[38] For an example, see Gisha (Legal Center for Freedom Movement), Gaza Closure Defined : Collective Punishment : Position Paper on the International Law Definition of Israeli Restrictions on Movement in and out of the Gaza Strip, Tel Aviv : Dec. 2008.

[39] John Dugard, "Report of the Special Rapporteur on the situation of human rights in the Palestinian territories occupied since 1967," UN Human Rights Committee, A/HRC/7/17, Jan. 21, 2008, paragraph 26 ("Above all, the Government of Israel has violated the prohibition on collective punishment of an occupied people contained in article 33 of the Fourth Geneva Convention.").

[40] Thomas L. Friedman, "Israel’s Goals in Gaza," New York Times, Jan. 13, 2009. See the discussion in Glenn Greenwald, "Tom Friedman offers a perfect definition of ’terrorism’," Salon, Jan. 14, 2009.

[41] Amnesty International, Statement before the UN Commission on Human Rights, Mar. 26, 2002, MDE 15/027/2002 ("Israeli forces have consistently carried out killings when no lives were in danger.").

[42] Amnesty International, "Israel and the Occupied Territories : The Heavy Price of Israeli Incursions," MDE 15/042/2002, April 2002, p. 1 ("they ... killed and targeted medical personnel and journalists").

[43] Al Haq, "Legal Aspects of Israel’s Attacks on the Gaza Strip during ’Operation Cast Lead’," Ramallah, Jan. 7, 2009, p. 1.

[44] B’Tselem, "Statistics : Fatalities, 29.9.2000 - 30.11.2008," accessed 1/6/09. 1,221 of the 2,990 Gazans killed were participating in hostilities and for the remaining 387 it was unknown whether they were participating in hostilities.

[45] ITIC, Rocket threat from the Gaza Strip, 2000-2007, Dec. 2007, pp. 72, 74, 101-02 (two additional mortar victims were soldiers) ; ITIC, Summary of rocket fire and mortar shelling in 2008, Jan. 1, 2009, p. 3.

[46] Sharon cited in Amnesty International, "Israel and the Occupied Territories : The Heavy Price of Israeli Incursions," MDE 15/042/2002, April 2002, p. 1.

[47] Charles D. Smith, Palestine and the Arab-Israeli Conflict, 4th ed. (Boston : Bedford/St. Martin’s, 2001), p. 490.

[48] Yossi Sarid, "If you (or I) were Palestinian," Haaretz, Jan. 2, 2009.

[49] Avi Shlaim, "How Israel brought Gaza to the brink of humanitarian catastrophe Guardian, 7 January 2009. For details on the de-development of Gaza, see Sara Roy, The Gaza Strip : The Political Economy of De-Development (Washington, DC : Institute for Palestine Studies, 1995).,"

[50] Amnesty International UK, CARE International UK, CAFOD, Christian Aid, Médecins du Monde UK, Oxfam, Save The Children UK and Trócaire, The Gaza Strip : A Humanitarian Implosion, March 6, 2008, p. 4.

[51] "Gaza City," and "Welcome to Najd, District of Gaza," accessed 1/6/09.

[52] Tomer Zarchin and Haaretz Service, "Abbas : Israel must free all 11,000 Palestinian prisoners," Haaretz, Dec. 15, 2008.

[53] B’Tselem, "Statistics on Administrative Detention," accessed 1/7/09.

[54] See Josh Brannon, "IDF commandos enter Gaza capture two Hamas terrorists. More calls for sustained ground offensive as Kassams continue," Jerusalem Post, June 25, 2006, p. 1. Israel claimed that the two were terrorists. In fact, Israel later claimed the pair was involved in the planning of the Shalit operation, to which, it said, Mustafa Muammar confessed under torture (which, having taken place after Shalit was captured, violated even Israel’s generous "ticking time bomb" allowance for torture). See Amos Harel, "The 24 hours that could have saved Gilad Shalit," Haaretz, Oct. 12, 2008 ("Only on Sunday — after the abduction had already occurred, and after the Shin Bet had applied ’exceptional interrogation methods’ — did he break down and reveal the critical details.").

[55] B’Tselem, "Prime Minister Olmert, is every Palestinian in the Gaza Strip a terrorist on the death list ?" Dec. 7, 2006. B’Tselem, noting that Prime Minister Olmert referred to all the dead Palestinians as terrorists, points out that, "The prime minister’s comments indicate that Israel now relates to every Palestinian in the Gaza Strip as a terrorist, and as such is sentenced to death."

[56] General Assembly doc. A/61/470, Sept. 27, 2006.

[57] David Rose, "The Gaza Bombshell," Vanity Fair, April 2008.

[58] For background on Hezbollah, see Gilbert Achcar with Michel Warschawski, The 33-Day War : Israel’s War on Hezbollah in Lebanon and Its Consequences, Boulder : Paradigm Publishers, 2007, pp. 17-31.

[59] See generally, William O. Beeman, "Hamas is Not Iran’s Puppet," New American Media, Dec. 31, 2008.

16 janvier 2009 - ZNET - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://www.zcommunications.org/znet...
Traduction de l’anglais : Cha’am


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.