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Un processus de guerre
Massacre en continu

lundi 29 décembre 2008 - 08h:47

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La supercherie historique construite sur la légende de la « Terre promise », appuyée par un Occident aux contours idéologiques flous et aux croyances en une démocratie à plusieurs vitesses, n’a que trop duré.

Un processus de guerre

par Ahmed Saïfi Benziane

L’Etat hébreu connaît chaque Palestinien. Il l’a répertorié, fiché, catalogué, positionné géographiquement, surveillé le moindre de ses mouvements. Les Palestiniens vous diront comment, à partir des hélicoptères qui survolent leurs villes, ils sont appelés par leurs noms via un mégaphone, avant chaque arrestation, chaque assassinat.

Fort de son système de surveillance et de renseignement, Israël décide d’anéantir une population qui ne veut pas lui reconnaître le droit à l’existence, et pour cause. La supercherie historique construite sur la légende de la « Terre promise », appuyée par un Occident aux contours idéologiques flous et aux croyances en une démocratie à plusieurs vitesses, n’a que trop duré. Elle a fini par diviser la région particulièrement et le monde en général pour maintenir sous perfusion un Etat artificiel qui ne laisse rien pousser en dehors de la haine.

Quel est l’avenir d’Israël, même si tous les Palestiniens disparaissaient ? Doit-on soumettre tous les peuples de cette région du monde pour une paix qui n’a que trop coûté ? Quelle réponse donner à bientôt un milliard et demi de musulmans qui se reconnaissent, de plus en plus, dans l’intégrisme islamiste et qui peuvent, un jour ou l’autre, faire basculer le poids de leurs gouvernants acquis aux mécanismes instaurés par les USA, qui soutiennent mordicus la survie d’Israël ? Plus ou moins de morts et de blessés importent peu pour une société qui porte une forte croyance dans le martyr, inscrite dans le devoir religieux, au point où un corps humain n’ayant plus d’utilité doit être sacrifié.

Acculée jusqu’à une misère inexplicable au regard des richesses, trahie par une interprétation du religieux qui la plonge dans le désespoir mais qui demeure son ultime repère, son repère le plus sûr en tout cas, la société musulmane développera une dynamique, peu visible pour l’instant, mais intégrant, à coup sûr, le rêve d’El-Qods libérée. Comment ce rêve se traduira-t-il sur les relations internationales dans un processus de paix qui n’a pu, au mieux, se transformer qu’en un processus de guerre ? Hier le Liban, aujourd’hui Ghaza, et demain que restera-t-il à Israël comme possibilité de faire oublier les priorités de l’humanité en captant un regard exclusif sur son Etat ? La guerre ? La guerre jusqu’à quand ?

Il n’y a rien d’étonnant devant le propos de Mme Rice, en pleine agonie de son échec, lorsqu’elle annonce d’entrée de jeu « les Etats-Unis ont vivement condamné les attaques répétées à la roquette et au mortier contre Israël, en rendant le Hamas responsable du sabotage du cessez-le-feu et de la recrudescence de la violence à Gaza ». Bush n’avait-il pas promis d’instaurer la paix au Moyen-Orient avant son départ de la Maison-Blanche ? Que deviendra l’UPM chère à Sarkozy avec le sang des Palestiniens maintenant ?

Autant de questions gênantes qui ne laissent aucune réponse sûre parvenir dans la sphère des vérités historiques et des magouilles mercantiles.

Edito

Massacre en continu

par Kharroubi Habib

Le massacre se poursuit dans la bande de Ghaza, que l’aviation israélienne bombarde sans relâche, de jour comme de nuit. En moins de deux jours de cet enfer, le bilan provisoire est sanglant, terrifiant : trois cents morts et plus de six cents blessés. Et ce qui attend la population ghazaouie est encore plus terrible. Israël, ayant non seulement décidé la poursuite des raids aériens, s’apprête également à déclencher une opération militaire terrestre. Une impressionnante armada de blindés est déjà prépositionnée tout au long des frontières entre la bande de Ghaza et l’entité israélienne, alors que le ministère de la Défense de l’Etat hébreu a procédé au rappel de milliers de réservistes.

A un tel niveau d’ampleur de mobilisation de ses capacités militaires, ce n’est plus une opération de représailles que mène l’armée israélienne, mais une guerre tout court. D’ailleurs, Olmert et ses ministres le déclarent sans jouer sur les mots.

L’asymétrie entre les potentiels de guerre des deux camps est si énorme que l’issue d’une opération terrestre de l’envergure de celle projetée par le commandement israélien se traduira par un bain de sang aux proportions dantesques. Et c’est la population ghazaouie qui en paiera le prix fort.

Cette perspective n’a pas outre mesure fait frémir d’indignation la « communauté internationale ». Saisi en urgence par le représentant en son sein de la Libye, le Conseil de sécurité s’est limité à adopter une résolution non contraignante, demandant que cesse la violence, qu’il met à égalité sur le dos du Hamas et de l’armée israélienne. Ici ou là dans le monde, l’indignation et la condamnation populaires se sont exprimées. Plus franches que celles des Etats et des grands du monde, car refusant la politique de la force et du fait accompli à laquelle a recours Israël, conforté par la connivence qu’il trouve dans la « communauté internationale ».

Hélas, les manifestations contre les agissements barbares de l’Etat hébreu sont peu massives pour être audibles. La faible mobilisation de l’opinion occidentale en faveur de la population ghazaouie massacrée sans retenue montre qu’en Occident, prédomine le parti pris définitif que les impératifs de la sécurité nationale d’Israël justifient que son armée déroge aux lois internationales et au droit en temps de guerre des populations civiles.

Partant, l’on légitime ainsi l’occupation israélienne en territoires palestiniens, la répression et l’arbitraire qui s’exercent sur leurs populations et le terrorisme d’Etat pratiqué à leur encontre. Et l’on classe dans la catégorie de l’action terroriste, donc indéfendable, la résistance palestinienne qui en est la conséquence. C’est ainsi que la propagande pro-israélienne est parvenue à enraciner la conviction dans une bonne partie de l’opinion internationale que les roquettes lancées des territoires palestiniens sur celui d’Israël sont la cause de tout ce qui se passe dans la région. La colonisation, les assassinats ciblés, la ghettoïsation, les punitions collectives et le blocus permanent dont sont victimes les Palestiniens n’auraient, de ce point de vue, rien à voir avec cette situation.

Analyse

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29 décembre 208 - Le Quotidien d’Oran


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