L’ONU, l’Union européenne, le monde arabe se sont tous rangés au point de vue israélo-américain, désignant le Hamas comme le problème et l’obstacle à la résolution du conflit israélo-palestinien.

Camp de réfugiés de Rafah : une famille palestinienne fuit l’immeuble en feu
où elle vivait - Photo : MaanImages, Hatem Omar

Ce qui explique le silence des uns et l’indignation très mesurée des autres devant l’opération « punitive » engagée par l’Etat hébreu contre la population de la bande de Ghaza. Une opération dont le gouvernement israélien, usant d’une dramatisation à outrance de la menace que représenterait le Hamas pour sa sécurité nationale, est parvenu à leur faire admettre l’inéluctable nécessité.

Israël, et c’est cela le plus grave, agit cette fois avec le consentement tacite de ces représentations de la « communauté internationale ». Ce qui ne fait aucun doute tant Tel-Aviv ayant proclamé sans ambages ce que l’Etat hébreu se préparait à perpétrer, il n’y eut aucun réaction ferme de condamnation préventive de l’acte annoncé.

Il apparaît donc clairement que les principaux acteurs de la scène internationale ont, comme ce fut le cas pour l’agression israélienne contre le Liban, accordé leur feu vert à la volonté du gouvernement Olmert d’en finir par la puissance des armes avec le problème posé par le Hamas. Quitte à fermer les yeux sur le prix en vies humaines des opérations menées par l’armée israélienne. Que les premières frappes de l’aviation israélienne se soient traduites par un massacre terrifiant, n’a pas pour autant fait réagir ces milieux. Attitude qui conforte l’Etat hébreu à poursuivre ses opérations punitives et, pourquoi pas, à les transformer en « solution finale » de la confrontation israélo-palestinienne.

Dans un éclair de lucidité, Mahmoud Abbas a interpellé la communauté internationale la veille du déclenchement des raids aériens israéliens, en lui expliquant que le seul et vrai problème auquel les Palestiniens, la région et le monde sont confrontés, c’est le refus de la paix dont l’Etat hébreu a fait le fondement de sa politique. Pour aussi tardive que soit cette prise de conscience du président de l’Autorité palestinienne, elle exprime néanmoins la vérité qui est à la base de l’explosive situation qui prévaut au Proche-Orient.

A supposer que Israël, profitant de l’accord tacite qu’il a obtenu au plan international, en finisse avec le Hamas et la menace qu’il est censé représenter pour sa sécurité nationale. Cela ne lui fera pas pour autant adopter ensuite une politique autre que celle qu’il poursuit à l’égard du peuple palestinien, quels que soient les représentants qui s’expriment en son nom.

Celle-ci, tous les acteurs de l’arc-en-ciel politique israélien y adhèrent, comme le prouvent leurs déclarations et prises de position en ce moment de campagne électorale que vit leur pays. La seule différence dont se prévalent les uns et les autres est celle d’être plus radicaux dans la méthode à utiliser pour enterrer la cause palestinienne et son objectif ultime, la création d’un Etat national.

En se taisant sur ce qui se passe dans la bande de Ghaza depuis qu’Israël lui a imposé un blocus étanche, en ne dénonçant pas en tant que crime contre l’humanité le massacre qui s’y déroule, et surtout en n’ayant rien fait pour l’empêcher, la « communauté internationale » fait aveu d’acquiescement à la « solution finale » qu’Israël est en train d’appliquer au problème palestinien.

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28 décembre 2008 - Le Quotidien d’Oran - Analyse