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Rentrée scolaire, gaz lacrymogène et balles caoutchouc

mardi 9 septembre 2008 - 06h:41

Irish Times

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82 enfants ne pourront retourner à l’école. Ils ont été tués cette année, victimes de la violence qui encadre la vie quotidienne des enfants ici : 76 à cause du conflit avec Israël, et 6 par la violence entre Palestiniens.

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Rentrée scolaire à Gaza, fin août.




Palestine : l’éducation palestinienne connaît une rupture du fait du conflit avec Israël et de celui entre Hamas et Fatah, écrit Michael Jansen

Près d’un million cent mille élèves palestiniens sont retournés à l’école à la fin du mois dernier, pressés de voir leurs copains et de revenir en classe. Mais les élèves palestiniens sont confrontés à des risques et à des défis particuliers.

L’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) qui s’occupe des réfugiés, indique qu’au moins « 82 enfants, dont 21 élèves de l’UNRWA ne pourront retourner à l’école. Ils ont été tués cette année, victimes de la violence qui encadre la vie quotidienne des enfants ici : 76 ont été tués en raison du conflit avec Israël, et 6 par la violence entre Palestiniens. »

Le système scolaire de l’Autorité palestinienne - qui reçoit 70% des élèves de Cisjordanie et de Gaza, l’UNRWA en recevant 24% et les écoles privées 6% - doit faire face à de graves problèmes. 85% des écoles de l’UNRWA à Gaza et 20% des écoles de l’Autorité en Cisjordanie font deux postes par jour, réduisant le temps d’enseignement. Alors que 80% des enfants en âge scolaire sont inscrits, de plus en plus d’entre eux restent à la maison parce que les familles ne peuvent payer les uniformes, les livres et le transport. Les niveaux chutent.

Traumatisés par une violence permanente, les enfants sont perturbés et ne peuvent se concentrer sur leurs livres.

En Cisjordanie, les enfants et les enseignants doivent passer plus de 600 barrages routiers et check-points israéliens, au risque de harcèlement. Les troupes israéliennes font irruption dans les écoles et les terrains de jeux. Quand les élèves répliquent en lançant des pierres, les soldats israéliens lancent des grenades à gaz lacrymogène, des assourdissantes, et tirent des balles d’acier enrobées de caoutchouc qui tuent et mutilent. Le Fatah - sous pouvoir de l’Autorité palestinienne - a fermé des jardins d’enfants, des orphelinats et des écoles gérés par des organisations caritatives musulmanes affiliées au Hamas.

A Gaza, de nombreux enfants et enseignants ne peuvent fréquenter l’école à cause de la pénurie de carburant pour le transport en raison du blocus israélien. Israël n’a pas autorisé l’entrée des fournitures scolaires dans la bande de Gaza, conduisant les Gazaouis à des achats très coûteux d’articles de contrebande venant d’Egypte.

L’hostilité entre Fatah et Hamas menace aussi de perturber la scolarité. Le 24 août, premier jour d’école, le syndicat des enseignants lié au Fatah a déclancher une grève. Le Hamas a riposté en virant les enseignants absents (60-65%) et en les remplaçant par des nouveaux diplômés. Les enseignants en grève craignent des sanctions par le Hamas pendant que ceux qui sont allés travailler s’attendent à des représailles par le Fatah.

Bien qu’Israël ait empêché l’importation de matériels pour la construction de bâtiments scolaires et pour le programme de mise à niveau de l’Office (63 millions de dollars), l’UNRWA a ouvert 200 nouvelles écoles et a remis à chaque élève 25 dollars pour ses fournitures. L’UNRWA assure 120 000 repas de midi à ses élèves.

Israël n’a laissé rentrer que 58 sur 600 étudiants de Gaza dans les universités à l’étranger. Bien qu’un nombre inconnu ait été autorisé à passer par le terminal de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, récemment ouvert, beaucoup d’étudiants n’ont même pas fait de demande, pensant qu’ils seraient pris au piège. (Voir : Une autre étudiante bloquée dans Gaza menacée de perdre sa bourse - PCHR)

Ajoutant à la perturbation due aux problèmes politiques, tous les employés de 9 universités de Cisjordanie et de Gaza observent une grève perlée, revendiquant 80% d’augmentation. Selon Ghassan Khatib, vice-président de l’université de Birzeit, en Cisjordanie : « Les salaires sont si bas que cela affecte la qualité de l’enseignement. Les enseignants quittent la profession. »

Les parents palestiniens sont consternés et bouleversés. Depuis qu’Israël a été fondé il y a 60 ans, les familles déplacées et dépossédées s’appuyaient sur l’éducation pour assurer un avenir décent pour leurs enfants. Aujourd’hui, on dirait que l’éducation est devenu un rêve qui s’estompe.

8 septembre 2008 - Irish Times - et Annie’s Letters - traduction : JPP - photo : Ibraheem Abu Mustafa/Reuters


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