Tant le Hamas que le Fatah sont épinglés.

Dans un rapport publié mercredi, Amnesty International dénonce les violations des droits de l’homme perpétrées par les milices palestiniennes et par les services de l’Autorité palestinienne (AP). Selon l’organisation, la majorité des 350 Palestiniens tués lors du coup de force du Hamas, en juin dernier, n’étaient pas des combattants mais des civils ayant eu le malheur de se trouver au mauvais endroit et au mauvais moment.

Si Amnesty dénonce les exécutions sommaires, les assassinats d’opposants blessés à l’intérieur même des hôpitaux, ainsi que les arrestations arbitraires effectuées par les miliciens du Hamas, elle est également sévère à l’égard du Fatah et des services officiels de l’AP qui continuent, eux, à contrôler la plus grande partie de la Cisjordanie.

Dans un autre rapport, le Palestine Human Rights Monitoring Group (la principale organisation palestinienne de défense des droits humains), tire des conclusions concordantes. Elle affirme que les miliciens islamistes de Gaza se sont arrogé les droits de la police officielle et qu’ils arrêtent sans discernement des « suspects ». Ceux-ci sont alors emprisonnés sans enquête ni perspective de procès équitable. Les mêmes miliciens n’hésitent d’ailleurs pas à ouvrir le feu sur les manifestations organisées par le Fatah, le Djihad islamique et d’autres organisations. Ils empêchent les journalistes palestiniens et étrangers de rapporter ce qu’ils ont vu en les battant à même le trottoir et en détruisant leur matériel.

La situation n’est pas meilleure en Cisjordanie, où les services de l’AP ignorent également la législation en vigueur. Au moins 1000 sympathisants présumés du Hamas ont été arrêtés avec l’aval de Mahmoud Abbas entre le 14 juin et le 31 octobre. Les proches de ces suspects ainsi que des journalistes qui s’intéressaient à leur cas ont également été inquiétés. Certains ont été maltraités, voire torturés.

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Serge Dumont - Le Temps, le 25 octobre 2007