16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

A chacun sa religion, pour toujours

mardi 21 août 2007 - 17h:20

Netta Sela - Yediot Aharonot

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Les missionnaires, notamment évangéliques, dérangent. Le Shas, parti ultraorthodoxe des juifs orientaux, entend sévir et interdire définitivement toute possibilité de changer de religion, révèle le Yediot Aharonot.

Répondant à l’appel du rabbin Ovadia Yossef [leader spirituel du parti Shas], le chef de la faction parlementaire de ce parti, Yaakov Margi, vient de déposer une proposition de loi visant à interdire tout prosélytisme religieux en Israël et propose de punir les contrevenants d’une peine d’un an de prison ferme. Margi est soutenu par tous les députés du Shas. “Chaque fois qu’il apprend qu’un Juif est tombé dans les griffes de missionnaires, le rabbin Yossef se sent empli d’une tristesse infinie. C’est pourquoi il nous a demandé de faire tout ce qu’il nous était possible de faire pour sauver ne serait-ce qu’une âme du peuple d’Israël”, déclare ainsi Margi. “Qu’il s’agisse de missionnaires chrétiens venus de l’étranger ou de convertis juifs qui complotent en Israël, tous obéissent au même plan : effacer toute trace et tout souvenir du peuple d’Israël. La seule façon, c’est de convertir les juifs.

Ces organes man ?uvrent au sein de la population juive la plus fragilisée physiquement, socialement et spirituellement.” Ces arguments figurent dans les attendus de la proposition de loi du Shas.

Actuellement, la loi israélienne traite le problème des conversions à deux niveaux. A un premier niveau, toute personne proposant de l’argent ou des avantages matériels en échange d’une conversion encourt cinq ans de prison ou une amende. La personne s’étant convertie risque également une punition. A un second niveau, lorsque des mineurs sont impliqués, toute personne ayant encouragé ou organisé une conversion encourt six mois de prison. Pour l’instant, la loi ne vise pas les conversions d’adultes et les considère donc de facto comme légales. Les responsables du Shas estiment que la législation actuelle ne dissuade en rien les prosélytes et que, lorsque des plaintes sont enregistrées, il ne leur est que trop rarement donné suite.

Cette proposition de loi repose donc sur la conviction que les catégories défavorisées de la population telles que les Ethiopiens et les nouveaux immigrants sont les plus susceptibles d’écouter les sirènes de la conversion. “Il n’y a pas d’autre choix que d’adopter des règles interdisant tout prosélytisme parmi les mineurs comme parmi les adultes”, conclut le parti ultraorthodoxe. Le parti considère par ailleurs que sa proposition de loi ne viole en rien le principe de liberté religieuse. “Nous n’avons aucune intention d’empêcher quiconque de pratiquer sa foi, mais bien de protéger les croyants contre toute tentative de harcèlement religieux. Ce que nous voulons, c’est faire respecter le principe du ?chacun sa religion’.” C’est pourquoi la proposition de loi déposée par le Shas ne cite pas spécifiquement le judaïsme et précise qu’elle s’applique aux sectes juives cherchant à convertir les musulmans de la vieille ville de Jérusalem.


Sur le même thème :

- La conversion au judaïsme bientôt simplifiée

Netta Sela - Yediot Aharonot, via Le Courrier international, Hebdo n° 856, le 29 mars 2007


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.