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Le Hamas pourrait être interdit d’élections

lundi 20 août 2007 - 06h:38

Pierre Prier - Le Figaro

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Le président Mahmoud Abbas « discute » d’un projet de loi écartant les islamistes des futurs scrutins.

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Le président Abbas a prêché, hier à Ramallah, « l’unité du peuple et du sol ». ( Ph.
Momani/AFP)

Le Hamas juridiquement interdit d’élections dans les Territoires palestiniens ? On n’en est pas encore là, mais le « projet est à l’état de discussion », a reconnu hier le bureau du président palestinien Mahmoud Abbas. Son porte-parole réagissait à la révélation par l’Agence France Presse d’un texte de loi exigeant des candidats aux futures élections législatives de « respecter la charte de l’OLP » et « les accords passés avec Israël ». Ces dispositions empêcheraient de facto le parti islamiste de se présenter. Le Hamas ne fait pas partie de l’OLP, qui représente tous les Palestiniens, diaspora comprise, et qui a négocié tous les accords de paix avec Israël.

Une telle loi mettrait un point final à la marginalisation du parti islamiste, entamée après le coup de force du Hamas en juin. Le Hamas avait pris le contrôle de la bande de Gaza, mettant fin à un affrontement militaire larvé qui l’opposait au Fatah depuis la victoire électorale des islamistes en janvier 2006. En écartant le Hamas des élections, Mahmoud Abbas risquerait de sceller la partition des Territoires palestiniens en deux entités, avec un premier ministre Hamas à Gaza et un autre reconnu par le Fatah à Ramallah, en Cisjordanie. Le projet de loi tente d’éviter cet écueil en instituant la proportionnelle intégrale, sans relation avec un territoire.

Le Hamas a immédiatement rejeté le plan, niant à Mahmoud Abbas le droit de signer des lois. Le porte-parole du mouvement islamiste appelle à « revenir au dialogue et à l’entente nationale ». Le président Abbas a lui aussi prêché hier « l’unité du peuple et du sol ». Mais le président palestinien a choisi la rupture, gouvernant par décret en l’absence du Parlement, dont un tiers des députés sont emprisonnés en Israël. Soutenu financièrement par les États-Unis et par Israël, Mahmoud Abbas s’inscrit délibérément dans la stratégie américaine de cooptation de partis « modérés » au Proche-Orient.

Ambitions

Se décidera-t-il à franchir le pas de l’interdiction de scrutin d’un parti élu par les Palestiniens ? « Il y a des discussions serrées à l’intérieur de l’OLP et du Fatah », assure un diplomate arabe. Les médiateurs, de l’Égypte à la Ligue arabe, tentent de dissuader le président palestinien. Pour Mkhaimar Aboussada, professeur de sciences politiques à l’université al-Azhar de Gaza, un retour à l’entente nationale serait possible si les structures étaient changées. « En mars 2005, dans la déclaration du Caire, le Hamas a accepté l’OLP comme seule représentante du peuple palestinien, mais après qu’elle se soit réformée. Ce que l’OLP n’a toujours pas fait. »

Pour l’expert, les institutions palestiniennes évoluent au gré des ambitions : « De 1994 à 2006, Yasser Arafat et Mahmoud Abbas, numéros un et deux de l’OLP, ont marginalisé cette institution au profit de l’Autorité palestinienne, qui ne contrôle que les Territoires occupés, parce que le Fatah y avait la majorité. Maintenant qu’ils ont perdu les élections, ils tentent de marginaliser l’Autorité. »


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Pierre Prier - Le Figaro, le 16 août 2007


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