Gaza : des combats fratricides à la pauvreté, le peuple est toujours la victime
vendredi 17 août 2007 - 12h:15
Rami Almeghari - Imemc
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" Si les passages ne rouvrent pas dans les prochaines semaines, les taux de chômage et de pauvreté atteindront des sommets jamais enregistrés dans cette société déjà pauvre."
« ?L’islam ne dit pas cela’, ?Ne combattons-nous pas pour le destin de la patrie ?’... l’adhésion au Fatah ou au Hamas n’est jamais le critère » dit Mohammad Qdaih, un fermier de Gaza, en réaction aux conditions qui se sont détériorées après la prise de pouvoir du Hamas sur la bande de Gaza en juin.
Selon un récent sondage d’opinion, réalisé par le ?Consultant du Proche-Orient’, un organisme d’enquêtes indépendant basé à Ramallah, 80% des résidents de Gaza souffrent de conditions économiques difficiles depuis juin où le Hamas qui était au gouvernement a pris le contrôle de la bande de Gaza.
Après cet évènement, Israël qui refusait déjà le Hamas et se disant inquiet pour sa sécurité, a imposé un bouclage paralysant la bande de Gaza. Cette fermeture a affecté durement l’économie palestinienne, avec les passages commerce et voyageurs fermés, les marchandises et les matières premières entrant à peine dans Gaza et une population dépendant entièrement des aides humanitaires.
L’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) a indiqué que la plupart de la population de Gaza dépendait maintenant des aides humanitaires à cause du bouclage.
Adnan Abu Hasna, porte-parole de l’UNRWA, a précisé à Imemc que « si les passages n’étaient pas rouverts dans les quelques semaines à venir, le taux de pauvreté atteindrait une proportion sans précédent ».
« La situation humanitaire se détériore rapidement en ce moment, les points de passage sont fermés et la majorité de la population dépend des aides de l’UNRWA.
- Un enfant de Gaza vend des drapeaux aux voyageurs (Reuters)
Si les passages ne rouvrent pas dans les prochaines semaines, les taux de chômage et de pauvreté atteindront des sommets jamais enregistrés dans cette société déjà pauvre. »
Les résidents de Gaza, qui ont déjà souffert de mauvaises conditions de vie depuis janvier dernier à cause de l’embargo économique international contre le Hamas, ont manifesté un profond ressentiment à l’égard des combats fratricides entre Hamas et Fatah, combats qui ont poussé Gaza à la situation actuelle.
« Si j’appartenais au Hamas, le Hamas danserait pour moi, m’accueillerait, sinon, imaginez ce qui peut m’arriver, et c’est la même chose avec le Fatah. La situation est insupportable, nous n’avons pas combattu pour avoir cela, et la patrie ne le mérite pas. Nous sommes tous des frères, nous sommes tous des frères », dit à Imemc Mohammad Qdaih, le fermier.
En juin, le Hamas a clos un chapitre des combats fratricides avec son parti rival modéré du Fatah, en s’emparant de la bande de Gaza par la force, et en chassant les dirigeants du Fatah. Le président Abbas, du Fatah, a déclaré hors la loi le Hamas et a formé un gouvernement d’urgence en Cisjordanie.
En février 2007, le Hamas radical et le Fatah, plus modéré, avaient pu former le premier gouvernement d’union, dont la plateforme respectait les accords de paix signés dans le passé avec Israël mais ne reconnaissait pas, de façon évidente, le droit d’Israël à exister.
Depuis son arrivée au pouvoir en mars 2006, le groupe islamiste a refusé de reconnaître Israël, de renoncer à la violence et d’accepter les accords de paix signés, trois exigences d’Israël et de la communauté internationale pour que le Hamas obtienne la reconnaissance « obligatoire ».
Du même auteur :
16 août 2007 - IMEMC - trad : JPP
