Les deux factions se sont accusées mutuellement de l’escalade de la violence et de vouloir provoquer la chute du gouvernement.

L’aile militaire du Hamas a lancé un ultimatum aux forces palestiniennes de sécurité fidèles à Mahmoud Abbas, le président palestinien et chef de Fatah, pour qu’elles déposent leurs armes.

Un homme blessé lors d’affrontements entre le Hamas et le Fatah est évacué le 13 juin 2007 à Gaza - Photo : AFP/Mahmud Hams

Environ 40 Palestiniens ont été tués ces deux derniers jours alors que les brigades Izz al-Din al-Qassam semblent avoir gagné du terrain à travers la bande de Gaza.

Ce groupe a ordonné aux forces de sécurité au nord de la bande de Gaza de remettre leurs armes vendredi à 16hrs (GMT).

Le haut commandement des forces de la sécurité nationale dominée par le Fatah a ordonné à ses hommes de rester à leurs positions et « de défendre les bâtiments de la sécurité avec toute votre force ».

Dans Khan Yunis, le siège de la force préventive de sécurité « a été totalement détruit » après qu’une bombe ait éclatée dans un tunnel.

« Il y a des morts et des blessés, » a dit Yussef Eissa, le chef de la force préventive, qui a accusé le Hamas d’être responsable de l’explosion. Le Hamas n’a pas encore répondu aux accusations.

Selon un témoin, les combattants du Hamas avaient averti les responsables à l’intérieur du complexe de sortir pour ne pas être tués dans l’explosion.

Le Hamas a pris le contrôle de plusieurs postes de la force de sécurité nationale d’Abbas lors des affrontements, y compris une base au nord de la bande de Gaza capturée après une sanglante bataille mardi.

Les habitants ont rapporté que les drapeaux verts du Hamas flottaient également sur plusieurs plus petits complexes au centre de la bande de Gaza.

« Combat sanglant »

Des obus de mortier et des fusées ont été tirés vers les sièges des services d’intelligence à l’ouest de Gaza, suscitant une vive résistance de la part des hommes cernés à l’intérieur, d’après les témoins.

« Cette lutte sanglante se poursuit depuis le lever de soleil, de nombreux hommes armés ont été tués. Leurs corps baignent dans des mares de sang, » dit Hossam Okal qui vit tout à côté.

Les combattants du Hamas semblent avoir pris le contrôle de la route principale de la bande côtière, les mettant en position d’empêcher l’arrivée de renforts pour les forces de sécurité.

On estime que plus de 60 Palestiniens ont été tués depuis que le combat a repris il y a quatre jours.

Les agences « UN relief » et « UNRWA » ont suspendu la plupart de leurs opérations dans la bande de Gaza après que deux employés palestiniens aient été tués.

Christopher Gunness, porte-parole de l’UNRWA, a dit qu’il semblerait qu’ils aient été pris dans les combats plutôt que visés directement.

« En raison des menaces accrues pour notre personnel, l’UNRWA n’a pas d’autre choix que de diminuer ses opérations dans Gaza, avec effet immédiat, » a-t-il ajouté.

L’agence a temporairement suspendu toute intervention sauf les services d’urgence médicale et les programmes pour la nourriture.

Environ un millier de Palestiniens ont défilé à travers la ville de Gaza demandant aux factions rivales « d’arrêter le massacre ».

La manifestation a été prise sous les tirs d’hommes armés postés sur les bâtiments voisins, tuant au moins un manifestant. On ne sait pas pour l’instant qui était responsable du tir.

Nour Odeh, correspondante d’Al Jazeera dans Gaza, nous a appris que certains des manifestants s’étaient battus avec des membres des factions rivales dans la rue.

Abbas a indiqué mercredi que la situation dans la bande de Gaza était « une folie ».

« Sans un arrêt au combat, je crois que Gaza va s’effondrer, » a-t-il dit.

Violence en Cisjordanie

L’affrontement s’est étendu en Cisjordanie qui était restée calme jusqu’à ce mercredi où des dizaines d’hommes armés fidèles au Fatah ont donné l’assaut à un bâtiment dans Naplouse et employé par une entreprise de médias proche du Hamas.

Walid Batrawi, correspondant d’Al Jazeera en Cisjordanie, a indiqué qu’au moins 15 personnes travaillant dans le bureau ont été enlevées et emportées vers un camp de réfugiés à proximité.

« C’est une escalade en Cisjordanie qui est alarmante si elle s’étend à d’autres secteurs, » a-t-il dit.

Des organisations palestiniennes et des individus ont organisé à Ramallah un « sit-in » de protestation contre la violence dans la bande de Gaza.

« Ils réclamaient l’unité nationale et blâmaient le gouvernement palestinien et la présidence de ce qui se passe » dit également Batrawi.

Les chefs de Fatah ont déclaré mardi qu’ils suspendraient leur participation au gouvernement d’unité nationale dirigé par Ismail Haniya, le premier ministre et un des chefs du Hamas, si les combats ne cessaient pas.

Les deux factions se sont accusées mutuellement de l’escalade de la violence et de vouloir provoquer la chute du gouvernement.

13 juin 2007 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
[Traduction : Info-palestine.net]

Lire aussi, Al Jazeera.net : Violences inter-palestiniennes : le Fatah suspend sa participation au gouvernement