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Dix ans de siège et de guerres meurtrières : n’abandonnez pas Gaza

jeudi 21 janvier 2016 - 11h:18

Rashid Shahin

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Il ne suffit pas de faire des annonces de solidarité avec Gaza à coups de simples slogans, il faut prendre des mesures pratiques pour mettre un terme à cette vie misérable dans la Bande de Gaza.

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Les slogans sur la solidarité ne suffisent pas, et n’ont jamais suffi - Photo : ActiveStills.org

Depuis la guerre contre la Bande de Gaza lancée à l’été 2014, la situation humanitaire ne s’est que très légèrement améliorée et la Bande de Gaza demeure une zone de désastre ; les habitants vivent dans des tentes ou des caravanes qui ne peuvent les protéger de la chaleur en été ou du grand froid en hiver.

En fait, suite à la gigantesque destruction de tout, y compris de l’infrastructure nécessaire, la Bande de Gaza ressemble à une zone frappée par un tsunami, comme celui qui a dévasté l’Indonésie il y a quelques années, mais la différence étant que l’Indonésie a été victime d’un désastre naturel tandis que la destruction de Gaza a été infligée par un autre état.

18 mois plus tard, Israël continue d’interdire l’entrée de produits essentiels à Gaza. En vérité, ce qui dicte une telle politique c’est la volonté de contraindre la population de la Bande de Gaza de se soumettre aux exigences sionistes d’Israël et de tuer l’esprit de résistance qui les anime.

Avant la guerre contre Gaza, les Gazaouis faisaient entrer un grand nombre de matériaux par les tunnels qu’ils avaient creusés à la frontière avec l’Egypte. Maintenant, après la guerre terroriste lancée dans ce pays, les Egyptiens ont décidé de détruire tous ces tunnels, ce qui a rendu la vie à Gaza plus difficile que jamais, d’autant que nous savons que le poste frontière de Rafah est fermé depuis plus de 12 mois.

Plus de trente milles habitations ont été partiellement ou totalement détruites au cours de la dernière offensive contre Gaza, et deux mois après cette guerre, le monde s’est réuni en conférence au Caire pour reconstruire la Bande, mais depuis pas grand chose n’a été fait, et tous les engagements et promesses se sont évaporées.

Le problème c’est que l’attitude adoptée par les pays, notamment ceux qui ont participé à la conférence du Caire, en plus de l’ONU, face au gouvernement israélien est très faible, et ne lui en rien fait changer sa politique qui consiste à interdire l’entrée des matériaux construction nécessaires ; politique qui si elle continue, fera durer le processus de reconstruction de la Bande des décennies.

L’observatoire euro-méditerranéen des Droits de l’Homme a rapporté que « 2174 Palestiniens ont été tués, parmi lesquels 1743 civils dont 530 enfants, et 302 femmes », le rapport ajoutait que « 10 870 ont été blessés dont 3303 enfants et 2101 femmes ; un tiers des enfants blessés souffriront de handicaps permanents ». En examinant ces chiffres, nous comprenons que c’est une guerre féroce qui a été lancée contre la région la plus densément peuplée au monde.

L’horreur de l’agression israélienne se poursuit 18 mois plus tard, et en imposant à la Bande un siège strict, ils ajoutent un nouveau type de souffrance à la population gazaouie.

Globalement la situation dans la Bande de Gaza se détériore, la fourniture d’électricité est limitée à quelques heures par jour, les fournitures médicales s’amenuisent, le fait que des hôpitaux ont été partiellement ou totalement détruits pendant l’agression signifie que les hôpitaux restants sont confrontés à un réel problème pour accueillir les malades. Les pêcheurs sont pourchassés et cible de tirs par la marine israélienne, les cultures sont détruites à coup de bulldozers par les forces d’occupation, le chômage a atteint des taux sans précédents, la pauvreté s’accroit également. Tout ceci mène à un avenir sombre pour les générations futures, qui peut conduire à une nouvelle guerre ou générer une tendance extrémiste dont les effets ne se feront pas seulement sentir dans la Bande de Gaza même, mais peut-être dans la région tout entière.

Il ne suffit pas de faire des annonces de solidarité avec Gaza à coups de simples slogans, les pays du monde et leur gouvernement, notamment ceux qui ont participé à la conférence du Caire doivent prendre des mesures pratiques pour s’acquitter de leurs responsabilités et mettre un terme à cette vie misérable dans la Bande de Gaza.

Le siège de Gaza qui débuta après que le Hamas remporta les élections de 2006, doit prendre fin, surtout qu’aucun espoir ou aucune lumière n’est en vue à l’horizon, ni une fin à la situation présente perceptible, situation qui peut durer encore 10 ou 20 ans, voire plus.

* Rashid Shahin est un écrivain et journaliste palestinien basé à Bethlehem- Palestine. Cet article est une contribution à PalestineChronicle.com. On peut contacter l’auteur à : Sadapril2003@hotmail.com.

16 janvier 2016 - the Palestine Chronicle - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.palestinechronicle.com/1...
Traduction : Info-Palestine.eu - MJB


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