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En Israël, la Bourse à toute épreuve

samedi 12 mai 2007 - 06h:55

Claire Gatinois - Le Monde

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Israël affronte les crises militaires et politiques... dans l’indifférence des marchés financiers. Dans la plupart des pays, l’instabilité gouvernementale est souvent sanctionnée par les investisseurs. Les problèmes du gouvernement turc l’ont encore illustré. Lundi 30 avril, l’indice de la Bourse d’Istanbul a décroché en séance de près de 8 %.

Dans le même temps, la situation difficile du premier ministre israélien, Ehoud Olmert, s’est traduite par une hausse déconcertante du Tel Aviv Index 25, de 4 % depuis le début du mois de mai. "L’instabilité gouvernementale est telle en Israël qu’il est plutôt salutaire que les milieux d’affaires s’en détachent", commente Alain Dieckhoff, directeur de la recherche au Centre d’études et de recherches internationales (CERI).

En dix ans, Israël a organisé pas moins de cinq élections, donc quatre législatives, souligne-t-il. En outre, l’histoire du pays depuis 1948 n’a guère connu de répit : guerres israélo-arabes de 1956, 1967 et 1973 ; tensions permanentes avec le Liban, puis invasion en 1982 ; soulèvement en 1987, puis en 2000, des territoires palestiniens occupés en 1967, accompagné de 2001 à 2003 par une flambée du terrorisme ; assassinat du premier ministre Yitzhak Rabin par un extrémiste juif en 1995. En janvier 2006, un accident cérébral écarte Ariel Sharon du pouvoir et place Ehoud Olmert à la tête du gouvernement avant que n’éclate une nouvelle guerre avec le Liban à l’été 2006, qui n’aura que peu affecté les marchés. Fin septembre, tous les indices avaient retrouvé leur niveau de début juin.

Dans ce contexte particulier, la Bourse de Tel-Aviv, créée en 1953, offre "l’un des marchés émergents les moins volatils", atteste le site Judéocité. Comme si le caractère récurrent d’événements dramatiques avait effacé la nervosité coutumière des courtiers et des investisseurs. D’autant que la menace terroriste semble aujourd’hui relativement endiguée. En cas d’attentat, la Bourse de Tel-Aviv s’est tout de même équipée d’un site alternatif à l’écart de la ville, opérationnel en quelques heures, avec réseau sans fil...

En fait, si la progression de la Bourse de Tel-Aviv depuis 2003 (l’indice de référence a triplé sur la période) n’est pas entravée par les événements politiques et militaires, c’est surtout parce que l’économie d’Israël est résolument internationale. Le pays regorge d’entreprises de haute technologie : 160 sociétés de "high tech" israéliennes sont ainsi cotées au Nasdaq à New York. La Bourse de Tel-Aviv profite de la croissance mondiale. L’économie nationale reste ainsi relativement robuste. "La croissance en 2007 sera au moins de 5 % en 2007, il n’y a pas d’inflation, le déficit budgétaire est inférieur à 1 % du PIB", atteste Serhan Cevik, économiste chez Morgan Stanley.

Claire Gatinois - Le Monde, le 11 mai 2007

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