Le plus marquant dans le succès revendiqué par le Hamas face à Israël, a été le moment où son principal dirigeant Khaled Meshal a présidé une conférence de presse au Caire devant la presse internationale où il a exposé l’échec militaire israélien.

Khaled Meshaal, lors de la conférence de presse au Caire - Photo : Reuters

La preuve que c’était une pilule sacrément amère à avaler pour le régime d’apartheid, c’est que les bombardements n’ont jamais été aussi intenses, lâches et aveugles que dans les heures qui ont précédé le cessez-le-feu.

Malgré les mensonges flagrants et la volonté délibérée de tromper les médias internationaux, la clique de porte-parole israéliens ne pouvait masquer l’échec subi par Israël.

Bien qu’il était difficile d’imaginer que la première puissance militaire de la région puisse se casser les dents sur une zone aussi déshéritée [que Gaza], c’est aujourd’hui une réalité.

La violente agression de ces derniers jours contre les habitants de la Bande de Gaza avait été précédée de l’agression de l’hiver 2008/09, qui s’était également terminée sur un échec israélien.

Avant ces guerres destructrices, il y avait eu le lamentable échec à « déloger » le Hezbollah du Liban, même en faisant de Beyrouth et de la région méridionale du pays un champ de ruines.

L’incapacité israélienne à atteindre n’importe lequel de ses buts militaires ou politiques dans toutes ces expéditions militaires d’une extrême brutalité, a cependant coûté un prix énorme aux Palestiniens [et aux Libanais] en termes de vies humaines.

Les images de douleur et de souffrance - les scènes avec des gens tués et des enterrements, les voix des familles dans la douleur - ont rempli les journaux et les télévisions, renforçant le sentiment de colère contre le gouvernement de Netanyahu.

Ajouté aux articles très critiques, aux commentaires cyniques et aux éditoriaux vengeurs émanant de publications habituellement perçues comme pro-Israël, il est apparu clairement que malgré les tentatives désespérées de la machine sioniste de propagande, l’appui de l’opinion publique était totalement absent.

L’Afrique du Sud est un cas exemplaire. Le lobby habituellement tellement bruyant dans la défense d’Israël était muet... Par opposition, les groupes de la solidarité pro-palestinienne ont organisé des meetings de protestation à l’échelle nationale et organisé des veilles. Leurs campagnes ont été soutenues par le plus grand syndicat du pays et les diverses formations de la société civile.

Le gouvernement de l’ANC a officiellement fait connaître sa condamnation et a réaffirmé que l’occupation demeure la cause première du conflit actuel. Cela revient à envoyer un message fort à ceux qui prétendent parler pour le lobby pro-israélien : « nous ne vous croyons pas ! »

Pour revenir à la question centrale de savoir si les buts israéliens ont été atteints, la réponse est un NON retentissant.

Le but avoué d’Israël était de rendre inoffensif le mouvement Hamas.

Est-ce que le pilonnage et la campagne de bombardement implacables, ainsi que la mobilisation de 75000 réservistes en vue d’une invasion à grande échelle de la prison à ciel ouvert où vivent 1,7 million de Palestiniens, ont-ils atteint ce but ?

Absolument pas ! En fait le sifflement constant des fusées [de la résistance] tirées en représailles a prouvé la détermination du Hamas à relever le défi de l’occupant.

Que ces fusées aient pu aller jusqu’à un hub commercial dans Tel Aviv - la première fois depuis les missiles Scud irakiens en 1991 - et jusqu’à des colonies près de Jérusalem occupée - en dépit des systèmes d’interception tant vantés du Dôme de Fer - a mis en état de choc le cabinet israélien.

Et quand le Ministre de la défense de la République Islamique de l’Iran, Ahmad Vahidi, a officiellement confirmé le soutien iranien au Hamas et a invité le monde musulman à serrer les rangs pour mettre un terme « aux crimes du régime sioniste », il est apparu clairement qu’Israël avait une nouvelle fois mal calculé sa stratégie militaire.

Cet échec majeur a soulevé des questions supplémentaires sur la capacité militaire israélienne. Cette incapacité à écraser Gaza sans se retrouver durement confrontée à une résistance déterminée de la population assiégée du territoire, fait se demander si Israël peut se payer le luxe de continuer à menacer l’Iran.

Mon sentiment, c’est que les échecs répétés pour soumettre les Palestiniens, obligeront Israël à admettre qu’ en dépit du soutien politique et militaire des États-Unis, il se retrouve dans un cul-de-sac !

* Iqbal Jassat est un des responsables de l’association Media Review Network. Il a rédigé cet article pour The PalestineChronicle.com

27 novembre 2012 - The Palestine Chronicle - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Info-Palestine.eu