Le Ministre de la Défense israélien a donné l’ordre de raser huit villages palestiniens en Cisjordanie, sous prétexte que ces terres sont nécessaires à l’entraînement militaire. Des centaines de Palestiniens devraient être déplacés, alors qu’il est prouvé que ces villages existaient déjà en 1830.

Soldats israéliens à l’exercice de tir près de Beqa’ot en Cisjordanie (Reuters/Handout)

Les habitants des villages situés dans la région au sud d’Hébron sont accusés de « vivre illégalement dans une zone de feu ». Le gouvernement a déclaré dans un memo à la Cour Suprême dimanche dernier que les 1.500 habitants et plus seront déplacés dans la ville proche de Yatta, rapporte le quotidien Haaretz. Le Ministre de la Défense a obtenu les preuves que les Palestiniens y ont des résidences permanentes.

La Cisjordanie a été divisée en trois zones - Zone A, Zone B et Zone C - en 1993 par les accords d’Oslo, qui définirent le statut final du pays. La Zone A est sécurisée et gouvernée par les Palestiniens, tandis que la Zone C est entièrement sous contrôle israélien. Dans la Zone B l’administration est assurée par l’Autorité palestinienne (AP), tandis que la sécurité l’est par les forces israéliennes. La Zone C couvre plus de 60 % de la Cisjordanie.

Les FID autoriseront les Palestiniens à continuer de pratiquer l’agriculture sur les terres abandonnées et à élever du bétail pendant les fins de semaine et les vacances, quand les militaires ne s’entraînent pas. Il y aura également deux périodes d’un mois octroyées aux habitants pour l’agriculture dit le memo.

Malgré les preuves que les villages existaient bien avant 1976, les militaires israéliens considèrent les collines de Hébron comme leur appartenant, car la région est classée en Zone C - comme la majeure partie de la Cisjordanie - et donc sous contrôle israélien complet.

Le Ministre de la Défense israélien veut utiliser les terres pour l’entraînement de ses soldats, ce qui inclut des exercices de tir.

Cela n’est pas strictement interdit dans des zones proches d’habitats, mais non pour des raisons humanitaires. Selon Haaretz ce n’est pas parce que des civils pourraient être blessés ou tués, mais parce qu’ils pourraient espionner les exercices ou voler des armes et les utiliser dans des "buts terroristes".

Les villages de Tabban, Sfaye, Fahit, Halawa, Al Marqaz, Jinba et Kharuba - de même que quatre autres lieux dans les collines de Hébron - sont menacés de démolition depuis 1999, selon l’Association pour les droits de l’homme en Israël. Une évacuation a pu être stoppée en 2000 grâce à une décision de justice. Beaucoup de Palestiniens vivant là-bas dans des communautés de "fellahin" y résident toujours dans des habitations souterraines et des tentes. Ils craignent d’être victimes d’une campagne d’intimidation, Israël cherchant de nouvelles terres sur lesquelles construire des colonies de peuplement.

Voir également :
 « On nous a chassés de notre terre et obligés à partir cinq fois » - Susiya : la prochaine victime de l’occupation ?
 Susiya : Debout face aux bulldozers

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23 juillet 2012 - Russia Today - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.rt.com/news/israel-demol...
Traduction : Info-Palestine.net - Marie Meert