Des centaines de Palestiniens ont manifesté dans la ville de Ramallah en Cisjordanie ce mardi pour protester contre la dispersion violente de deux rassemblements similaires au cours du week-end.

Des centaines de personnes ont manifesté contre ce qu’il nomme "le pouvoir militaire" de l’Autorité de Ramallah - Photo : AFP/Abbas Momani

Ces manifestations sont une rare expression de mécontentement de la population de Cisjordanie à l’égard de l’Autorité palestinienne, dirigée par l’ex-président Mahmoud Abbas.

Alors que la manifestation commençait, plusieurs centaines de manifestants, surveillés par un petit groupe de policiers, brandissaient des drapeaux palestiniens.

La manifestation a été convoquée par le mouvement de jeunes « Palestiniens pour la Dignité », après que les forces de sécurité d’Abbas aient violemment réprimé deux manifestations samedi et dimanche derniers.

« Avec cette manifestation nous soulignons que c’est le peuple qui est la source de l’autorité, et que nous rejetons l’usage de la violence contre le peuple palestinien, de la part de qui que ce soit », a indiqué le groupe dans un communiqué.

Dimanche soir, la police palestinienne (en uniforme et en civil) a violemment agressé une foule d’environ 200 manifestants sur la place Manara, blessant au moins trois personnes et en arrêtant plusieurs autres.

Le rassemblement de dimanche succédait à une manifestation un jour plus tôt, appelée par les militants pour protester contre une rencontre prévue entre Abbas et le vice-Premier ministre Shaul Mofaz, à qui ils reprochent d’avoir commis des crimes de guerre contre les Palestiniens.

Au cours de cette manifestation, les forces de sécurité palestiniennes ont empêché les manifestants de marcher sur le bureau d’Abbas à Ramallah, et des affrontements ont éclaté.

Au moins trois militants ont été hospitalisés et les forces de police ont également attaqué des journalistes couvrant la manifestation. Au moins sept personnes ont été arrêtées.

À la suite de la violence de dimanche, le bureau d’Abbas a annoncé qu’il établirait une commission chargée d’enquêter sur les incidents, mais les militants donnent peu de crédit à n’importe quelle enquête conduite par l’Autorité palestinienne, qu’ils considèrent comme un simple collaborateur de l’occupation israélienne.

Les manifestations ont été organisées suite à la volonté des militants d’empêcher une réunion prévue entre Abbas et Mofaz à Ramallah, finalement annulée par la suite sans qu’aucune des deux parties ne donne une explication.

Les manifestants ont appelé mardi Abbas à abandonner les pourparlers de paix avec Israël tout en brandissant des pancartes : « Non aux négociations avec le criminel Mofaz. »

Les organisateurs de la manifestation ont également appelé Abbas et son gouvernement à faire « une annonce sans équivoque qu’ils abandonnaient les négociations » avec Israël, disant que c’est « le strict minimum » qu’ils attendaient de lui.

Abbas est accusé de diriger une quasi-dictature en Cisjordanie, de réprimer le moindre signe de dissidence interne, y compris dans les rangs de son propre mouvement du Fatah.

Les militants palestiniens expliquent qu’Abbas craint un soulèvement en Cisjordanie, inspiré par des révoltes populaires semblables dans le monde arabe, et ils prennent pour cible son pouvoir en proie à une large corruption.

3 juillet 2012 - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Info-Palestine.net