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L’armée israélienne joue un jeu dangereux dans l’impasse des financements

vendredi 16 mars 2012 - 06h:18

Ha’aretz

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Les manifestations sociales de l’été dernier ont reculé le programme pluriannuel des FDI d’un an, et suscité un débat prolixe sur le budget Défense de cette année.

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Financement du système antimissile Iron Dome réduit ?

L’armée israélienne relève avec insistance depuis ces dernières semaines qu’elle se trouve confrontée à des contraintes budgétaires sans précédent, au point même de menacer de bloquer le financement du système de défense antimissile. Mais contrairement aux années précédentes, où une pression de ce genre pouvait se traduire par l’obtention d’un surplus de financement, l’armée est aujourd’hui incapable d’en convaincre le gouvernement et l’opinion publique.

Les manifestations sociales de l’été dernier ont reculé le programme pluriannuel des FDI d’un an, et suscité un débat prolixe sur le budget Défense de cette année. Même si le gouvernement est revenu sur sa décision de réduire de 3 milliards de NIS (nouveaux shekels israéliens - environ 610 millions d’ ?) le budget Défense afin de financer les réformes recommandées par le Comité Trajtenberg (nommé par le Premier ministre Netanyahu pour répondre aux revendications sociales des protestataires - ndt) et atténuer les pressions financières sur la population, l’armée connaît un déficit entre ses besoins et attentes, et les ressources dont elle dispose.

Des officiers de l’état-major ont qualifié la situation d’incertaine et de stagnante, où des considérations budgétaires relativement mineures prévalent sur des prises de décisions de long terme, cela à cause d’une démarche au jour le jour. Avril a été marqué comme le point de rupture : au-delà, l’armée dit qu’elle arrêtera toutes les formations de ses unités.

Durant les deux dernières semaines, l’armée a mené campagne dans les médias. Pas un jour sans un titre sur un projet essentiel frappé d’une réduction : maintien au sol de certaines unités de l’armée de l’air ; arrêt des entraînements ; gel des financements de projets importants - depuis le char d’assaut Merkava jusqu’au système de défense antimissile.

Le chef adjoint de l’état-major, le général Yair Naveh, a déclaré devant la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, la semaine dernière, que « même après des réductions drastiques dans l’armée, il nous manquera 3 milliards de NIS. Nous sommes actuellement en crise et cela doit être dit. L’armée n’a aucun budget établi pour 2012. L’armée avance simplement au jour le jour ».

La réponse du ministère des Finances aux déclarations des huiles des FDI dans les médias : l’armée refuse actuellement les règles du jeu d’une démocratie. Selon des sources du Trésor, l’armée a reçu en pratique plus d’argent que l’année dernière, et les fuites sur l’annulation de programmes et de formations ne visent qu’à alarmer.

On n’attend pas de résolution de sitôt. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’a fait aucun commentaire. Le ministre de la Défense Ehud Barack, qui a offert son soutien de principe à la position de l’armée et a augmenté certaines dépenses à titre temporaire pour répondre à la fois aux propositions Trajtenberg et aux exigences de l’armée, fait profil bas depuis ces dernières semaines.

Le système de défense antimissile d’Israël a cependant des ramifications plus larges. Rien n’est dit sur ce qu’un gel des acquisitions des batteries d’Iron Dome (courte portée) et des financements pour le développement de Magic Wand (moyenne portée) et d’Arrow Mark III (longue portée) signifierait pour le partenaire au centre de ces projets : les États-Unis.

Il y a un an, le Président Barack Obama et le Congrès U.S. ont approuvé le transfert de 205 millions de dollars à Israël, en plus des 3 milliards de dollars d’aides militaires annuelles, afin de permettre l’acquisition précipitée de quatre batteries pour le système Iron Dome, pour défendre le Néguev contre des missiles de courte portée.

Dans cet accord avec les U.S.A. Israël s’est engagé pour son propre financement dans l’acquisition des batteries, et aussi à investir l’argent dans le développement des autres projets. Aujourd’hui, l’establishment de la Défense est en train de dire qu’il ne peut pas respecter cet accord.

Ceux qui suivent les relations Défense entre Israël et les U.S.A. sont préoccupés par la tournure que prennent les évènements. Israël n’est simplement pas en position d’annoncer un tel changement unilatéral, surtout au moment où il est si dépendant de la Défense U.S.

Il est tout simplement dans l’incapacité de convaincre le Président et le Congrès U.S. d’augmenter leur aide à un moment où une crise économique grave frappe les États-Unis, dans l’incapacité de changer d’avis quelques mois plus tard, de montrer du mépris à l’égard du soutien américain, et de geler la propre contribution d’Israël au projet à cause d’un désaccord interne.

19 février 2012 - Ha’aretz - traduction : Info-Palestine.net/JPP


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