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Israël prêt à renforcer son blocus
samedi 16 juin 2007 - Serge Dumont - Le Temps

« Que faire de la bande de Gaza ? » Cette question est au centre des discussions qui se déroulent depuis quelques jours au siège du Ministère israélien de la défense (Tel-Aviv). Alimentés par les notes du Shabak (Sûreté générale) et de l’Aman (les Renseignements militaires), les stratèges penchent en faveur d’un blocus renforcé de ce territoire. A l’avenir, les quatre points de passage lui donnant accès seront donc encore plus surveillés que par le passé. Quant aux autorisations délivrées aux Palestiniens désireux de quitter Gaza pour suivre un traitement médical en Israël ou pour poursuivre des études en Cisjordanie (où le niveau universitaire est plus élevé), elles seront délivrées avec encore plus de parcimonie.

A l’instar du vice-premier ministre et ministre chargé des Questions stratégiques Avigdor Lieberman, plusieurs députés nationalistes proposent d’instaurer un « blocus radical » de Gaza. En lui coupant l’alimentation en eau et en électricité, en empêchant ses produits agricoles d’être vendus à l’extérieur, et en limitant les produits importés par ce territoire. Une initiative qui aurait, de l’aveu même de ses promoteurs, « l’avantage de ramener 1,3 million de Palestiniens au Moyen Age ».

Rejetée par Ehoud Olmert et par son ministre de la Défense Amir Peretz, cette proposition trouve cependant un écho favorable dans la population de l’Etat hébreu qui refuse de voir « s’installer une république islamiste » à sa porte. Elle est également soutenue par le leader de l’opposition Benyamin Netanyahou (Likoud) qui promet, lui, d’intervenir militairement à Gaza s’il devait récupérer un jour le portefeuille de premier ministre qu’il a perdu en 1999.

De l’avis des principaux chroniqueurs, le gouvernement israélien n’a pas a priori l’intention d’employer des méthodes aussi extrêmes. Sauf si les tirs de roquettes Kassam sur la ville de Sdérot et sur ses environs devaient reprendre à un rythme soutenu et si ces bombardements devaient se révéler meurtriers. En revanche, il est certain qu’une série de projets israélo-palestiniens visant, par exemple, à lutter contre le développement de la grippe aviaire dans la bande de Gaza vont être gelés. Des initiatives touchant à l’épuration de l’eau ont été abandonnées, ainsi que l’idée du ministre Meïr Shitrit qui avait proposé de créer une ligne à haute tension alimentant Gaza en électricité. « Ce n’est plus à l’ordre du jour et il est inutile d’en reparler avant longtemps », lui a fait transmettre Ehoud Olmert.