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Des soldats tirent sur une Palestinienne de 75 ans à Johr al-Dik
vendredi 19 août 2011 -
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Johr al-Dik, septembre 2010 - Cuisiner dans les décombres de sa maison détruite par les troupes d’occupation - Photo : Eva Bartlett/IPS

Le 10 août 2011 a commencé pour elle comme un autre jour ; elle a emmené les chèvres de la famille paître en compagnie de sa jeune voisine de 15 ans, Keefa Al Bahabsa.

Elles sont allées au même endroit que d’habitude. A 9H30 ce matin-là elles ont vu une jeep et un tank israélien près de la frontière.

Ce n’était pas inhabituel. Le tank et la jeep sont partis. 30 minutes plus tard la jeep est revenue, 3 soldats sont descendus et ont ouvert le feu sur Um Ahmed et Keefa. Um Ahmed a reçu une balle dans la jambe et Keefa s’est enfuie pour chercher l’aide.

Les soldats ont alors tué 10 des chèvres de la famille.

Um Ahmed a l’habitude que les Israéliens lui tirent dessus parce que sa terre n’est qu’à 600 mètres de la frontière. Normalement les soldats tirent autour d’elle ou en l’air pour essayer de la chasser de sa terre ; elle ne sait pas pourquoi aujourd’hui ils ont agi différemment, pourquoi ils ont tiré sur elle, pourquoi ils lui ont tiré dans les jambes. Il y a aussi des impacts de balle dans son foulard ; c’est un miracle qu’elle s’en soit tirée.

Cela a pris une demi-heure à Keefa pour revenir avec de l’aide ; ils ont allongé Um Ahmed dans une charrette tirée par un âne et sont allés à la grand route pour trouver un taxi et l’emmener à l’hôpital. Quand j’ai rencontré Um Ahmed elle était couchée sur un matelas par terre et se remettait de sa blessure par balle. Elle avait un foulard bleu pâle sur la tête et des bracelets aux bras. Sa fille était assise à côté d’elle. La pièce était modeste, quelques matelas par terre, deux chaises pour les invités, un buffet et un petit meuble pour la télé.

Sur le mur il y avait une photo de son fils Mustapha. Il a été tué par les Israéliens le 15 décembre 2004. Quelquefois les soldats ou même les colons eux-mêmes, ferment la route près de la colonie de Netzarim, et la seule solution qui reste aux Palestiniens pour aller où que ce soit est de passer par la plage. Mustapha a été tué par balle en passant par la plage.

La maison dans laquelle nous sommes était la maison de Mustapha. Près de la télé il y a une autre photo, un autre de ses fils, celui-là a encore 11 ans de prison à faire. Um Ahmed, pas plus que toutes les mères de Gaza, n’est autorisée à rendre visite à son fils en prison, cette mesure fait partie de la politique impitoyable d’Israël depuis 4 ans. Alors elle regarde sa photo en attendant que sa jambe guérisse.

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17 août 2011 - International Solidarity Movement - Vous pouvez consulter cet article à :
http://palsolidarity.org
Traduction : Dominique Muselet