Ehud Olmert est sur le point de terminer son mandat sans avoir obtenu la libération du soldat Gilad Shalit, prisonnier du Hamas depuis juin 2006. Hier, Le premier ministre israélien a soutenu l’énorme pression populaire et médiatique et refusa, (lors d’un bref discours télévisé destiné à un pays en halaeine, après une réunion extraordinaire du gouvernement) les exigences du mouvement islamiste visant l’échange du militaire contre 1500 prisonniers palestiniens, dont des dizaines d’entre eux furent les auteurs et cerveaux d’attentats qui causèrent des centaines de morts en Israël. La conséquence immédiate est claire : le siège économique et militaire du million et demi d’habitants de Gaza se poursuivra et la reconstruction d’après la guerre de Décembre 2008 ne sera que chimère.
Israël se voit confrontée à un dilemme exposé en plein centre de Jérusalem, aux portes de la résidence officielle du premier ministre, où la présence des médias locaux et internationaux est constante. Des milliers de personnes, dont plusieurs ministres, ont rendu visite à la famille du soldat israélien, sous surveillance depuis dix ans, sous des tentes, à quelques mètres du lieu où dort Olmert.
Dans la rue d’en face, les proches des personnes décédées lors d’attentats suicides ont collé des pancartes avec les photos des victimes et le slogan : « Ne libérez pas les terroristes ». Il n’est pas un Israélien qui ne soit pas pour le retour de Shalit, capturé dans un base militaire près de Gaza. Il pourrait être le fils de n’importe qui dans ce pays où le service militaire est obligatoire. De la manière, personne ne désire voir les prisonniers que le Hamas réclame libérés.
De même, à Gaza et en Cisjordanie, certains espéraient que le pacte entre les Islamistes et Israël voient le jour. Les prisonniers palestiniens dépassent les 10 000. Quelques 500 purgent des mois de prisons, d’autres jusqu’à 4 ans, sans avoir été jugés. Le nom de Shalit est plus connu que la plupart de ces prisonniers sans défense, même dans la presse arabe. Nul ne s’en préoccupe.
« Il y a des lignes rouges qu’Israël ne franchira pas. Le gouvernement ce cèdera en aucune manière devant les exigences du Hamas », déclara solennellement Olmert. On avait négocié la libération de centaines de prisonniers, y compris la déportation de dizaines vers des pays arabes ou à Gaza. Des sources proches du Hamas assurent que cette organisation acceptait la déportation de certains d’entre eux, mais la question des prisonniers est vitale pour les Palestiniens.
Parvenir à la libération des reclus condamnés à perpétuité aurait supposé un triomphe retentissant face à ses rivaux du Fatah, qui ne sont jamais parvenus à la libération des prisonniers de grande importance. De même, cela déblayerait le chemin de l’ouverture des frontières de Gaza avec Israël afin de soulager le blocus. Chose qu’Israël ne permit pas, même pas lorsque le Hamas respecta la trêve négociée dans la deuxième moitié de l’année 2008.
Le scénario se complique. Le gouvernement d’Olmert arrive à sa fin et il est prévisible que son successeur, Benjamin Netanhyahu, encourage des initiatives encore plus radicales.
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18 mars 2009 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article ici :
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Traduction de l’espagnol : Assia B.