16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Palestine : nouveau gouvernement en formation

lundi 5 mars 2007 - 19h:02

Mohammad Yaghi

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


La signature de l’accord de la Mecque entre le Fatah et le mouvement islamique Hamas a permis la première réelle coopération entre les deux principaux partis dans l’arène politique palestinienne. Bien qu’il puisse être trop tôt pour parler de la naissance d’un nouveau système politique palestinien, le contrôle que le Fatah et le Hamas ont entre eux pourrait avoir pour résultat l’émergence d’une nouvelle pensée politique sur les questions clés comme la création de l’état palestinien et les négociations avec Israël. Dans cette analyse en profondeur, Palestine Times explore les possibilités de cette évolution politique.

Si les Palestiniens se souviennent de l’accord de la Mecque, ce sera en raison du fait qu’il a marqué une fin de la domination du Fatah sur les institutions palestiniennes. Pour la première fois dans la récente histoire, le Fatah a accepté de partager avec d’autres partis la direction des autorités qu’il a créées. Depuis 1968, le Fatah a dominé l’Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP), et a refusé de partager la prise de décisions politiques.

JPEG - 65.1 ko
Dirigeants du Fatah lors de la prière du Vendredi à Ramallah - Photo : AP/Nasser Shiyoukhi

Les partis de gauche qui partageaient en apparence la direction des institutions de l’OLP avec le Fatah étaient employés comme une décoration, avec les nombreux indépendant politiques, pour permettre au Fatah de prétendre à une représentation générale de tous les Palestiniens. Historiquement, la direction du Fatah dépendait de certains de ces partis de gauche pour présenter et passer des résolutions que des membres du Fatah dans les Conseils Nationaux Palestiniens refuseraient autrement de faire passer.

Mais que le Fatah ait créé ce système délibérément pour dominer l’Autorité Palestinienne, ou que le Fatah ait lui-même été une victime d’une autorité qui croyait en lui et sa propre circonscription, les autres partis palestiniens sont devenus hors de propos pour le Fatah dans la prise de décisions.

Ceci a eu pour conséquence l’hégémonie du Fatah sur toutes les institutions de l’OLP. Il était rare de trouver une personne, notamment dans une haute position dans une ambassade palestinienne ou d’autres institutions de l’OLP, qui n’était pas affiliée au Fatah. Lorsque le Fatah a établi l’Autorité Nationale Palestinienne en 1993 après les Accords d’Oslo, il a nommé la plupart des fonctionnaires de l’Autorité Palestinienne dans son propre parti, avec presque tous les hauts postes administratifs investis par des membres du Fatah.

Pendant dix ans, entre la première élection législative en 1996 et la seconde en 2006, les membres du Fatah se concurrençaient et affrontaient d’autres membres du Fatah dans toutes les institutions de l’Autorité Palestinienne. Par exemple, c’étaient des membres du Fatah qui ont protesté et révélé la corruption de l’Autorité Palestinienne en 1998, et c’était des membres du Fatah qui ont modifié la loi fondamentale palestinienne en 2003 pour créer la fonction de premier ministre pour satisfaire les demandes du "Quartet" (l’Union Européenne, la Russie, les Nations Unies et les Etats-Unis) chargé de promouvoir la paix en Israël et dans les Territoires Palestiniens.

Le gouvernement du Hamas avait par conséquent été incapable de diriger une des institutions de l’Autorité Palestinienne lorsqu’il est arrivé au pouvoir au cours de l’an dernier. Le conflit intra-palestinien entre le Fatah et le Hamas ne concernait pas des juridictions et différences politiques comme les deux partis l’affirmaient, mais plutôt le désir du Hamas de diriger après la dernière élection législative et son incapacité à agir de la sorte à cause de la composition de l’Autorité Palestinienne.

La mission du Hamas consistant à diriger l’Autorité Palestinien était de plus rendue impossible par le fait que les forces de sécurité palestiniennes dominées par le Fatah s’étaient soulevées contre son gouvernement dans toutes les confrontations entre le Hamas et le Fatah depuis avril dernier.

L’accord de la Mecque a mis un terme à l’hégémonie du Fatah dans les institutions de l’Autorité Palestinienne et a répondu à la demande de l’autorité de la part du Hamas. L’accord rend légitime la Force Exécutive du Hamas qui fera partie des forces de sécurité, et des leaders du Hamas feront partie du Conseil de Sécurité Nationale Palestinien. Le Hamas jouira aussi du contrôle absolu de neuf ministères, parmi lesquels les ministères de l’éducation, du travail et de l’administration départementale, et d’un contrôle partiel sur trois autres ministères à travers des indépendants nommés par le Hamas.

Le Fatah et le Hamas poursuivront leurs rencontres jusqu’à ce qu’ils parviennent à un accord des deux côtés pour partager le contrôle de l’Autorité Palestinienne et des institutions de l’OLP avant de déclarer le gouvernement d’union.

Certains qualifient cela de division du gâteau de l’Autorité Palestinienne, et d’autres considèrent cela comme étant un partenariat politique, mais quoi que ce soit, les Palestiniens sont face au commencement d’un nouveau système politique.

27 février 2007 - Palestine Times
Traduction : M. Ahmed


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.