Le site d’un journal libanais a été fermé suite à une attaque pirate informatique, apparemment parce qu’il a publié des dépêches diplomatiques US divulguées par WikiLeaks, selon les déclarations d’un rédacteur en chef du journal.

Un homme montre une page intérieure du Al-Akhabar, publiant des informations divulguées par WikiLeaks, dans la rue commerçante Hamra, à Beyrouth, le jeudi 9 décembre 2010. Selon Omar Nashabe, le site du journal connaît de graves problèmes techniques depuis cette attaque apparemment due à sa publication des fuites de dépêches diplomatiques U.S.

Omar Nashabe, le rédacteur en chef, a dit ne pas vouloir spéculer sur ceux qui étaient derrière ce qu’il appelle la plus grave attaque contre le journal Al-Akhabar depuis sa création en 2006.

Al-Akhbar, de propriété privée, est proche du groupe militant Hezbollah, au Liban, et de ses alliés. WikiLeaks avait diffusé peu avant ces dépêches qui étaient la copie de documents diplomatiques confidentiels U.S., et Al-Akhbar les a publiées la semaine dernière.

Jeudi, le journal a publié un document sur la corruption dans une nation d’Afrique du Nord, la Tunisie. La note U.S. se focalisait sur une corruption présumée au sein même de la famille du Président Zine El Abidine Ben Ali.

La semaine dernière, Al-Akhbar a publié un autre câble diplomatique disant que le ministre de la Défense libanais, Elias Murr, avait proposé à des officiels U.S. quelques conseils sur la façon dont Israël pourrait vaincre le Hezbollah dans une guerre future. La note disait aussi que Murr avait promis de garder l’armée libanaise en dehors des combats.

Le cabinet de Murr a démenti avoir tenu de tels propos, et indiqué que l’article était « sorti de son contexte et inexact. »

Le quotidien libanais An-Nahar a cité Jeffrey Feltman, Secrétaire d’Etat adjoint pour les Affaires du Proche-Orient, qui aurait dit à un groupe de journalistes arabes lors d’une conférence téléphonique que les dépêches diplomatiques pourraient bien être utilisées pour fomenter des troubles au Liban.

Les fuites ont accru les tensions entre les groupes soutenus par les Etats-Unis et leurs rivaux qui ont l’appui des Syriens.

Feltman a prévenu que certains Libanais pourraient avoir à subir les conséquences de leur collaboration avec les Etats-Unis, selon le quotidien dont le correspondant à Washington participait à la conférence téléphonique.

Nashabe, le rédacteur en chef, affirme que le journal tente aujourd’hui de réactiver le site et envisage de diligenter une enquête sur l’attaque informatique. Et d’indiquer que le site est devenu inaccessible depuis ce jeudi à 4 heures du matin (2 h GMT).

Beyrouth, le 9 décembre 2010 - Herald on line - traduction : JPP