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Sayed Nasrallah : la spolation suffit, boycottez les enquêteurs du TSL

vendredi 29 octobre 2010 - 08h:56

Al-Manar

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"Tout cela c’est de la spoliation sous le titre d’enquête internationale. L’acte d’accusation a été rédigé depuis 2006 et c’est le même qui a été publié par Der Spiegel et Le Figaro et moi j’en étais informé en 2008. Toutes ces enquêtes profitent de la couverture, dont elles jouissent, afin de collecter le plus grand nombre d’informations possibles. Ce qui a été écrit et fabriqué (acte d’accusation) l’a déjà été."

Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a prononcé, ce jeudi, un discours, concis d’une trentaine de minutes, diffusé en direct sur la chaine télévisée Al Manar.

Sayed Nasrallah a notamment évoqué le comportement scandaleux et suspect de la commission d’enquête liée au TSL, chargée d’enquêter sur la mort de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri.

Sayed Nasrallah a affirmé qu’outre les dossiers des patientes, cette commission a eu accès aux archives de tous les étudiants libanais dans les universités publiques et privées. Ajoutant qu’une copie de tous ces dossiers est notamment transmis à Israël.

Voici les principaux points de son discours :

L’INCIDENT DE OUM EL-FAHEM EST TRES DANGEREUX

"Avant de commencer à parler du comportement du comité d’enquête internationale, je veux évoquer l’incident grave et l’agression israélienne contre nos frères palestiniens qui a eu lieu à Oum al-Fahem (territoires occupés en 1948). Cet incident reflète la politique de Netanyahu, sur la loi de citoyenneté et la reconnaissance de la judaïté d’Israël. Cet incident qui est passé sous silence arabe et international expose les palestiniens de 1948 à une grande menace."

(voir : Umm al-Fahm : une marche de fascistes juifs provoque des affrontements - ndp)

L’INCIDENT AVEC LA GYNECOLOGUE TOUCHE A NOTRE HONNEUR

"Ce qui m’a poussé à parler ce soir, c’est l’incident qui a eu lieu mercredi dans la clinique de la gynécologue et la demande des dossiers des patientes.

Nous sommes arrivés à un point sensible qui touche à notre honneur. Et ce qui m’a poussé à parler avec vous en direct ce sont les réactions qui ont afflué hier et aujourd’hui et notamment celle du département d’Etat qui a fermement condamné l’incident de la banlieue."

Il s’est notamment interrogé : pourquoi le département d’Etat est aveugle quant il s’agit de la Palestine ? L’incident de la banlieue n’est pas à la hauteur de ce qui s’est passé à Oum el-Fahem. Malgré cela, pas un mot sur Oum el-Fahem (de la part du département d’Etat).

Sayed Nasrallah a en outre évoqué l’action rapide de la justice libanaise.

"J’ai été très surpris par l’action rapide du procureur général libanais (Said Mirza)qui a ouvert une enquête alors qu’il n’a pas bougé pendant des années en ce qui concerne les faux témoins. J’ai cru qu’il s’était précipité à défendre notre honneur".

Ce climat démontre à quel point les Américains cherchent à saboter les efforts syro-saoudiens visant à préserver la stabilité du pays. Il a également révélé des informations, qu’il a espérées être fausses, selon lesquelles les Américains exercent des pressions sur le procureur général (Daniel Bellemare) pour qu’il hâte la publication de l’acte d’accusation avant la date prévue en décembre.

NOUS NOUS SOMMES TUS AUPARAVANT, MAIS AUJOURD’HUI NON

Sayed Nasrallah a souligné que ce qui s’est passé n’est pas un simple incident. Il a expliqué : "En tant que Hezbollah nous étions au courant de l’ampleur des violations internationales au Liban, mais nous nous sommes tus. Mais ce soir, je ne veux plus me taire.
Nous nous sommes tus pour qu’ils ne disent pas que nous entravons le cours de l’enquête et du dévoilement de la vérité, et nous nous sommes tus, en respect à certaines considérations internes, mais les violations étaient à pied d’oeuvre
".

ACCES DU TSL AUX DOSSIERS DES UNIVERSITAIRES, ET A PLUSIEURS DATAS

Sayed Nasrallah a notamment passé en revue la série de violations commises, dans le cadre de la collecte d’informations et cité ce qui suit :

"A titre d’exemple, le comité d’enquête a demandé les dossiers des étudiants au Liban dans les universités privés et publics de 2003 à 2006, tous les dossiers des étudiants.

Ils ont demandé tous les datas des sociétés de télécommunication MTC, ALFA et OGERO. Tout a été donné à l’équipe d’enquête, et ils le mettent à jour d’une façon périodique.

Ils ont demandé de la direction générale des passeports les empreintes des Libanais, et après des négociations ils ont obtenu les empreintes de 893 Libanais.

Ils ont demandé les bases de données des DNA, ainsi que les bases de données géographiques (GIS), et tout ce qui est en rapports avec les sites géographiques au Liban.

Ils ont demandé les listes des personnes abonnées à la société de l’électricité, ils ont eu accès à tous les secteurs.

Durant toute cette période nous n’avons rien dit, bien que nous étions au courant que ces données sont plus vastes qu’une enquête sur un assassinat. Nous savions que les enquêteurs travaillaient à collecter un grand nombre d’informations sur le Hezbollah qui n’a rien à voir avec l’assassinat de Hariri.

Nous savions que tous les données entre les mains des enquêteurs internationaux parvenaient à Israël, mais malgré cela, nous nous sommes tus, pour qu’ils ne disent pas, qu’il y a quelqu’un qui entrave le cours de l’enquête, et ce, en respect à la famille Hariri et pour épargner le pays certaines tensions.

Mais, aujourd’hui nous avons atteint un point très dangereux, notre honneur a été violé. Nous ne nous pouvons plus nous taire quelque soit les considérations.

En quoi des dossiers « médicaux concernant nos filles et nos femmes » peuvent intéresser les enquêteurs ? Pourquoi les enquêteurs demandent d’une gynécologue, dont la clinique est fréquentée par les femmes et les filles des responsables du Hezbollah, les archives des patientes ?

Ils voulaient avoir accès à 7 000 dossiers mais après une polémique avec la gynécologue, ils ont demandé les archives de 17 femmes. Quelle est la relation entre cela et l’enquête sur l’assassinat de Hariri ?"

Le secrétaire général du Hezbollah a demandé aux dirigeants libanais, présidents, ministres, députés, juges et citoyens, s’ils acceptaient que quelqu’un ait accès au dossier médical de sa femme, sa fille ou sa s ?ur ?

"Voyons qui accepterait, et qui pourrait supporter cela. Nous ne pouvons pas supporter cela et rester silencieux. Du point de vue humanitaire, morale, ou conformément aux considérations morales, religieuses et culturelles, personne n’accepte que quelqu’un ait accès à son archive sans son accord ou sa permission. Même du point de juridique, cela est discutable, et si la justice ne peut pas protéger nos honneurs, nous allons demander à nos députés d’exiger des projets de loi, dans ce sens."

L’ACTE D’ACCUSATION EST DEJA ECRIT, BOYCOTTEZ LES ENQUETEURS

"Tout cela c’est de la spoliation sous le titre d’enquête internationale. L’acte d’accusation a été rédigé depuis 2006 et c’est le même qui a été publié par Der Spiegel et Le Figaro et moi j’en étais informé en 2008.

Toutes ces enquêtes profitent de la couverture, dont elles jouissent, afin de collecter le plus grand nombre d’informations possibles. Ce qui a été écrit et fabriqué (acte d’accusation) l’a déjà été."

Sayed Nasrallah a demandé, dans ce contexte, s’il est permis que ces violations continuent ?

Il a notamment appelé tous les responsables et citoyens à boycotter ce tribunal et cesser toute coopération avec ses enquêteurs.

"Face à ce comportement scandaleux des enquêteurs (...) nous demandons à tout responsable et tout citoyen libanais à boycotter ces enquêteurs et à ne pas coopérer avec eux"."Tout ce qui est fourni à ces personnes parvient aux Israéliens. La spoliation, ça suffit !".

"Toute coopération supplémentaire avec le tribunal équivaudrait à une attaque contre la résistance".

Sayed Nasrallah a enfin appelé les citoyens à revenir à leur conscience ainsi qu’à leur sens de l’honneur, et à "ne pas accepter cet état de fait qui permet aux enquêteurs de violer notre sécurité sous le couvert de l’enquête". Ajoutant que ces derniers jours plusieurs médecins ont été menacés par les enquêteurs du TSL.

28 octobre 2010 - Al-Manar


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