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Boycott des produits israéliens dans l’Etat de Washington

mercredi 11 août 2010 - 06h:27

Natasha Mozgovaya
Ha’aretz

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Les Américains sont beaucoup plus favorables à Israël que les Européens et la plupart des initiatives de boycott des produits israéliens ou de désinvestissement des fonds de sociétés travaillant avec Israël ont échoué aux États-Unis.

Mais de tels projets sont récemment devenus plus fréquents, surtout chez les étudiants - bien que la plupart des décisions de désinvestissement venant des associations étudiantes ne sont pas mises en ?uvre par les gestionnaires des établissements.

La semaine dernière, le conseil d’administration de Food Co-op d’Olympia dans l’État de Washington a décidé qu’aucun produit israélien ne serait plus vendu dans les deux épiceries de la ville.

« Nous avons rencontré jeudi dernier les membres du conseil pour une réunion et un groupe assez large - environ 40 personnes - a présenté le projet de boycott et a répondu à nos questions », a déclaré à Haaretz Rob Richards, un membre du conseil. « Un couple de membres du conseil étaient préoccupé par l’impact financier sur l’organisation, mais il est minime. Pour moi personnellement il y a un impératif moral qui va au-delà des préoccupations financières. Nous avons donc décidé d’adopter le boycott qui est entré en vigueur le lendemain. »

Interrogé pour savoir si le boycott comprend tous les produits fabriqués en Israël ou seulement ceux des colonies, Richards a expliqué : « Pour autant que je sache il concerne tous les produits israéliens. Nous avons fait une exception pour "l’huile de la paix" - c’est un produit commun produit par des paysans palestiniens. Tout produit qui est fabriqué par une société qui vise à améliorer les conditions des Palestiniens sera exempté. »

Richards affirme que la décision n’a pas suscité de protestations. « Il y a eu très peu de retour parmi le personnel qui était contre le boycott, mais il semble que leur opinion est minoritaire. Nous avons deux membres du conseil issus de la communauté juive qui étaient favorables au boycott - c’est une ville assez progressiste. Je sais que ce n’est pas général dans la communauté juive. »

Il y a une liste de conditions qui mèneront à la fin du boycott, dit-il.

« J’essaie d’être réaliste - le boycott par Food Co-Op à Olympia ne va pas changer la politique israélienne, mais je crois que cette petite goutte peut éventuellement avoir un effet. Je voudrais voir plus de coopératives rejoindre le boycott et plus de voix entrer en jeu, » a-t-il ajouté.

Ce n’est probablement pas un hasard si Olympia est la ville natale de la militante de l’International Solidarity Movement, Rachel Corrie, qui a été tuée il y a sept ans dans la bande de Gaza - un bulldozer Caterpillar lui a roulé dessus alors qu’elle tentait d’empêcher la démolition d’une maison palestinienne. Le mois dernier, le corps étudiant de l’Evergreen State College d’Olympia, où elle a étudié, a adopté deux résolutions qui appelait la Fondation du Collège à « désinvestir des sociétés qui profitent de l’occupation illégale par Israël de la Palestine », et la seconde appelant à interdire du campus les équipements de la société Caterpillar.

[...] Une source diplomatique israélienne a déclaré à Haaretz que la question du boycott est en cours de vérification, même si elle apparaît comme un incident marginal. La source a ajouté que « nous sommes préoccupés par toute tentative visant à délégitimer Israël. »

L’Olympia Food Co-Op boycott n’est qu’une infime partie d’un effort que le mouvement BDS (boycott, désinvestissement et sanctions) effectue en direction des sociétés aux États-Unis. Lundi, des militants de Jewish Voice for Peace ont prévu d’assister à la réunion annuelle de TIAA-CREF au siège de la société, à New York, pour délivrer des milliers de signatures demandant à la compagnie de désinvestir de Caterpillar, Elbit, Motorola et d’autres entreprises, qui, comme le dit JVP, « tirent profit de la violation du droit international par les démolitions de maisons, la destruction des conditions de vie des vergers, la construction de routes que seuls les Israéliens peuvent utiliser, le meurtre de civils par des drones, et bien d’autres injustices. »

Dans certains endroits, la communauté juive a réagi vigoureusement contre les tentatives de boycott, mais de nombreux partisans d’Israël craignent que la « bataille puisse être déjà perdue sur les campus. »

20 juillet 2010 - Ha’aretz - traduction : Julien Masri - publié par Association belgo-palestinienne - image : JP Caron


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