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Des colons maltraitent Ra’fat ’Askar, âgé de 16 ans, le séquestrent et le frappent

dimanche 25 février 2007 - 07h:01

Rapport B’Tselem

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Ra’fat Ahmad Muhammad’Askar, 16 ans, est lycéen et il réside à Hizmeh, dans le district d’Al-Qods. Le témoignage suivant a été recueilli par Karem Jubran au domicile du témoin, le 27 janvier 2007.

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Ra’fat ’Askar, lycéen de 16 ans, habitant à Hizmeh

« Je vis avec ma famille près de la colonie de Pisgat Ze’ev. Le Mur de séparation isole ma maison du reste du village de Hizmeh. Je vais à l’école à a-Ram où je suis en onzième.

Jeudi dernier (23 janvier), vers 7 heures du soir, j’ai quitté mon domicile pour rendre visite à mon oncle ?Abd al-Wali ?Askar qui vit à Hizmeh. Je suis parti à pied, j’ai franchi le checkpoint d’Hizmeh et j’ai poursuivi mon chemin le long de la route Hizmeh - ?Anata. Il y a environ un kilomètre et demi entre ma maison et celle de mon oncle. Je marchais lentement et je suis arrivé à la route menant à sa maison vers 7 heures 30.

Au moment où je m’apprêtais à traverser la route, un pick-up Toyota, vert foncé, s’est arrêté tout près de moi. Un type en sortit. Il avait la trentaine, le teint clair et les cheveux blonds. De carrure moyenne, il faisait environ 1m70. Il m’a demandé, en hébreu : « T’es arabe ? ». J’ai répondu que c’était le cas. J’ai soudain ressenti un coup à l’arrière de ma nuque. Cela m’a fait comme si un courant électrique me parcourait, et je suis tombé par terre. Je pense avoir perdu conscience. Je me suis retrouvé couché à l’arrière de la camionnette, qui roulait, mais je ne pouvais me lever.

Le camion stoppa. Mes oreilles me faisaient mal. Alors deux types m’ont battu. L’un c’était celui qui m’avait demandé si j’étais arabe. Le second était grand, avec une courte barbe, et une grosse kippa noire qui lui couvrait toute la tête. Il portait un pantalon et une chemise bleus. Sous sa chemise on voyait des bouts de nylon (franges rituelles) et il avait une tache de naissance noire sous l’ ?il droit, de la taille d’une fève. Un autre gars se tenait debout à l’extérieur de la camionnette. Il cherchait à me donner des coups de pied pendant que les deux autres me battaient des pieds et des mains sur tout le corps. J’essayais de me défendre, et je parais leurs coups.

Le type à la kippa sortit une lame de rasoir et essaya de me taillader le visage. J’ai repoussé le rasoir de la main droite, et en le ramenant vers lui il me coupa la main qui commença à saigner. Je continuais à leur donner des coups de pied. Le type qui m’avait demandé si j’étais arabe quitta l’arrière de la camionnette, et celui qui se tenait près de la porte y entra. À nouveau j’ai senti un courant électrique me parcourir, ce qui me secoua. Je pense avoir perdu conscience une deuxième fois.

Au bout d’un moment, je ne sais pas combien de temps, je me suis retrouvé couché sur le bas-côté, près de la route qui mène à la maison de mon oncle. J’arrivai à peine à me mettre debout. J’ai marché le long de la route jusqu’à la station-service de S’adeh a-Sa’id, que je connais. Je sentais presque incapable d’aller plus loin, et je suis tombé au sol. Je ne pouvais plus bouger. Mon corps me faisait très mal et ma main saignait abondamment.

S’adeh m’emmena en toute urgence à la clinique de ?Azmi Abu Khalil, où on me donna les premiers soins. Le médecin m’a dit qu’il fallait aller à l’hôpital. S’adeh appela mon oncle Saleh ?Askar, et il m’amena à l’Hôpital Hadassah, à Mount Scopus, où ils me prirent en charge et m’ont fait une radio de la main. La police est venue à l’hôpital et a recueilli ma déposition. Je pense que ce sont les médecins qui ont appelé la police. J’ai été transféré plus tard au Hadassah d’Ein Kerem, où on m’a fait des tests et des radios du crâne dans la région des oreilles. Ils m’ont laissé partir vers 4 heures du matin.

Le lendemain, la police vint chez moi et m’emmena à l’endroit où j’avais été agressé. Ils me conduisirent ensuite au commissariat de police de Binyamin où ils me montrèrent un album de photos pour voir si je pouvais identifier mes agresseurs. Leurs portraits n’y figuraient pas.

L’enquêteur essayait de faire pression sur moi et de m’effrayer. Il me disait que je mentais et qu’il allait me faire passer au détecteur de mensonge. Je lui répondis que j’étais prêt à passer tous les tests qu’il voudrait puisque je disais la vérité. Il garda les vêtements tachés de sang que je portais la veille. »

19 février 2007 - Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : Michel Zurbach


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