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L’accord interpalestinien : des échéances importantes

dimanche 11 février 2007 - 08h:02

T. Hocine

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Les Européens avaient paru accueillir cet accord avec plus d’optimisme que les Etats-Unis...

Il fallait bien s’y attendre, et les faits l’ont rapidement confirmé. L’accord interpalestinien pour un gouvernement d’union nationale a suscité de très nombreuses réactions y compris du Quartette que l’on ne croyait pas qu’elle allait être aussi rapide, et la plupart tendent vers non pas une prudence qui n’a nul besoin de s’expliquer, mais vers de sournoises pressions.

C’est le cas du Quartette sur le Proche-Orient (UE, Etats-Unis, Russie, ONU) qui a rappelé vendredi dans un communiqué commun, la nécessité pour le prochain gouvernement palestinien d’union nationale de reconnaître Israël. « En attendant la formation du nouveau gouvernement, le Quartette réaffirme sa déclaration du 2 février dans laquelle il apportait son soutien à un gouvernement palestinien engagé à renoncer à la violence, à reconnaître Israël et à accepter les accords et les obligations passés, y compris la Feuille de route », indique le communiqué publié par le département d’Etat.

Ce document a été publié après une conversation téléphonique entre la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et les représentants de l’UE M. Solana et le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, dont le pays assure la présidence de l’UE. Le 2 février, les représentants du Quartette réunis à Washington avaient réaffirmé les conditions préalables à une reprise de l’aide internationale au gouvernement dirigé par le Hamas : la reconnaissance d’Israël et des accords passés, et le renoncement à la violence. « Le Quartette réaffirme que ces principes subsistent », indiquait leur communiqué.

De leur côté, les Etats-Unis ont affirmé, vendredi, n’avoir pas encore vu l’accord entre le Fatah et le Hamas palestiniens en vue d’un gouvernement d’union, et avoir besoin de temps pour l’étudier dans ses détails. « Nous n’avons pas vu l’accord, et il est important qu’on nous donne le temps d’examiner cet accord, en particulier ses détails », a déclaré la porte-parole adjointe de la Maison-Blanche, Dana Perino. Elle n’a pas évoqué les conditions énoncées jusqu’alors par la Maison-Blanche pour coopérer avec un gouvernement palestinien et répétées encore jeudi par l’administration : renoncement à la violence, reconnaissance de l’Etat d’Israël et des accords préalablement conclus entre Palestiniens et Israéliens.

Réunis à l’initiative de l’Arabie Saoudite, le Fatah, plutôt modéré, et l’organisation radicale Hamas se sont entendus dans la nuit de jeudi à vendredi à La Mecque sur un gouvernement d’union nationale, qui restera dirigé par le Premier ministre issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Cet accord ne mentionne pas explicitement Israël mais évoque le respect des accords passés entre Israël et les Palestiniens, ce qui peut être interprété comme une reconnaissance implicite d’Israël. « Nous verrons dans les prochains jours ou les prochaines semaines si ce gouvernement d’unité nationale s’engage clairement et de façon crédible envers ces principes », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack, pour expliquer les réticences de Washington à prendre position.

Les Européens avaient paru accueillir cet accord avec plus d’optimisme que les Etats-Unis. En tout état de cause, la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, doit participer le 21 février à Berlin à une réunion ministérielle du Quartette, deux jours après la réunion tripartite avec le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qu’elle a organisée pour tenter de relancer le processus de paix. Deux proches de M. Abbas, Saeb Erakat et Yasser Abed Rabbo ont rencontré Mme Rice, vendredi, pour défendre l’accord interpalestinien. M. Abbas réaffirmera le respect du nouveau gouvernement pour les accords passés et son engagement envers « la légitimité internationale » dans la déclaration qu’il soumettra au vote du Parlement palestinien pour lui demander d’approuver le gouvernement d’union, a indiqué M. Erakat. Ces deux responsables ont déclaré avoir eu une discussion « fructueuse » avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, sur ce même sujet.

L’observateur permanent de la Palestine à l’ONU, Ryad Mansour, a indiqué que M. Erekat avait rapporté que la première réaction de Mme Rice à l’accord avait été « prudente », mais qu’elle était « enthousiaste » à propos de sa future rencontre avec M. Abbas et le Premier ministre israélien Ehud Olmert le 19 février. Interrogé sur la déclaration du Quartette vendredi, appelant le futur gouvernement d’union nationale palestinien à reconnaître Israël, M. Mansour a répondu : « Il faut prendre en compte le fait que les changements de positions politiques ne se produisent pas du jour au lendemain. » « Il faut être patient et laisser le temps à cette transformation de se faire », a-t-il dit, ajoutant que M. Erekat estimait que les choses évoluaient « dans une bonne direction et cela devrait être soutenu ».

L’accord de La Mecque ne fait aucune référence explicite à Israël ni au respect d’accords de paix signés dans le passé par l’OLP. Mais dans une lettre chargeant le Premier ministre Ismaïl Haniyeh de former le nouveau cabinet d’union, M. Abbas l’a invité à « respecter » les accords signés par l’OLP, ce que le Hamas a toujours refusé jusqu’ici. Le leader de ce mouvement Khaled Mechaâl a indiqué que le Hamas s’en tiendrait à la lettre de mission de M. Abbas. Est-ce véritablement le début d’une évolution ? Même lente ?

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