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Le Hamas ne s’en va pas

samedi 10 février 2007 - 15h:29

Ha’aretz - Editorial du 5 février

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Les terribles perturbations qui se déroulent dans la bande de Gaza, les tueries des membres des organes de sécurité du Fatah et de Hamas, et l’incapacité à se faire obéir de Mahmoud Abbas comme d’Ismail Haniyeh sont trop facilement appelées « guerre civile. » C’est une situation qui donne apparemment à Israel l’excuse de ne rien faire sur le plan diplomatique, alors qu’Israel n’a jamais eu besoin d’excuses pour ne rien faire. Avec ou sans combat fratricide interpalestinien, Israel a systématiquement déclaré qu’il n’avait pas d’interlocuteur palestinien, quel que soit le dirigeant en place, de Yasser Arafat à Haniyeh en passant par Abbas. Une fois de plus, nous devons regarder avec scepticisme l’excuse du manque d’interlocuteur palestinien ou l’existence de combats interpalestiniens.

Pendant l’année dernière, une nouvelle réalité politique a émergé, dans les Territoires palestiniens et en Israel et le Quartet refuse de la reconnaître. C’est le Hamas et non le le Fatah, qui a gagné les élections, et c’est le Hamas qui a le contrôle du gouvernement, alors que le Fatah se comporte comme un mouvement rebelle qui refuse d’accepter sa défaite. Récemment, des Etats arabes comme l’Egypte et l’Arabie Saoudite, dits Etats modèrés, se sont rendu compte que l’embargo général contre l’autorité palestinienne est non seulement inefficace pour changer la donne politique, mais il contribue en plus à développer une situation dangereuse pour eux.

Le Hamas lui-même s’aperçoit qu’un positionnement purement idéologique ne peut aider une organisation politique qui essaye de rassembler le plus large appui public. Par conséquent, le Hamas s’est préparé à faire des concessions jusqu’à un certain niveau ; Khaled Meshal a murmuré qu’ « Israel est un fait » ; les déclarations politiques du Hamas montrent clairement qu’il aspire à établir un Etat palestinien dans les frontières de 1967 ; et il y a maintenant un effort saoudien/égyptien pour convaincre le Hamas d’adopter une formule modérée concernant les accords signés entre Israel et l’autorité palestinienne.

Pour Israël comme pour les Etats-Unis, la politique qui consiste dans le vieux jeu - selon lequel, Israël, s’il le souhaite, peut soutenir ou affaiblir Abbas - est censée donner le résultat escompté. Comme si le transfert de 100 millions de dollars à partir d’Israel, ou de 86 millions de dollars à partir des États-Unis, ou les livraisons d’armes aux forces fidèles à Abbas, pouvaient changer la stratégie de l’Autorité Palestinienne. Il suffit d’entendre les démentis appuyés d’Abbas concernant les informations portant sur le transfert d’armes pour juger de l’embarras que cette politique israélienne lui cause, et le manque de crédibilité dans lequel elle le place.

Au lieu de rechercher systématiquement quelle est la manipulation israélienne qui peut le mieux fonctionner, le gouvernement israélien devrait immédiatement et vigoureusement déclarer que le pays adopte l’initiative du sommet de la Ligue arabe, et qu’il est disposé à entrer en pourparlers avec n’importe quelle partie palestinienne autorisée. En même temps, il devrait déclarer qu’il serait disposé à coopérer avec n’importe quel gouvernement palestinien sur les questions qui sont liées aux services essentiels de la population et de remettre en marche les infrastructures civiles. À cet effet il n’est pas nécessaire que le Hamas reconnaisse Israel ou vice versa - pour prendre en charge les besoins humanitaires d’une population qui a été transformée en otage.


Lire aussi : Le Hamas et la reconnaissance d’Israël, par Paul Delmotte (Le Monde diplomatique).

Editorial de Ha’aretz, le 5 février 2007 : Hamas is not going away
Traduit de l’anglais par D. Hachilif, CAPJPO-EuroPalestine


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