16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Jamal Juma’, coordinateur de la campagne Stop the Wall, dans une prison israélienne

mardi 22 décembre 2009 - 08h:18

AIC

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Les autorités d’occupation ont porté leur attention vers l’emprisonnement des défenseurs des droits humains, connus internationalement, comme Jamal Juma’, Mohammad Othman, Abdallah Abu Rahmah.

Les forces de sécurité israéliennes ont d’abord convoqué Juma’ pour interrogatoire à minuit, le 15 décembre. Quelques heures plus tard, elles le ramenaient chez lui. Juma’ était menotté, les soldats ont fouillé son domicile pendant deux heures sous le regard de son épouse et de ses trois jeunes enfants, impuissants. A leur départ, les soldats s’adressèrent directement à son épouse : elle ne reverrait son mari que dans le cas d’un échange de prisonniers. Depuis lors, Juma’ est gardé prisonnier et n’a le droit de parler ni à un avocat ni à sa famille ; il n’a eu aucune explication sur son arrestation.

Jamal, 47 ans, est né à Jérusalem et a consacré sa vie à la défense des droits humains des Palestiniens. Son activité est orientée principalement sur la responsabilisation des communautés locales pour défendre leurs droits humains face aux violations perpétrées par l’occupation. Il est membre fondateur de plusieurs ONG palestiniennes et réseaux de la société civile. Juma’ est le coordinateur de la campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid depuis 2002. Il est grandement respecté pour son travail et a été invité à intervenir de nombreuses fois auprès de la société civile et à des conférences des Nations unies. Ses articles et interviews sont largement publiés et ses écrits sont traduits en plusieurs langues. Personnalité de premier plan, Juma’ n’a jamais essayé de cacher ou déguiser ses activités.

L’arrestation de Jamal Juma’ est l’arrestation la plus remarquée d’une campagne intensifiée de répression de la mobilisation populaire contre le mur et les colonies. Auparavant, les autorités israéliennes arrêtaient seulement les militants locaux des villages touchés par le mur, mais récemment, elles ont porté leur attention vers l’emprisonnement des défenseurs des droits humains, connus internationalement, comme Mohammad Othman et Abdallah Abu Rahmah. Mohammad, autre membre de la campagne Stop the Wall, a été arrêté il y a près de trois mois, alors qu’il rentrait d’une tournée de conférences en Norvège. Après deux mois d’interrogatoire, les autorités israéliennes ont été incapables de trouver des charges contre Mohammad et elles ont édicté un ordre de détention administrative pour empêcher sa libération. Abdallah Abu Rahma, figure de proue du combat non violent contre le mur à Bil’in, a été enlevé à son domicile par des soldats masqués en pleine nuit, une semaine avant que Jamal ne soit emprisonné. (Voir : "Libérez Abdallah Abu Rahmah, maintenant !" de Michel Warschawski)

Par ces arrestations, Israël vise à affaiblir la société civile palestinienne et son influence sur les prises de décisions politiques au niveau national et international. Ce processus criminalise clairement l’activité des défenseurs palestiniens des droits humains et la désobéissance civile palestinienne.

Il est crucial que la communauté internationale combatte les tentatives israéliennes de criminalisation des défenseurs des droits humains qui se battent contre le mur. La politique israélienne de ciblage des organisateurs qui appellent à dénoncer la responsabilité d’Israël est un défi direct aux gouvernements et institutions mondiales, telles que la Cour internationale de Justice (CIJ) qui doivent prendre des décisions tenant Israël pour responsable de ses violations du droit internationale. Ce défi ne doit pas connaître d’échec.


Vidéo sur « le mur de séparation en Cisjordanie occupée » sur : AIC


Ci-dessous, un court entretien avec Jamal Juma’.

Au cours de la récente conférence organisée par Alternative Information Center, Unis dans le combat contre le colonialisme, l’occupation et le racisme israéliens, nous avons parlé quelques instant avec Jamal Juma’a sur ce qu’il pensait du mur de séparation et des constructions en cours dans les colonies.

Interrogé sur ce qu’il prévoyait pour les zones qui seraient presque complètement isolées par le mur, Juma’a répondit : « Le problème ce n’est pas le mur. Les colonies sont plus importantes, parce que pour les agriculteurs palestiniens, sans terre, ils n’ont plus de raison de rester. Quand il n’y a plus de raison de rester, c’est notre expulsion. Nous considérons ces zones (celles qui seront entourées par le mur) comme des cas d’urgence - tôt ou tard, (les habitants palestiniens) seront poussés dehors ».

Sur l’importance relative d’arrêter la construction du mur par rapport à l’arrêt de l’expansion des colonies, Juma’a fit le commentaire suivant : « Les deux ne sont qu’un seul et même projet. Vous ne pouvez pas les dissocier. Le mur est le cadre pour les colonies - ils vont ensemble, et c’est le projet colonial qui doit être arrêté. »

Concernant les négociations sur le « statut final », Juma’a ajouta, « Vous ne pouvez pas commencer à discuter avec (les Israéliens) tant qu’il n’y a pas une garantie par la communauté internationale qu’il y aura démantèlement des colonies, expulsion des colons, destruction du mur. Les pourparlers ne doivent pas porter sur nos droits. Ils doivent porter sur leur mode d’application. »

Centre d’Information alternative

Voir également : Libérez Abdallah Abu Rahmah, maintenant ! de Michel Warschawski

21 décembre 2009 - Alternative Information Center - traduction : JPP


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.