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Sommet interpalestinien entre le Fatah et le Hamas à La Mecque

mardi 6 février 2007 - 20h:21

Michel Bôle-Richard

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Tout le monde est d’accord, la rencontre de La Mecque, mardi 6 février, entre Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne et du Fatah, Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas à Damas, et Ismaïl Haniyeh, premier ministre palestinien, issu du Hamas, est celle de la dernière chance.

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Vue générale de La Mecque, le 5 février 2007
Ph. AP/Hasan Jamali

"Il n’y a pas d’autre solution qu’un accord, sinon nous allons nous enfoncer dans un noir tunnel", insiste Ghazi Hamad, porte-parole du gouvernement dirigé par le Mouvement de la résistance islamique (Hamas). "Nous y allons avec un esprit ouvert", souligne Tawfik Abou Khoussa, porte-parole du Fatah.

De cette rencontre, sous les auspices de l’Arabie Saoudite, pourrait sortir un gouvernement d’union nationale, ainsi qu’un programme politique basé sur le document d’entente nationale adopté en juin 2006, qui devrait permettre à l’exécutif palestinien de fonctionner, à condition que la communauté internationale le reconnaisse. Ce qui n’est pas assuré. Le gouvernement issu des urnes, le 25 janvier 2006, est boycotté par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël car composé de membres d’une organisation figurant sur la liste des mouvements terroristes. Une partie des ministres et des députés sont toujours sous les verrous en Israël.

Portefeuille clé de l’Intérieur

Ghazi Hamad est pourtant "optimiste". Ismaïl Haniyeh devrait être reconduit dans ses fonctions. L’attribution des ministères de souveraineté (intérieur, affaires étrangères et finances) devrait faire l’objet d’un accord. Le portefeuille clef de l’intérieur - qui permet de contrôler les forces de sécurité - devrait, selon M. Hamad, être attribué à une personnalité indépendante.

Reste à mettre la dernière main au programme politique, et notamment à l’attribution à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et à son président, Mahmoud Abbas, de la charge de négocier avec Israël la création d’un Etat palestinien.

Les rôles entre un gouvernement chargé de gérer le quotidien et celui d’engager des pourparlers de paix seront bien séparés. "Ce ne sera pas le gouvernement du Hamas avec un programme du Hamas. La communauté internationale doit comprendre que ce gouvernement sera celui de toutes les factions palestiniennes", précise M. Hamad.

Au Fatah, on est beaucoup plus prudent, et M. Abou Khoussa préfère insister sur le fait que "le gouvernement du Hamas a échoué et qu’il faut désormais un programme accepté par tout le monde".

Raji Sourani, directeur du Centre palestinien des droits de l’homme, est convaincu, lui aussi, de l’imminence d’un accord. "Il ne restera plus, dit-il, qu’à la communauté internationale à agir de façon responsable, car le prix que paie le peuple palestinien est trop élevé."

Depuis l’enlèvement, le 25 juin 2006, du caporal israélien Gilad Shalit, jusqu’au 1er février, 497 Palestiniens ont été tués par Israël, et, parmi eux, 245 civils. Les affrontements interpalestiniens ont fait 354 morts depuis 2006.

Pour protester contre ce bain de sang, des Palestiniens représentant diverses organisations ont dressé, depuis plus de trois semaines, une tente en travers d’une rue bordant le siège du Conseil législatif (Parlement). Des pacifistes s’y relaient. Ils portent sur la poitrine un autocollant représentant une carte de la Palestine avec, au centre, un collimateur sur fond de dôme du Rocher, la mosquée de Jérusalem, et ces mots : "C’est mon coeur, mon frère. Si tu cibles tes balles vers lui, tu es l’assassin de ton pays."

Michel Bôle-Richard - Gaza, envoyé spécial
Le Monde, le 6 février 2007


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