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La main sur le c ?ur US, ou de l’ONU, n’engage que ceux qui y croient

jeudi 24 septembre 2009 - 09h:11

Émile Khoury - L’Orient-le-Jour

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Liban : Pour ce qui nous concerne, l’histoire repasse les mêmes plats. Aujourd’hui, comme hier, les promesses occidentales ou les résolutions de la communauté internationale présentent une inconsistance totale.

Le président Élias Sarkis répétait à satiété, à l’adresse de ses visiteurs américains : « Vous savez, j’ai là, à côté, une pièce bourrée à craquer de vos bons sentiments. Vous ne cessez de ressasser votre souci de voir préserver la souveraineté et l’indépendance de mon pays. Mais toutes ces protestations protectrices ne sont, en réalité, que lettre morte. » Il signalait de même aux responsables de l’ONU la vaine pléthore de résolutions enjoignant aux Israéliens, comme à toute force non libanaise, de se retirer du Liban et qui restaient sans effet.

Pour ce qui nous concerne, l’histoire repasse les mêmes plats. Aujourd’hui, comme hier, les promesses occidentales ou les résolutions de la communauté internationale présentent une inconsistance totale. En prenant la parole devant l’Assemblée générale de l’ONU, le président Michel Sleiman devrait rappeler à l’auditoire la nécessité de donner corps au dernier train d’arrêts relatif au dossier libanais, la 1701 en tête. Une décision capitale, globale, dont on n’a appliqué que le déploiement de la Finul et de l’armée libanaise sur la ligne bleue, au Sud, face à Israël, ainsi que l’arrêt des hostilités dans la zone frontalière. Même sur ce point, on note qu’Israël transgresse tous les jours la 1701 par ses violations de l’espace aérien, ou maritime, libanais. Tandis que, pour ne pas être en reste, des formations locales entreposent des armes dans une zone du territoire libanais prohibée.

On serait tenté dès lors d’estimer que la non-application de la 1701 est imputable aux parties en présence, Israël, le Liban mais également la Syrie. Mais, juridiquement, c’est le Conseil de sécurité de l’ONU qui en est responsable. Car il s’est formellement engagé à veiller à son exécution complète. En tout cas, ce n’est pas du maillon faible de la chaîne, le Liban, qu’on peut attendre des résultats définitifs. Il n’a pas les moyens, et il ne lui appartient d’ailleurs pas, de verrouiller la frontière le séparant de la Syrie pour empêcher l’afflux d’armes et l’infiltration d’éléments subversifs. Tout comme il n’est pas en mesure de supprimer les bases palestiniennes d’obédience syrienne à cheval sur la frontière est. De même, il ne peut rien contre les incursions aériennes d’Israël, qui les justifie par la nécessité de surveiller les mouvements, et l’armement accru, du Hezbollah. Bien évidemment, sans une intervention décisive de l’ONU, le Liban ne peut pas non plus récupérer Chebaa, les hauteurs de Kfarchouba et Ghajar, toujours occupés par l’État hébreu. La réactivation de la convention d’armistice de 1949, édictée par la 1701, reste donc en suspens. En réalité, et en pratique, l’ensemble du contentieux ne peut être réglé qu’à travers des tractations impliquant le Liban, Israël, la Syrie (à cause du Golan) et les Palestiniens (à cause du droit de retour). On peut y rajouter le problème des eaux, Jérusalem et les colonisations en territoire palestinien occupé. Tout est lié, car, sauf certaines parties libanaises loyalistes, ou encore certains partis israéliens, c’est ce que souhaitent les protagonistes.

Cela étant, on n’est pas obligé de mener de front tous les volets. Partant de là, des parties libanaises insistent pour que l’on commence par le dossier concernant directement notre pays, et la 1701, qui semble être le plus facile à traiter. Mais qui est également le plus facile, le plus commode, à exploiter par les uns ou par les autres.

24 septembre 2009 - L’Orient-le-Jour


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