Des fusillades ont éclaté dans la bande de Gaza entre les membres de la Force exécutive du Hamas et les forces de sécurité fidèles à Mahmoud Abbas, le président palestinien.

Al Jazeera a signalé que des hommes armés ont attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi l’université islamique de Gaza, un bastion du Hamas.

Les militants du Hamas ont saisi des voitures blindées destinées à la garde présidentielle d’Abbas - Photo : al Jazeera.net

Six personnes auraient été tuées et au moins 80 autres blessées dans les violences de la journée de jeudi.

Le Hamas a déclaré que ses combattants avait pris d’assaut ce qu’il a présenté comme étant un convoi transportant des armes destinées à la garde présidentielle d’Abbas dans la bande de Gaza.

Un porte-parole du Fatah a affirmé que le convoi ne transportait que des effets civils.

Selon Nour Odeh, correspondante d’Al Jazeera, les fusillades étaient continues et s’étendaient au nord de la bande de Gaza.

« Nous entendons des explosions très fortes, » a-t-elle dit, ajoutant que les partisans du Fatah étaient en train de piller l’université [islamique de Gaza].

Au nord de la bande de Gaza, des bâtiments appartenant à la garde présidentielle étaient assiégés par des hommes armés appartenant au Hamas, toujours d’après Nour Odeh.

Les habitants ont raconté qu’il s’agissait du combat le plus violent depuis que la trêve était entrée en vigueur mardi ; de plus des combattants de Hamas ont mis le feu à un centre militaire de l’Autorité Palestinienne.

Assaut sur le campus

Les agences de presse ont rapporté, citant une source de sécurité, que les gardes du corps de sécurité d’Abbas ont occupé l’université islamique de Gaza, ajoutant que plusieurs hommes armés ont été arrêtés et des armes et des explosifs confisqués après une fouille du campus.

La garde présidentielle a décidé d’envahir le campus après que des combattants du Hamas aient tiré des obus de mortier et des grenades sur les bureaux de la présidence palestinienne dans la ville de Gaza.

Plus tôt ce jeudi, des affrontements s’étaient produits à l’extérieur de l’entrée principale des camps de réfugiés de Bureij et de Nuseirat, d’après les témoins.

Nour Odeh nous indique que la situation s’est rapidement détériorée et que les commerçants avaient fermé leurs boutiques et se réfugiaient chez eux.

Selon le Hamas « un pays arabe » [très certainement l’Egypte] avait expédié des armes à la garde présidentielle qui est fidèle au Fatah.

Ismail Radwan, un porte-parole de Hamas, a déclaré : « Une grande cargaison d’armes a été transportée hier. »

Il a dit aussi que le convoi était passé dans la bande de Gaza par par un poste-frontière entre l’Egypte, Israël et le territoire palestinien.

« Putschistes »

« Ces armes sont destinées à la garde présidentielle et aux putschistes du Fatah, » a accusé Radwan.

« Des jeeps et des voitures blindées militaires font partie des armements qui proviennent d’un pays arabe, dont nous ne souhaitons pas divulguer le nom. »

Le Fatah a tout nié en bloc.

Abdelhakim Awad , un porte-parole du Fatah, a affirmé : « C’est une diffamation qui ne fait que jeter de l’huile sur le feu. »

Burhan Hammad, le chef de la délégation égyptienne basée à Gaza, a également critiqué les affirmations [du Hamas] comme étant « un complet mensonge » dont l’objectif serait de pousser le Fatah et le Hamas dans une « course aux armements ».

Les deux groupes rivaux se sont enfermés dans une lutte de pouvoir depuis que le Hamas a formé un gouvernement en mars passé après une victoire écrasante sur le Fatah lors des élections législatives [de janvier 2006].

2 février 2007 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
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