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Karzai et après !

dimanche 23 août 2009 - 10h:12

Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran

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Le président afghan sortant sera probablement déclaré vainqueur du scrutin qui vient d’avoir lieu dans son pays. Il est de l’intérêt de ses alliés occidentaux qu’il en soit ainsi malgré le calamiteux bilan de ses années passées à la tête du pouvoir dans son pays. Pour autant Karzai ne sera pas renforcé par sa réélection qu’il devra à la peur que les Talibans inspirent à ses compatriotes. C’est au contraire en présidant à l’autorité encore plus affaiblie qu’il entamera son nouveau mandat. Parce que vainqueur peut-être du scrutin, il le sera par un score étriqué révélateur de l’évaporation de sa popularité.

Non seulement la participation populaire au scrutin n’a pas été massive, ce qui le prive de se prévaloir d’une légitimité populaire indiscutable, mais il a été en plus sérieusement bousculé électoralement par son principal rival soit l’ex-ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah. A cela, il faut ajouter qu’il planera le doute de fraude sur ce scrutin dont il sera déclaré vainqueur.

Autant de raisons qui ne font pas des élections qui se sont déroulées en Afghanistan la garantie pour une amélioration de la situation dans ce pays comme ont dit l’espérer les alliés occidentaux de Karzai. Les Talibans ne sont pas parvenus à empêcher le déroulement des élections ainsi que l’avait promis leur propagande. Ce n’est pas pour autant que cela veut dire qu’ils ont perdu la partie. La réélection de Karzai risque au contraire de les renforcer en raison plus que probable que celui-ci, son gouvernement et ses alliés locaux vont persister dans la gestion clanique et maffieuse des affaires afghanes. Hamid Karzai s’est révélé ne pas être le démocrate et le politique intègre que les Américains et les Européens ont parrainé pour cela en 2002. A l’exercice du pouvoir, le président afghan a dévoilé sa véritable nature qui est, sous des airs « charmeurs », celle d’un véritable potentat, doublé d’un impitoyable prédateur des fonds publics de son pays. Son entourage et ses proches sont du même acabit. Il est en effet entouré, outre d’une camarilla familiale, des plus sanguinaires chefs de guerre que compte le pays. Le comportement des uns et des autres ne vaut pas mieux que celui des talibans qu’ils combattent. A l’approche de l’élection présidentielle, Hamid Karzai a cru se refaire une popularité en se mettant à critiquer la stratégie américaine appliquée à son pays. Il a même fait mine d’exiger le départ des Américains qui portent à bout de bras son régime. Tout cela parce que cette revendication est populaire. Mieux encore, il s’est avisé de faire une ouverture aux talibans sous la forme d’un appel à la « réconciliation ».

Il y a peu de chance que la réélection de Karzai modifie donc la donne. Le peu de confiance dont il a bénéficié s’effritera encore plus. Nous voulons croire que malgré cela, les Afghans ne veulent pas d’un retour au pouvoir des talibans. Il y a d’ailleurs peu de chance que ceux-ci remportent la victoire militairement. Mais il faut comprendre que les populations afghanes puissent être prises de désespoir devant l’impasse absolue où Karzai, soutenu par ses alliés occidentaux, a conduit leur pays.

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23 août 2009 - Le Quotidien d’Oran - Analyse


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